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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 12:06
 

Roland Dajoux tire les leçons de la guerre contre le Hamas à Gaza.

 «Il n'y a pas de terrorisme légitime». (Christophe Barbier) (1)

A la fin de l'année 2008, Israël a connu la guerre pour la dixième fois (2). Une guerre d'agression, une guerre de défense, une guerre contre le terrorisme palestinien, une guerre contre le Hamas.

Malgré la "tahadiye", cette trêve en trompe-l'œil, conclue par le Hamas le 19 juin 2008, pour une durée de six mois, les missiles tirés depuis la bande de Gaza n'ont jamais cessé de tomber sur les civils du sud d'Israël. Avec un certain cynisme, d'aucuns ont parlé de «missiles de fabrication artisanale», alors qu'en Israël on a déploré des morts et des blessés civils, de très nombreux traumatismes psychiques chez les enfants et chez les adultes, sans compter les nombreux dégâts matériels, à la suite de ces attaques.

Le 20 décembre 2008, le Hamas décide de ne pas reconduire la "tahadiye" et intensifie ses tirs de missiles sur Israël.

Pendant huit années, les gouvernements israéliens espérant aboutir à une «solution politique» avec les Palestiniens, avaient fait preuve de «retenue», mais devant l'intensification des tirs de roquettes et d'obus de mortiers venant de la bande de Gaza, le gouvernement d'Israël va changer de tactique.

 Le samedi 27 décembre 2008, à 11heures 30 du matin, à la grande surprise d'un monde occupé à la préparation des fêtes de fin d'année, le gouvernement d'Israël prend la décision de mener une offensive militaire contre le Hamas. Cette opération, appelée "Plomb durci" avait deux objectifs : mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas sur le territoire israélien et détruire les centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la bande de Gaza et le territoire égyptien par lesquels transitent, en contrebande, les armements destinés au Hamas.

En trois semaines, Israël a mené une offensive aérienne et terrestre contre toutes les infrastructures du Hamas dans la bande Gaza, détruisant la majorité des arsenaux d'armes et de roquettes, une grande partie des tunnels situés à la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza.

Le 17 janvier 2009, le cabinet ministériel israélien, considérant que ses objectifs étaient atteints, décidait un retrait unilatéral prenant effet le 18 janvier 2009, à deux heures du matin.

Le conflit palestino israélien sera-t-il résolu pour autant ? On peut en douter d'autant que le Hamas comme le Hezbollah ne sont que des pions avancés par l'Iran qui, au-delà d'Israël, ambitionne d'islamiser le monde entier !

Quelles leçons peut-on en tirer ?

1)    En l'espace de deux ans seulement, sous la présidence du Premier Ministre Ehoud Olmert et la législature du parti Kadima, Israël a subi deux guerres : l'une, au nord contre l'entité terroriste du Hezbollah et l'autre, au sud, contre le mouvement terroriste du Hamas. En déclenchant ces deux conflits, de façon aussi rapprochée, les ennemis d'Israël avaient parié sur un affaiblissement de sa capacité de dissuasion.

 Le Hamas croyait pouvoir ébranler la direction politique et militaire d'Israël et démoraliser l'opinion israélienne comme l'avait fait le Hezbollah, lors de la deuxième guerre du Liban. Mais en deux années, Israël a su prendre la mesure de ses insuffisances et les avaient corrigées. Lors de la guerre contre le Hamas, Tsahal était mieux préparée pour affronter cette guerre urbaine, le gouvernement israélien s'était fixé des objectifs précis, une progression parfaitement coordonnée des opérations militaires, l'utilisation de moyens de haute technologie et des services de renseignements efficaces.

2)    Il faut bien reconnaître à présent que le concept des «territoires contre la paix», présenté comme la pierre angulaire des Accords d'Oslo est un échec. En effet, dans ces deux derniers conflits, Israël s'était retiré volontairement des territoires «contestés», que ce soit le sud Liban ou la bande de Gaza.

Le retrait du sud Liban, en mai 2000 n'a pas été considéré par le Hezbollah comme un geste de bonne volonté d'Israël, il fut, au contraire, perçu comme signe de faiblesse. Pendant six ans, avec la complicité de l'Iran et de la Syrie, le Hezbollah, s'était préparé à une nouvelle attaque du nord d'Israël. Le Hezbollah n'avait pas respecté la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'Onu qui prévoyait pourtant:
«le retrait des troupes étrangères, le désengagement et la dissolution de toutes milices et l'organisation de l'élection présidentielle hors de toute interférence étrangère».

