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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 10:24
Citoyenneté et Nationalité Par Jean Luc


Dans chaque langue des mots existent pour dire « citoyenneté » et « nationalité », mais ces mots sont employés facilement l’un pour l’autre.



LA NATIONALITÉ

Définit l’appartenance ou le sentiment d’appartenance à une communauté naturelle d’ordre civil ou culturel.

La nationalité est juridiquement le fait pour une personne physique ou morale, voire aussi pour une chose de relever du droit civil d’un État.

Le droit civil est l’ensemble des règles de droit qui régissent les rapports entre les personnes privées, qu’il s’agisse de personnes physiques ou de personnes morales.

Il comporte :le droit des obligations (dont le droit des contrats), le droit des personnes, le droit de la famille, le droit des biens, le droit des successions, le droit de la preuve. Cette appartenance peut coïncider ou non avec un État.
La nationalité est distincte de la citoyenneté, qui est l’ensemble des droits politiques (droit de voter et d’être élu, droit d’accéder aux emplois publics et aux professions réservées aux nationaux, devoirs de contribuer aux impôts, de participer au service militaire, aux jurys populaires, etc.).
La nationalité d’un pays inclut presque toujours la citoyenneté, mais elle peut en être dissociée.

D’où deux acceptions du mot nationalité :
• la première, Nationalité juridique et politique, définit le lien d’une personne, physique ou morale, à un État.

Les lois établissant la nationalité juridique reposent sur quatre mécanismes :
- Le droit du sang ou filiation : est national l’enfant d’un national.
- Le droit du sol : est national celui qui nait sur le territoire national.
- Le mariage : peut devenir national l’étranger épousant un national.
- La naturalisation : l’étranger peut acquérir à sa demande la nationalité de l’État où il réside.

• la seconde, Nationalité affective et culturelle, définit le lien à une communauté culturelle.

Ceci peut entraîner plusieurs situations :
a. Tous les ressortissants d’un État ont la même nationalité juridique et culturelle. C’est le cas de l’état nation qui correspond à l’aspiration de l’état d’Israël à être un état juif.
b. Un groupe de même nationalité culturelle est réparti dans deux ou plusieurs États avec des nationalités juridiques différentes. C’est le cas des Kurdes qui sont dispersés dans plusieurs états limitrophes.
c. Des groupes, ayant des nationalités culturelles différentes vivent dans un même État et ont la même nationalité juridique et c’est le multi-nationalisme. C’est le cas en Israël avec la répartition entre juifs et arabes ou de fait on a un bi-nationalisme.
Les nationalités culturelles peuvent être ou ne pas être statutairement reconnues par l’État et peuvent même être persécutées).
Les nationalités culturelles peuvent être ou ne pas être majoritaires.



LA CITOYENNETE


La citoyenneté est le fait pour une personne d’être reconnu comme membre d’une cité ou d’un État et d’avoir le droit de participer à sa vie politique.
Un citoyen relève de l’autorité et de la protection d’un État , il jouit de droits civiques et il a des devoirs envers cet Etat.
Mais le mot citoyenneté est utilisé dans bien d’autres conditions. Souvent à la place de nationalité même si ce mot existe dans la langue.
En fait, le mot « citoyenneté » est un terme juridique qui contient une notion qu’on peut qualifier « d’affectivement neutre ».
Au regard de ces considérations on constate en Israël deux nationalités d’ordre culturel : arabe et juive et une citoyenneté d’ordre juridique : Israélienne.
A la fin du mandat britannique, juifs et arabes étaient confondus dans une même citoyenneté palestinienne qui n’était donc pas exclusive aux arabes.


LA NATION


Du simple point de vue des Sciences humaines, Il existe deux définitions principales de la notion de Nation

1/ Les membres d’une nation ont en commun l’un ou plusieurs des critères suivants : la langue, la religion, la culture, l’histoire, les origines ethniques.
2/ Les membres d’une nation ont en commun la volonté de vivre ensemble, la nation étant alors le résultat d’un acte d’autodéfinition dans le choix souverain d’une communauté de destin.

• D’une manière générale, une nation est une communauté humaine identifiée ou non dans des limites géographiques avec pour trait commun supposé la conscience d’une appartenance durable à un même groupe.
• Pour le Dictionnaire de la langue française, « la nation est un ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique ».
Ces deux définitions me semblent trop restrictives
Pour ma part j’aime mieux la définition plus générique suivante :
une entité humaine regroupée ou non dans une entité territoriale avec une souveraineté réelle ou revendiquée et qui adhère à une communauté de destin.

C’est le choix d’une communauté de destin sur des principes fondamentaux constitutifs qui peut palier au flou des critères historiques ou culturels.

Les états unis d’Amérique ont bien fondé leur cohésion sur la seule adhésion aux principes fondamentaux d’une constitution par dessus les critères d’appartenance historique ou culturelle et sur « l’american way of life ».
On peut dire qu’une nation est aussi d’une part un État et d’autre part un peuple ayant l’objectif politique de maintenir ou de créer un État.
Les nationalistes bretons, juifs, corses, basques, écossais, algériens ou québécois ont ainsi revendiqué un Etat en tant que nation.
Ces groupes nationalistes se présentant comme une nation, ont souvent tenté de définir et de légitimer la dite nation sur des critères d’appartenance culturelle, ou historique.

En effet, juridiquement, les attributs de la souveraineté sont la possibilité d’avoir une armée, un gouvernement, une monnaie et de signer des traités internationaux.
Pour certains pays, la distinction entre la nation au sens ethnique ou culturel et au sens civique ou juridique n’est pas nécessaire : par exemple, au Japon, il n’existe qu’une identité ethnique.
On parle alors d’État-nation


EN ISRAEL


Si le recours à la notion de « nation » est aisé dans l’ensemble des états démocratiques, il n’en est pas exactement de même en Israël malgré sa nature incontestablement démocratique.
On a vu précédemment que, théoriquement, la notion de «nation» s’appuie sur une identité historique, et ou culturelle, et ou linguistique et ou religieuse, mais que sur un plan politique, la nation est l’organisation juridique de l’Etat sur un territoire propre, et repose sur un système de valeurs concrétisé par un acte fondamental, la constitution.

Le problème est qu’aujourd’hui :
D’une part, une composante non négligeable des citoyens aspire à la destruction de l’état auquel ils sont sensés être rattachés.
Et que d’autre part, pour de nombreuses raisons historiques, politiques et humaines Israël reste encore sans définition par rapport aux critères que je viens d’exposer.

Nous allons examiner trois évènements qui ont été déterminants dans la constitution de l’état d’Israël:
• la déclaration Balfour
• la résolution 181 de l’ONU
• la déclaration d’indépendance.


La déclaration Balfour


Aussitôt après la capitulation de l’empire ottoman, le 2 novembre 1917, une lettre ouverte est adressée à Lord Lionel Walter Rothschild, par Arthur James Balfour, ministre britannique des Affaires Étrangères et dans laquelle il se déclare favorable à l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif.
Mais le monde arabe s’attendait à l’indépendance par ailleurs promise et confirmée ultérieurement le 7 Novembre 1918 dans une déclaration franco-britannique diffusée dans toutes les villes et villages contrôlés par les Alliés ainsi que dans les journaux.

Nous étions alors dans un cadre d’extrême et cynique surenchère entre la France le Royaume Uni dans cette partie du monde dont on commençait à entrevoir le devenir stratégique qui commençait à intéresser aussi l’Allemagne et les Etats-Unis.

Texte de la Déclaration
« Cher Lord Rothschild,
J’ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l’adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui.
Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste. »
La déclaration Balfour était le résultat de plusieurs facteurs.
Elle était en partie due à la personnalité du Dr Haim Weizmann, qui avait gagné la faveur du gouvernement britannique par son travail pour améliorer la fabrication de l’acétone nécessaire à l’effort de guerre.
Elle récompense les efforts clandestins du groupe NILI (Netzah Israël Lo Yishaker) pour aider la conquête britannique de la Palestine.
Elle a exprimé les sentiments personnels de Lord Balfour et d’autres responsables britanniques, favorables au sionisme.
Elle correspondait aussi au souci britannique d’utiliser la Palestine comme espace protégeant le canal de Suez.
La déclaration a rencontré une forte hostilité de juifs antisionistes tels qu’Edmund Montaigu, membre du gouvernement britannique, et qui dénonçait son caractère « antisémite » en avançant la crainte que l’existence d’un état juif soulèverait des soupçons sur la loyauté des juifs envers leurs pays respectifs, et par là, créerait une situation poussant les juifs à émigrer en Palestine contre leur volonté.
A cause des vives réactions suscitées, la lettre originale fut modifiée.
Ainsi la phrase originale « L’établissement de la Palestine comme foyer national des juifs » a été changé en « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. »
Des précisions ont été ajoutées pour garantir d’une part les droits des communautés non juives en Palestine et d’autre part les droits et le statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays
Il y a déjà dans cette déclaration tous les germes du conflit que nous vivons jusqu’à ce jour.
Ainsi si le texte parle de droits civils et religieux des ressortissants non juifs il n’évoque pas pour eux de droits politiques.
Pourtant la France voulait que, dans le texte, la notion de droits politiques soient insérés.
Un problème sémantique s’est alors posé puisque « civil right » peut aussi se traduire par droits politiques.
On a négligé cette imprécision.
Cette déclaration contient toutes les caractéristiques d’un état Nation où coïncident la notion d’ordre identitaire, la nation, et la notion d’ordre juridique, l’Etat et ses attributs territoriaux.
Bien que la notion de nation juive existe depuis toujours, sa base démographique était encore insuffisante.
Par contre on ne peut pas parler de la préexistence d’un nationalisme palestinien qui n’apparaitra qu’après 1967.
Auparavant on ne peut parler que de nationalisme arabe revendiqué par des états comme la Syrie, la Jordanie et au premier plan l’Egypte.
La société arabe palestinienne de 1920 est féodale et très largement analphabète et concrètement, les notions de droits politiques, de fonctionnement démocratique, sont très éloignées de la réalité sociologique palestinienne de l’époque.
Il faudra attendre Juillet 1968 pour que la chartre de l’OLP, qui est une pure invention de Nasser, fonde l’émergence d’un nationalisme Palestinien reposant :

• Sur une revendication territoriale, la Palestine mandataire indivisible patrie du peuple arabe palestinien
• Sur la disparition d’Israël, ou pour le moins du sionisme et ainsi de la notion d’état juif.
• Sur l’indépendance de l’État palestinien, et l’application du droit au retour des palestiniens sur toute la Palestine
Par contre, pour les sionistes, et depuis le début du siècle, tous ces concepts, étroitement liés à la construction d’un État moderne, sont parfaitement assimilés par les immigrants juifs qui sont surtout des cadres politiquement émancipés.
Du côté Juif, dès que des familles arrivent, le mouvement sioniste les prend en charge : on les place dans des kibboutzim, les enfants dans les écoles, ils retrouvent les partis politiques et les luttes électorales hérités en Europe.
Ils vont s’armer et suivre un entraînement militaire, avec l’aide des Britanniques, dès 1937.
Il y a une structuration volontariste de la société et le Yishouv pèse ainsi plus lourd que la société palestinienne, pourtant deux fois plus nombreuse en 1947.
Bien que la déclaration Balfour ne fût pas un document international, et pas même un document britannique officiel, la notion de « foyer national juif » a été reconnu dans le droit international grâce au mandat de la ligue des nations.
Ainsi la conférence de San Remo en avril 1920 a repris, pratiquement mot à mot, la promesse Balfour pour l’insérer dans un document international.


La résolution 181


L’assemblée générale des Nations unies du 29 novembre 1947 prévoit dans sa résolution 181 un plan de partage de la Palestine, du moins pour ce qu’il en reste après la création du royaume hachémite en mai 1946.
Elle établi les modalités de Constitution et de gouvernement des futurs états juif, arabe et de la ville de Jérusalem, l’ensemble issu d’une entité « la Palestine ».