Le retrait unilatéral des israéliens du sud Liban n'a donc pas empêché la guerre déclenchée par le Hezbollah. Malgré les directives de la résolution 1701 de l'ONU (3), le Hezbollah n'a jamais été désarmé et, à la fin des combats, les deux soldats israéliens, Ehud Goldwasser et Eldad Regev, kidnappés par le Hezbollah, ne sont pas revenus vivants en Israël !

En août 2005, le gouvernement de Kadima a obligé 8000 citoyens israéliens à quitter leurs maisons au Goush Katif. Il a fermé 42 crèches, 36 jardins d'enfants, sept écoles primaires et trois lycées, pensant que ce retrait de la bande de Gaza permettrait d'obtenir le calme sur sa frontière sud. Non seulement les roquettes ont continué à tomber sur les villes du sud d'Israël mais encore, le Hamas a conquis la bande de Gaza et y a installé son régime islamique fondamentaliste.

Le retrait de la bande de Gaza a donc, lui aussi, été un échec. Il n'a pas empêché la guerre contre le Hamas et n'a pas permis la libération du soldat franco-israélien, Guilad Shalit toujours aux mains du Hamas !

3) Lors de ces deux guerres, les victimes les plus nombreuses auront été parmi les populations civiles. Selon des sources palestiniennes, le nombre de morts chez les Palestiniens aurait été de 1315, dont 65% seraient des civils et celui des blessés de 5285. Selon des investigations militaires israéliennes, le nombre de mort serait, en réalité de 700 militants du Hamas et de 250 civils. Coté israélien, on a compté 13 morts, 10 soldats et 3 civils ainsi que 197 blessés dont 113 soldats et 84 civils.

Même si le bilan des victimes palestiniennes est biaisé, l'opinion publique a accusé Israël d'avoir riposté de façon «disproportionnée» !

Pour Alan Dershowitz : «Le fait de prétendre qu'Israël a violé le principe de proportionnalité, en tuant plus de terroristes du Hamas que le nombre de civils israéliens tués par les roquettes Qassam, est absurde. D'abord, il n'y a aucune équivalence légale entre le fait de tuer délibérément des civils innocents et le fait de tuer délibérément des combattants du Hamas. Selon les principes de la guerre, n'importe quel nombre de combattants peuvent être tués pour empêcher la mort de, ne serait-ce qu'un seul civil innocent. Ensuite, la proportionnalité n'est pas mesurée par le nombre de civils effectivement tués, mais par le risque posé [par la cible]». (4)

Peut-on comparer l'attitude du gouvernement israélien qui a tout fait pour protéger sa population avec celle des chefs du Hamas qui se sont servis de leur propre population comme boucliers humains pendant qu'ils se terraient dans des bunkers souterrains, à l'intérieur des mosquées, dans des écoles, dans des hôpitaux ou dans des immeubles où vivaient de nombreuses familles palestiniennes ? A l'inverse, pendant toute la durée de l'opération «Plomb Durci», le Président de l'Etat d'Israël, Shimon Pérès, les leaders politiques, le chef d'Etat-major et ses généraux ont toujours été proches de la population civile israélienne qui, de son côté a fait preuve de patriotisme et d'une solidarité nationale digne d'éloges !

Pourquoi l'opinion internationale n'a-t-elle avancé l'argument humanitaire qu'à propos de la seule population palestinienne, sans faire remarquer qu'Israël a permis, au plus fort des combats, le passage de convois alimentaires, de carburants et de médicaments ? Pourquoi la majorité des médias n'a pas souligné que l'aviation israélienne a toujours averti, par des tracts et par des coups de téléphones, les populations civiles de l'imminence de tirs pour leur permettre de quitter les lieux ? Dans quelle autre guerre a-t-on vu l'une des parties prendre de telles précautions humanitaires ?

Depuis la nuit des temps, dans toutes les guerres l'objectif n'est-il pas d'infliger le maximum de dommages à l'ennemi tout en minimisant ses propres pertes ? Dans toutes les guerres, le vainqueur n'est-il pas celui qui a obligé son adversaire à reconnaître sa supériorité ? Israël attaqué sur son sol serait-il le seul pays à ne pas pouvoir utiliser sa force de frappe contre ses adversaires ? La véritable «disproportion» réside plutôt dans la prétention du Hamas qui exige en échange d'un seul soldat israélien, Guilad Shalit, la libération de milliers de prisonniers palestiniens qui ont été jugés et condamnés par des tribunaux israéliens et dont la plupart ont «du sang sur les mains», comme on le dit en Israël et qui sont prêts à reprendre le combat dès le lendemain de leur libération !