Elle gère la fin du mandat Britannique, le partage et l’indépendance de ces trois états.
Une Commission composée des représentants de cinq États membres prendra des dispositions en vue de :
• fixer les frontières.
• Etablir un Conseil provisoire de gouvernement pour chaque état aux fins de transmettre les responsabilités de l’administration.
• Créer une union économique Palestinienne entre les trois états.
• organiser des élections en vue d’installer des assemblées constituantes.
Le corps électoral de ces assemblées constituantes repose sur une notion de citoyenneté Palestinienne ou non Palestinienne.
Pourra participer à ces élections, dans chaque État,
• toute personne résidante, juive ou arabe, citoyen palestinien, et de plus de dix-huit ans
• toute personne résidante, juive ou arabe, non citoyen palestinien mais qui aura signé avant le vote, une déclaration affirmant expressément son intention de devenir citoyen de l’état dans lequel elle réside.
Les Arabes et les Juifs résidant dans la ville de Jérusalem pourront aussi déclarer sous cette forme leur intention de devenir citoyens de l’État arabe pour les arabes et citoyens de l’État juif pour les juifs.
Sauf autorisation spéciale de la commission pendant une période de transition qui suivra ces premières élections, la situation est gelée car aucun Juif ne pourra décider d’établir sa résidence sur le territoire de l’État arabe envisagé, et aucun Arabe ne pourra décider d’établir sa résidence sur le territoire de l’État juif envisagé.
A partir du moment où l’indépendance de chaque état aura été reconnue, les résidants, citoyens palestiniens ou non, vivant à l’extérieur de la ville de Jérusalem, deviendront citoyens de l’État dans lequel ils résident et jouiront de tous les droits civils et politiques.
Toute personne de plus de dix-huit ans pourra ensuite, dans le délai d’un an à dater du jour de l’indépendance opter pour la nationalité de l’autre État, mais seulement s’il est juif pour l’état juif et arabe pour l’état arabe.
Toute personne qui exercera ce droit d’option sera censée opter en même temps pour sa femme et ses enfants de moins de dix-huit ans.
L’Assemblée constituante de chaque État élaborera une constitution démocratique et choisira un gouvernement provisoire qui succédera au Conseil provisoire de gouvernement.
Chaque état devra se doter d’un corps législatif élu au suffrage universel et au scrutin secret sur la base de la représentation proportionnelle, ainsi que d’un organe exécutif responsable devant le corps législatif
L’Union économique palestinienne aura pour buts
La création d’une union douanière
L’établissement d’un système monétaire commun
L’administration, des chemins de fer, des routes communes aux deux États, des services postaux, télégraphiques et téléphoniques et des ports et aéroports
L’irrigation, la mise en valeur des terres et la conservation des sols ;
La gestion des ressources en eaux et en d’énergie


La déclaration d’indépendance


• Elle affirme qu’« Eretz Israël est le lieu où naquit le peuple juif »Elle revendique le « droit du peuple juif à la renaissance nationale dans son propre pays »
• Elle s’appuie sur la Déclaration Balfour en affirmant que c’est « une reconnaissance internationale formelle des liens du peuple juif avec la terre d’Israël, ainsi que de son droit d’y reconstituer son foyer national. »
• Elle déclare le « Rétablissement de l’État juif dans le pays d’Israël », et revendique pour le peuple juif « l’égalité des droits au sein de la famille des nations ».
• Elle consacre « Le droit naturel du peuple juif d’être une nation comme les autres nations et de devenir maître de son destin dans son propre Etat souverain »
• Elle proclame « la fondation de l’État juif dans le pays d’Israël, qui portera le nom d’État d’Israël »
• Elle invite les habitants arabes du pays à « jouer leur rôle dans le développement de l’État sur la base d’une citoyenneté égale et complète »

On peut regretter que la déclaration d’indépendance fût trop prudente et ne fut pas plus précise sur les valeurs fondamentales, il faut dire que cette déclaration prévoyait dans les six mois qui suivaient l’approbation d’une constitution soit en Octobre1948.


L’État d’Israël n’a toujours pas de constitution formelle.


Les dissensions entre religieux et les laïcs empêchèrent la rédaction d’un texte constitutionnel unique.
Le Premier ministre David Ben Gourion engagea l’assemblée à ne pas achever ses travaux constitutionnels avant le retour des Juifs du monde entier dans leur patrie.
Une partie des Juifs religieux rejetait l’idée d’un document qui définirait une autorité supérieure aux textes religieux comme la Torah, le Tanakh ou le Choulhan Aroukh.
Le 13 juin 1950, la première Knesset trouva un compromis avec la résolution Harari :
Plutôt que de rédiger immédiatement une constitution complète, elle chargea son comité de la constitution, des lois et de la justice d’adopter le document chapitre par chapitre.
Chacun de ces chapitres entrerait en vigueur avec valeur de loi fondamentale, et ils seraient assemblés en une constitution après l’adoption du dernier chapitre.
De 1958 à 1988, neuf lois fondamentales furent adoptées qui disposaient de l’organisation des institutions politiques.
Ces Lois fondamentales, bien que votées comme des lois ordinaires par la Knesset, sont dotées d’un statut quasi constitutionnel.
Certaines contiennent des «clauses irrévocables», requérant une majorité spéciale à la Knesset pour pouvoir être amendées d’autres pas.
En 1992 et en 1994, la Knesset adopta les deux premières lois relatives aux droits fondamentaux, ce qui permit par la suite à la Cour suprême de se déclarer compétente en matière de contrôle de constitutionnalité. .

Le but de cette loi fondamentale est de protéger la dignité humaine et la liberté, et d’établir des valeurs de l’État d’Israël en tant qu’État juif et démocratique.
Le comité de la constitution, des lois et de la justice de la Knesset s’est récemment remis à sa tâche de rédaction d’une constitution complète.
Il a présenté une série de propositions le 13 février 2006, qui pourraient permettre de mettre fin au système des lois fondamentales et de finir d’appliquer la résolution Harari.


Le système juridique
du pays comprend des vestiges du droit ottoman (en vigueur jusqu’en 1917), du droit mandataire britannique qui reprend une importante partie de la Common Law anglaise, des éléments du droit religieux juif et divers aspects d’autres systèmes.
La caractéristique principale du droit israélien réside dans l’important corpus de règlements et de jurisprudence adoptés depuis 1948.
Dès la Proclamation établissant l’Etat (1948), Israël a promulgué l’Ordonnance sur le droit et l’administration, stipulant que les lois en vigueur dans le pays demeuraient applicables pour autant qu’elles n’entraient pas en contradiction avec les principes de la Proclamation établissant l’Etat d’Israël et les lois votées par la Knesset.


la Cour suprême
s’est dotée du pouvoir d’examiner la conformité de la législation de la Knesset avec les Lois fondamentales.
Au cours des années, les décisions de la Cour suprême ont fourni toute une jurisprudence protégeant les libertés civiles, y compris la liberté d’expression, la liberté de réunion, la liberté religieuse et l’égalité, et leur conférant une valeur privilégiée dans le système juridique israélien.


Le procureur général
dirige le service juridique du gouvernement et a autorité exclusive pour représenter l’Etat dans toutes les grandes affaires pénales et administratives.
Le gouvernement ne peut entreprendre aucune action jugée illégale par le procureur général tant que les tribunaux n’en ont pas décidé autrement.
Bien que désigné par le gouvernement, le procureur général agit en toute indépendance du système politique.


Le contrôleur de l’Etat
a une fonction prévue par une loi de 1949 pour contrôler les finances publiques. Il procède à des vérifications et établit des rapports sur la légalité, la régularité, le bon usage, l’efficacité, l’intégrité économique et morale de l’administration publique.
Depuis 1971, le contrôleur de l’Etat occupe également les fonctions de médiateur : il reçoit les plaintes du public à l’encontre de l’Etat ou d’organismes publics soumis à son contrôle. Le contrôleur de l’Etat est élu par le parlement au scrutin secret pour une période de sept ans et n’est responsable que devant la Knesset.
Liste des lois fondamentales
1958 : La Knesset
1960 : Les terres d’Israël
1964 : Le président de l’État
1968 : Le Gouvernement
1975 : L’économie nationale
1976 : Les Forces de défense d’Israël
1980 : Jérusalem, capitale d’Israël
1984 : Le pouvoir judiciaire
1988 : Le contrôleur de l’État
1992 : Dignité humaine et liberté
1992 : Le Gouvernement
1992 : Liberté professionnelle
1994 : Liberté professionnelle
2001 : Le Gouvernement
Le système issu de la résolution Harari est critiqué au motif que les lois ont été adoptées par un comité ne regroupant qu’une petite partie de la Knesset.
Elles n’ont pas fait l’objet d’un débat national et n’ont pas été légitimées par un référendum ou une autre procédure démocratique en rapport avec l’importance du sujet.
De plus, certaines de ces lois peuvent être amendées à la majorité absolue, alors que la pratique normale dans les démocraties est une majorité qualifiée ou un référendum.

D’une manière générale une Constitution est un acte juridique, le plus souvent concrétisé par un ou plusieurs documents écrits nouveaux.

Cet acte se situe au sommet de l’ordre juridique : tout autre acte juridique doit être conforme aux prescriptions de la constitution.
Chaque règle de droit est légitimée par une règle de droit supérieure décrite dans la constitution et à laquelle elle doit être conforme.
Ainsi tout règlement est inférieur à la loi, qui elle-même est inférieure aux traités, qui eux mêmes sont inférieurs à la constitution.
Toute constitution se doit de contenir deux choses essentielles :
• D’une part, l’ensemble des règles qui organisent les pouvoirs publics et leurs rapports entre eux (gouvernement, parlement, président, roi…),
• D’autre part, les libertés publiques (ou libertés fondamentales) qui sont accordées à toute personne résidant sur le territoire ou ressortissante de l’État concerné : liberté de circuler, liberté d’expression, liberté de conscience.


Bien que ce soit inscrit dans une loi fondamentale de 1994, Israël revendique à ce jour sa reconnaissance comme état juif non seulement auprès des organisations et entités internationales mais aussi au sein de sa propre population.

Même en Israël, le fait que l’État ait été défini dans une loi fondamentale de 1994 comme un État juif et démocratique pose des problèmes à certains qui considèrent qu’il y a alors contradiction entre la judaïté de l’État et sa nature démocratique.
C’est un débat constitutionnel à l’intérieur d’Israël, qui est très important, mais c’est le problème des Israéliens et ce n’est le droit de personne à l’extérieur, d’intervenir dans ce débat sur la nature de l’État d’Israël.
Mais reconnaître le droit du peuple juif à un État revient aussi à une invitation faite à tous les Juifs du monde de considérer Israël comme leur État.
Ce n’est pas aux autres nations de dire aux Juifs du monde qu’Israël est leur État ! C’est aux Israéliens d’en décider.
En Israël, il n’existe pas vraiment de «nation israélienne» pour caractériser l’appartenance à la communauté humaine administrée par l’Etat d’Israël.
J’ai évoqué plus haut la notion de nationalité juive et de nationalité arabe associées à la notion de citoyenneté israélienne.
La seule nationalité qui puisse être reconnue, du moins implicitement, en Israël est donc la «nationalité juive» réservée aux personnes juives citoyennes en Israël.
Pour leur part, les ressortissants «non juifs» de l’Etat hébreu sont simplement titulaires d’une «citoyenneté israélienne» qui officialise leur appartenance à l’Etat.
Les citoyens israéliens non juifs, à défaut de nationalité israélienne, bénéficient d’un lien juridique à l’Etat d’Israël qui fonde leurs droits, leurs obligations et leurs libertés publiques, sur leur qualité de citoyens et non de nationaux.
Je comprends le débat qui à eu lieu lors des dernières élections au sujet d’une démarche d’allégeance volontaire pour une catégorie de citoyens Israéliens non juifs qui pourrait, dans le sens que j’ai défini devenir nationaux.
Mais dans le meilleur des cas, encore faut-il proposer un contrat sur un système de valeurs matérialisé par une constitution acceptable par tous.
En l’état actuel des choses peut-on concevoir une «nationalité israélienne» qui permettrait la consolidation d’un ensemble humain sans référence à la confession ou l’identité religieuse ?
En tout état de cause, faute de «nation israélienne» et donc d’unité entre l’ensemble des ressortissants résidant sur le territoire israélien, la seule «nation» invoquée aujourd’hui par les responsables politiques est donc nécessairement et implicitement la «nation juive», ce qui n’est pas sans conséquences.
En effet, outre à considérer le sort des autres citoyens d’Israël, la «nation juive» ne se réduit pas à l’ensemble des juifs résidant sur le territoire israélien. Elle englobe également l’ensemble des personnes juives, qui se réclament du peuple juif, donc celles qui se trouvent en diaspora.


Etre juif
c’est revendiquer son appartenance à un peuple, à une communauté d’histoire, être croyant de la foi juive, être pratiquant de la religion juive ou bien être tout simplement un citoyen appartenant a la communauté de destin d’un état juif.
Même le lobby Laïc en Israël se réclame du peuple juif.