4) On retrouve dans ces guerres, les mêmes motivations religieuses islamiques. Dans une vidéo, Oussama ben Laden a «appelé au djihad pour stopper l'agression contre Gaza» et Ayman al-Zawahiri, le numéro deux d'al-Qaïda, a incité à attaquer des cibles israéliennes occidentales : «O musulmans du monde entier, combattez la croisade sioniste. Frappez ses intérêts partout où vous pouvez les atteindre ». (5)

Les islamistes sont capables de surmonter leurs dissensions internes, politiques et religieuses pour lutter ensemble contre Israël et contre l'Occident qu'ils ambitionnent d'islamiser. Christophe Barbier l'a bien compris lorsqu'il écrit : «Israël agit pour nous. Les bombes ne suffisent pas à couvrir le chœur des hypocrites, qui attendent que Tsahal éradique le Hamas, en espérant que les dégâts et les bavures seront limités : pays arabes voisins ou lointains, Fatah palestinien ou grandes puissances sont tous impatients que ce sale travail soit terminé, comme ils seront soulagés et ravis qu'il soit fait». (6)

5) On a assisté de part le monde à des manifestations de soutien aux Palestiniens. Ces défilés ont été organisés par une majorité de musulmans et soutenus par des mouvements de la gauche altermondialiste, anticapitaliste et révolutionnaire. Ces hommes, ces femmes et ces enfants n'ont pas défilé dans un désir de paix mais pour brûler des drapeaux d'Israël, déverser des torrents de haine contre Israël et crier : «mort à Israël», «Israël, t'es foutu, les Musulmans sont dans la rue», «Nous sommes tous des Palestiniens» et «Allah hou Akbar». N'est-il pas inquiétant de voir que ces musulmans n'ont pas défilé en tant que citoyens d'Europe ou d'Amérique mais en tant que Musulmans, solidaires de la Oumma ? Et tous les dénonciateurs de l'islamophobie ne se sont pas privés d'exprimer publiquement leur judéophobie !

6) Avec l'arrivée au pouvoir de Barak Obama, une ère nouvelle commence... Certes, la recherche d'une solution à la crise financière mondiale sera son principal défi, mais le nouveau Président des Etats-Unis s'est empressé de dépêcher George Mitchell, l'homme qui avait obtenu la signature de l'accord de paix de Belfast, en 1998, afin de traiter du dossier du Moyen-Orient. Ne serait-il pas plus urgent, pour la paix du monde de s'occuper du dossier de l'Iran, afin de mettre un frein à la détermination de l'Iran islamiste d'Ahmadinejad de devenir une puissance nucléaire et d'imposer le «djihad offensif» à tout le monde ?

En Israël, le Premier Ministre, Ehoud Olmert quittera ses fonctions après les élections prévues le 10 février 2009. Les électeurs israéliens ont le choix entre la poursuite de la politique prônée par Kadima, à savoir le retrait unilatéral et la recherche de compromis politiques ou, au contraire, une gestion politique plus ferme et plus adaptée à la réalité des enjeux dans notre région.

Israël a besoin d'un chef d'Etat ayant la probité d'un Pierre Mendès-France, la vision et le génie de Ben Gourion, la vigueur d'une Golda Meïr et l'amour du peuple et de la Terre d'Israël de Ménahem Begin.


© Roland Y. Dajoux à Jérusalem pour LibertyVox

Notes :
1 ) Une guerre juste, juste une guerre. L'Express.fr 14 janvier 2009

2) Guerre d'Indépendance (1948), Guerre de Suez (1956), Guerre des Six Jours (1967), Guerre de Kippour (1973), Guerre du Liban (1982), Première Intifada (1987), Guerre du Golfe (1991), Deuxième Intifada (2000), Deuxième Guerre du Liban (2006), Guerre de Gaza (2008-2009).

3) La résolution 1701 de l'ONU, votée le 11 août 2006 exigeait une cessation totale des hostilités, le retrait israélien du sud Liban ainsi que le désarmement de tous les groupes armés au Liban.

4) The Wall Street Journal, 2 janvier 2009. Israel's Policy Is Perfectly "Proportionate".

5) Le Figaro 7 janvier 2009. Al-Zawahiri appelle à frapper Israël.

6) Une guerre juste, juste une guerre. L'Express.fr 14 janvier 2009


 

David Ben-Gourion et Golda Meir à la Knesset à Jérusalem en1962.
Fritz Cohen/© The State Govenment of Israel

 

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