Récemment on a vote à la Knesset la constitution de tribunaux, indépendants des tribunaux rabbiniques, et proposant une « conversion laïque » au judaïsme ainsi qu’une conversion qualifiée de « nationale religieuse ».
Cette conversion, accordée après un cursus théologique allégé n’autorisera pas le converti à se marier devant un tribunal rabbinique, mais lui permettra d’être mentionne comme juif dans les registres du ministère de l’intérieur.
Ainsi l’appartenance au judaïsme apparaît plus que symbolique dans un état qui se défini comme juif.
Le but de cette loi est de rectifier le décalage qui existe entre les principes édictant la loi du retour et les principes rabbiniques de la conversion.

C’est bien à travers l’identité Juive que l’état d’Israël pourra trouver une véritable identité nationale
, sinon sur le principe d’héritage historique commun, en tout cas sur le principe d’une communauté de destin choisie souverainement sur les bases des valeurs juives.

Le choix de ces valeurs, qui pour être suffisamment universelles, n’implique pas obligatoirement une soumission à des croyances ou à une pratique religieuse.
Le judaïsme est l’ensemble des règles de vie que le peuple Juif observe depuis près de 4000 ans.

Unité
La première référence du judaïsme est qu’il est la religion de l’unité : le monde a été créé par un dieu unique, auquel nul ne peut être comparé.
Dieu et les hommes doivent, ensemble, faire progresser l’humanité, pour la rendre heureuse et bonne. Ce programme sera totalement réalisé quand viendra le Messie.


Téchouva

L’être humain a le pouvoir de procéder à son introspection et d’opérer le retour sur soi et vers Dieu à n’importe quel moment de sa vie. Le pardon lui sera toujours accordé.


Tsédakah

que l’on peut traduire par « charité », est une action sociale d’entraide qui doit s’appliquer sans distinction à l’égard de toute la société.
L’acte de Tsédakah comprend, dans son essence, le principe même de justice, par lequel on participe au rétablissement d’un certain ordre dans le monde.
Ce n’est donc pas vraiment une action de charité envers son prochain mais l‘accomplissement d’un acte de justice pure.


Tefilah

La prière correspond à une réflexion profonde, fondée sur un examen de conscience. Il s’agit de « s’auto-juger » et pas seulement prier.
La construction de l’individu et de la société passe par la lecture, l’étude et l’interprétation : « Le peuple du Livre » est une expression célèbre.


Torah

Elle contient des règles régissant les relations entre individus.
La torah diffuse des valeurs fondamentales telles que la sacralité de la vie, la justice, l’égalité, la valeur de l’éducation et la responsabilité sociale y compris à l’égard de l’étranger.
Le judaïsme s’appuie sur de nombreuses règles de pureté dans plusieurs domaines, individuels, familiaux et sociaux.


Respect

La plus grande des valeurs du judaïsme.
Même l’alimentation, est gouvernée par des lois dans l’esprit du respect du corps, donc de soi.
Donc respect de soi et respect d’autrui dans ses actes, mais aussi dans ses paroles et dans ses pensées.
Une autre grande valeur défendue est la tolérance.
Ces valeurs, essentielles pour toute démocratie, sont autant actuelles aujourd’hui qu’elles l’étaient lorsqu’elles furent édictées aux temps bibliques.

Elles peuvent très bien servir de fondement à une constitution élargie à toute la nation Israélienne.

Elles ne sont nullement en contradiction avec l’esprit de la déclaration universelle des droits de l’homme.
La question reste posée de savoir si l’institution d’une «nationalité israélienne» doit tenir compte aussi des droits des juifs de la diaspora sur la terre d’Israël, comme le précise d’ailleurs la déclaration d’indépendance.

Mais en face des droits il y a aussi des devoirs.
Quels devoirs pour les juifs de Diaspora envers la nation Israélienne ainsi définie autres qu’un soutien affectif ?
Sans aucun doute l’institution d’une «nationalité israélienne» pourra réveiller la conscience identitaire de ces Juifs de Diaspora autrement qu’en se contentant de chanter «Am Israël haï» à l’occasion de fêtes familiales ou communautaires.

Je pense qu’à un moment il faudra que la nation israélienne se définisse elle-même et que l’option du droit au retour, en tous cas dans les
conditions actuelles, soit réadaptée à cette nouvelle notion.

Enfin, pour conclure cette série d’exposés, je n’ai pas trouvé mieux que ce poème composé en 1929 par Edmond Fleg, écrivain juif et suisse et dont le préambule de cette nécessaire constitution pourrait fidèlement s’inspirer.

Je suis juif
Pour moi, qui ai si longtemps cherché la preuve de l’existence de D.ieu, je l’ai trouvée dans l’existence d’Israël.
Je suis juif, parce que, né d’Israël, et l’ayant perdu, je l’ai senti revivre en moi, plus vivant que moi-même.
Je suis juif, parce que, né d’Israël, et l’ayant retrouvé, je veux qu’il vive après moi, plus vivant qu‘en moi-même.
Je suis juif, parce que la foi d’Israël réclame, de mon cœur, toutes les abnégations.
Je suis juif, parce qu’en tous lieux où pleure une souffrance, le Juif pleure.
Je suis juif, parce qu’en tous temps où crie une désespérance, le Juif espère.
Je suis juif, parce que la parole d’Israël est la plus ancienne et la plus nouvelle.
Je suis juif, parce que la promesse d’Israël est la promesse universelle.
Je suis juif, parce que, pour Israël, le monde n’est pas achevé : les hommes l’achèvent.
Je suis juif, parce que, pour Israël, l’Homme n’est pas créé : les hommes le créent.
Je suis juif, parce qu’au-dessus des nations et d’Israël, Israël place l’Homme et son Unité.
Je suis juif, parce qu’au-dessus de l’Homme, image de la divine Unité, Israël place l’Unité divine, et sa divinité.


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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 18:31

Et si un éditeur publiait :

"Al Qaïda - Manuel pratique du terroriste" ?

(c'est chose faite ! Editions André Versaille)


Jusqu'à ce jour les extrémistes, terroristes, terroristes en puissance...se découvraient apparemment comme peu à même de jouer de la dialectique extrémiste, de connaitre "les ficelles" des interrogatoires, de savoir comment et où prévoir un attentat... et voilà que dorénavant ils pourront découvrir en français ce "Manuel pratique" ( éditions André Versaille) qui saura je n'en doute pas trouver l'utilité et les connaissances attendues...


Ce manuel est construit comme un cours en dix huit leçons et permettra d'obtenir l'idéologie ainsi que les outils ( pour ceux qui n'en sont pas encore là...) afin de "détruire le monde athée et ses habitants"...


Vous conviendrez ( n'est-ce pas ?) qu'après la découverte de ce manuel en Angleterre en 2000, sa publication sur le site du Département de Justice américain en 2005 la traduction française de la chose manquait indubitablement..!


Certes la publication en français s'est faite "censure" omettant volontairement des passages plutôt d'ordre pratique ( comment fabriquer une bombe ou un poison...) que chaque apprenti sorcier-terroriste pourra de toute façon trouver sur d'autres sites traitant de cette haine anti-occidentale si bien imprégnée auprès des concrétiseurs d'attentats !


L'éditeur explique sa décision de publication faisant allusion à "Mein Kampf" par ces mots : " dans les années trente, Mein Kampf avait été traduit par des militants de gauche pour mieux dénoncer ce que Hitler écrivait"...Nous avons tous été témoins de l'orientation ainsi de ce qu'est devenu avec le temps cet écrit certes très populaire encore ce jour auprès de certains groupes...


Vous brûlez d'en savoir plus ? Alors voici quelques  extraits qui peuvent laisser prévoir des chapitres et de leurs contenus...


Dès les premières pages du livre la machine est lancée afin de ne laisser aucune surprise aux lecteurs qui auraient pu encore se poser quelques questions :" la lutte à laquelle nous appelons contre les régimes apostats connaît le langage des balles, les vertus de l'assassinat, de l'attentat et de la destruction, ainsi que la diplomatie du canon et du fusil mitrailleur..."


Mais très rapidement les conseils pratiques font place à l'idéologie afin d'y
découvrir des lignes directrices quant aux missions essentielles à effectuer :

" Assassiner aussi bien des ennemis que des touristes étrangers - répandre des rumeurs et rédiger des communiqués qui montent la population contre l'ennemi ..."


Puis l'on va trouver une liste ( certainement non exhaustive) de lieux à "faire sauter et détruire" comme: des lieux de divertissements, les ambassades, les centres économiques vitaux, les ponts d'entrée et de sortie des cités..." qui seront eux-même suivis de "directives sur la maltraitance et l'assassinat des otages"...


Dans ce monde ouvert à toutes informations, dans lequel les nouvelles circulent à une vitesse époustouflante peut-on considérer la publication de ce manuel comme une lacune à combler, comme un moyen d'aider les "anti-occident" à se trouver des buts, des actes à concrétiser ou tout au contraire comme un acte d'éducation permettant de mieux connaitre ses ennemis et leur folie ?


J'en finirai ici avec les paroles de l'éditeur qui considère " qu'il est bien de publier ce livre"...Il me semble que le débat va être largement ouvert !

 
Marc Lev :
Ecrivain et chroniqueur
le blog
http://networkedblogs.com/p16784173



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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 08:31





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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 14:03


 
La grande solitude
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

Autorisations de publier "La grande solitude" 
 N° : LGS493010/9SJ et LGS503010/9SJ


 
Si l’on veut savoir où l’on se trouve et, conséquemment, comment se comporter, il est nécessaire de regarder sa situation les yeux grands ouverts, surtout sans tenter de ne rien embellir ni dramatiser.
 
Toute autre attitude tient de l’autosuggestion ou de la propagande.
 
Partant de cette règle, force est de constater qu’Israël traverse une période de solitude dans ses relations internationales, tant au niveau des gouvernements que des peuples, dont on n’a pas souvenir depuis la création de l’Etat.
 
Parmi les nations civilisées, il n’y a guère que la Tchéquie qui fait exception à la pandémie de rejet qui nous frappe, et où l’on peut être à peu près certain de trouver un jugement équilibré relativement à la considération des questions nous concernant.
 
Il est vrai que l’amitié entre les Juifs et les Tchèques ne date pas d’hier, puisqu’à Prague, on trouve presque autant de musées consacrés au judaïsme, que de musées de toutes les autres sortes réunis. Ca n’est pas très étonnant, lorsque l’on constate que c’est la statue d’un rabbin qui trône sur la place centrale de cette ville.
 
Pas étonnant non plus, quand on fait l’effort de se rappeler que la majorité des dirigeants jugés lors des fameux procès de l’époque communiste étaient israélites. Et que la plupart d’entre eux avaient fait avancer la Tchécoslovaquie d’alors, en dépit de l’occupation soviétique.
 
Ici, en Israël, on n’oublie pas non plus que les premiers avions de chasses qui équipèrent notre armée de l’air, et participèrent à nous permettre de gagner notre indépendance, furent des Messerschmitt, fabriqués dans ce pays d’Europe centrale après la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup de bonnes volontés et de sympathies pour notre cause furent nécessaires pour nous livrer ces appareils.
 
Au-delà de cette empathie, il existe d’autres points communs entre les deux nations, qui contribuent probablement à la solidité de cette relation privilégiée. Le plus important, à mon sens en tout cas, procède d’un "facteur d’impact" comparable : deux nations trop petites en nombre d’habitants pour devenir des grandes puissances, et, simultanément, trop présentes, historiquement, traditionnellement, industriellement et militairement pour passer inaperçues.
 
Rappelons, à propos de l’industriel et du militaire, qu’en 1939, les blindés fabriqués en Tchécoslovaquie, notamment les LT-35 et LT-38, étaient supérieurs à tous les chars manufacturés en Allemagne. Après le pillage de l’industrie tchèque par les nazis, entre autres du complexe Skoda, ces chars équipèrent des divisions entières de l’armée hitlérienne.
 
Beaucoup de politiciens et d’officiers hébreux ont, par ailleurs, construit notre armée en songeant aux paroles de Neville Chamberlain au sujet de la Tchécoslovaquie. Lorsque la France et la Grande-Bretagne, qui s’étaient pourtant engagées par traité à défendre les frontières de la démocratie tchèque, la livrèrent au contraire à Hitler, le 1er ministre anglais déclara que son pays n’allait tout de même pas risquer la guerre "pour ce pays lointain dont on ne connaît pas grand-chose".
 
Reste, qu’à l’exception de la Tchéquie et de la portion majoritaire de sa population, l’Etat hébreu cherche ses amis à la longue vue et au microscope. Et des relations décentes avec un pays de dix millions d’habitants ne suffisent certes pas à développer une stratégie diplomatique globale.
 
On pourrait assurément se dire que nous sommes (presque) les seuls justes sur Terre, mais cela ne participe pas d’une réflexion stratégique.
 
Ce genre de repli autarcique et narcissique mène au désastre, car plus aucun pays ne peut s’exclure totalement de la communauté des nations. Chacune est tributaire des autres pour ce qu’elle ne produit pas, tributaire des autres pour les relations commerciales et l’apport de devises, indissociable de la capacité à se défendre.
 
Au reste, les boîtes de vitesses de nos chars sont anglaises et tous nos avions sont américains. Sans eux et les pièces détachées qui les maintiennent en service, il nous faudrait affronter les Iraniens avec des arcs et des flèches. Ce, pour autant, encore, que l’on trouve sur place suffisamment de bois pour en faire.
 
Dans cet article, je ne me demande pas "pourquoi les autres ne nous aiment pas", question que les rédacteurs de notre agence traitent en abondance, mais "quelles sont les conséquences de ce désamour".
 
En vérité, elles sont terribles !
 
Essayez donc de prendre la parole devant un parterre de syndicalistes européens modérés – ce que je tente de faire au moins une fois l’an – qui n’ont pas lu la moindre ligne de ce que vous écrivez, qui ne connaissent rien de vos idées et de vos préférences, mais se contentent de réagir en ne considérant que le fait que vous êtes un intellectuel israélien. Vous saisirez alors immédiatement ce qu’est la haine, à quel point elle peut être profonde, et le peu qui lui est nécessaire pour qu’elle se déclenche.
 
Cette posture, aussi désagréable que représentative d’un état d’esprit largement répandu, traduit en fait une situation qui dépasse de très loin le seul isolement diplomatique.
 
Aujourd’hui, n’en déplaise à M. Attali, qui me semble débarquer d’une planète étrangère au système solaire, l’Etat hébreu doit faire face à un antagonisme quasi général, qui atteint également, et de plein fouet, les Israélites qui refusent la dénonciation automatique d’Israël.
 
Ceci suffit-il à décrire la pandémie actuelle comme une crise aigue d’antisémitisme ?
 
Absolument. D’une part, parce qu’il suffit de se promener en Europe pour s’apercevoir que toutes les institutions appartenant à la communauté israélite sont transformées en camps retranchés, et qu’elles sont gardées en permanence par des hommes en armes.
 
Ces mesures ont été prises en réponse à des centaines d’actes violents dirigés contre cette communauté, et non à titre préventif. Il faudrait que quelqu’un se portât volontaire pour conter à Jacques Attali le martyre d’Ilan Halimi, et des circonstances environnementales qui l’ont rendu possible.
 
Ca n’est pas, comme il ose le prétendre, un coup de propagande des sionistes.
 
S’il ne s’agissait encore "que" des agressions antijuives, on pourrait attribuer à une frange marginale et non-représentative de la société européenne des intentions antisémites.
 
Mais la situation est autrement plus sérieuse, car l’épidémie a déjà gagné les responsables politiques des grandes démocraties. Ce, de la manière la plus préjudiciable et incontestable que l’on puisse imaginer : l’acceptation d’une attitude d’exception à l’encontre d’Israël. La plus grave des formes de ségrégation.
 
Il existe aujourd’hui, au sommet des pyramides décisionnelles des démocraties, une façon de traiter les relations avec tous les Etats, et une autre, spécifique, de régenter les relations avec l’Etat d’Israël.
 
Une double mesure qui, disons-le une fois pour toutes, à haute et intelligible voix, n’a strictement rien à faire avec les actions de l’Etat hébreu.
 
Exemple, le traitement du rapport Goldstone au Conseil onusien des droits de l’Homme : le Conseil en question ne s’est penché, le plus arbitrairement du monde, que sur les allégations de crimes de guerre qu’aurait commis Tsahal à Gaza.
 
Avoir appliqué à Israël ce traitement unique, en l’épargnant au Sri-Lanka, au Soudan, à la Russie, aux Etats-Unis et ses alliés en Irak et en Afghanistan, à la France pour son rôle dans le génocide des Tutsis porte un nom, toujours le même : ségrégation.
 
Pour que le Théâtre-Guignol autour du rapport Goldstone ait un sens, il aurait fallu que l’examen des "actions" de l’armée française au Rwanda en 1994, ait également lieu, avec audition des témoins, à Genève et non à Kigali.
 
Il faudrait, de même, que les instances internationales définissent ce qu’est une riposte militaire disproportionnée, avant qu’elles ne l’appliquent à un seul Etat. L’invasion de la Géorgie par les chars de Poutine, après l’intervention de Tbilissi afin de rétablir l’ordre dans sa province d’Ossétie du Sud, était-elle proportionnée ?
 
A partir de combien de bombes que des terroristes tirent intentionnellement sur vos civils, après combien de morts au sein de ceux-ci, est-il "proportionné" de réagir militairement. Dans le cas d’Israël, huit mille roquettes tirées sur ses villes ont été considérées insuffisantes par l’ONU.
 
Il est évidemment plus important que ces questions soient posées devant le Conseil des droits de l’homme, réuni, chaque fois, en session extraordinaire pour traiter de ces choses, que de leur apporter des réponses dans l’urgence.
 
Plus important, non seulement pour Israël mais, pour que la préservation des droits de l’homme dans le cadre onusien recèle le moindre sens, de considérer pourquoi la Russie est-elle épargnée en Géorgie et en Tchétchénie, et pourquoi Israël est-elle seule à subir l’examen.
 
L’existence de cette autre ségrégation anti-israélienne, qui ne provoque aucun tollé parmi les nations dites démocratiques, démontre à elle seule à quel point la planète se moque toujours de la question des droits de l’homme, les démocraties n’ont aucune intention de lui apporter des solutions. Tant pis pour ceux qui souffrent d’en être privés, la majorité des êtres humains, la priorité appelle à participer à la stigmatisation d’Israël.
 
Tant pis pour les Tamouls, les Tibétains, la population Nord-coréenne, les femmes qu’on excise toujours à tours de bras, les homosexuels qu’on pend au bout des grues en Iran, et qu’on décapite à la Mecque, les condamnées chinois, qu’on exécute d’une balle dans la nuque à l’issue de procès sommaires. Tant pis pour ces milliards d’individus privés de Goldstones ; il faut condamner Israël.
 


 


 

Rosanna Al-Yami :
60 coups de fouet parce qu’elle est correspondante d’une chaîne ayant commis une impudicité.



Les droits de l’homme trop occupés à condamner Israël 


En Arabie Saoudite, cette semaine, une consœur a été condamnée par un "tribunal" à soixante coups de fouet. Son crime ? Etre la correspondante dans le royaume de la chaîne de TV libanaise LBC, qui a retransmis les confessions impudiques d’un homme d’affaires saoudien.
 
Il va sans dire que l’infortunée journaliste n’a pas participé à cette émission, mais qu’importe ! Ceux qui croyaient naïvement que l’un des droits fondamentaux et universels de la personne consiste à ne pouvoir être poursuivi que pour les actes qu’elle a commis, en seront pour leurs frais.
 
Rosanna Al-Yami a refusé de faire appel, craignant une peine alourdie. Un détail encore : la famille régnante à Riad est copropriétaire de la LBC, ce qui a probablement poussé le souverain, devant lequel Obama s’est courbé, à gracier la jeune femme juste avant l’exécution de la sentence.
 
La plupart des condamnés en Arabie n’ont pas cette chance, et s’en trouvent physiquement mutilés par un système juridique de pacotille.
 
Mais, pardon Rosanna, l’ONU ne se penchera pas sur la façon dont on rend la justice dans ton pays, elle est occupée à dénoncer Israël.


La grande solitude (suite et fin) (info # 012910/9) [Analyse]
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
 
La non-ingérence dans les affaires des autres, sous la présidence de Barack Obama, est devenue un axiome-guide de politique étrangère. Le président l’a modulé avec force, lors de son discours aux musulmans prononcé au Caire.
 
On n’essaie plus de démocratiser les régimes, on n’impose pas l’exemple démocratique, mais surtout, on laisse les autocraties faire leur popote domestique et gérer les conflits à leur guise. Même si des hectolitres de sang débordent de la marmite.
 
Cette règle est respectée par tous, surtout au Quai d’Orsay, où on se prosterne devant elle depuis des décennies.
 
Non-ingérence et dédain pour l’individu broyé dans des systèmes inhumains, oui, sauf dans le cas d’Israël.
 
Mais qui donc aurait l’idée de descendre dans la rue, à Paris, Londres ou New York, pour protester contre l’auteur des confessions coquines sur la LBC, condamné, lui, à cinq ans de prison et un millier de coups de fouet. Inutile de vous dire que la peine de prison ne sera pas purgée, personne n’ayant résisté à autant de lacérations.
 
Avant d’être sensibilisé par pareilles injustices, encore faudrait-il savoir qu’elles ont lieux. Or quelle chaîne européenne "perdrait son temps", risquant, de surplus, une remontrance des Affaires Etrangères, une hausse du prix du pétrole, un retrait des investissements des dictateurs, à narrer ce genre d’"incidents" dans ses JT principaux ?
 
C’est exactement ce qui arrive à la Confédération helvétique, qui est intervenue afin de faire cesser les mauvais traitements, infligés sur son sol, par la famille Kadhafi à ses serviteurs. D’ailleurs, la Confédération a présenté des excuses officielles au colonel ; les dictateurs de tous poils peuvent ainsi revenir à Genève et y battre leurs esclaves à mort, personne ne regardera. Rien à voir avec les droits de l’homme.
 
On a bien trop à faire à noircir Israël pour s’attarder sur ce genre d’incidents bénins à la télévision. Cela, c’est permis, c’est sans danger et même bien considéré. Si l’on ne trouve pas de bavure israélienne à généraliser, on peut les inventer, demandez à Thierry Thuillier ou à Enderlin comment on procède, ils en connaissent un bout sur la question.
 
La stigmatisation de la nation d’Israël, forcément antisémite, génère des regroupements de "confrères", signant des pétitions pour "le droit de critiquer Israël", ou, jurant, sur la tête de leurs mères, dans l’Obs, avoir vu les images pourtant inexistantes de Mohamed foudroyé par les balles des soldats israéliens.
 
Ces plumitifs trouvent héroïque de réclamer le droit le plus usité dans la presse française, section internationale, et que personne, ni en Israël ni en France, ne leur a jamais refusé. Ce doit être la première fois, à ma connaissance, que des individus lettrés exigent un droit qu’ils possèdent déjà, que personne ne leur conteste, et qu’ils ressentent de l’héroïsme à marcher dans le troupeau commun, à paître et à bêler avec lui.
 
Il est évident, vu de Métula, que ces pétitions n’en sont pas vraiment, mais qu’elles sont des démonstrations de force, visant à intimider ceux qui ne sont pas encore couchés sur le ventre devant eux, caprinés antijuifs, lobotomisés et castrés. Et aussi à intimider la justice, directement, au cas où elle entendrait considérer avec indépendance l’imposture pyromane de Charles Enderlin et de FR2.
 
Comme si le nombre de signataires circonscrivait l’étendue de leur ignominie !
 
Mais pourquoi ces antisémites primaires – tous ceux qui ont signé au moins l’une de ces pétitions, sans la moindre exception - se gêneraient-ils, alors que leur pays s’abstient de voter contre le Rapport Goldstone ?
 
Alors que le journaliste faussaire, loin d’être viré de France 2, obtient une promotion et se voit remettre... la Légion d’Honneur. Vous parlez d’un permis de Chasse aux Juifs !
 
Israël, on s’en fout, des Français juifs aussi, sur le discernement desquels on fait virevolter la menace d’un nouveau blâme ahurissant : le communautarisme. Sa définition : vous ne voyez pas, sur les images d’Abou Rahma – vous ne vous forcez pas à voir - l’assassinat en direct de Mohamed A-Dura, vous refusez d’uriner sur Israël, vous êtes donc un dangereux communautariste, mettant en péril la cohésion nationale.
 
Les apôtres de la bien-pensance font mieux, ils politisent. Pour refuser de prendre des positions pro-éradicationnistes à l’encontre de l’Etat hébreu, ils ont décrété, et ils le diffusent à la cantonade, il faut appartenir à l’extrême-droite.
 
M’bala M’abala, le leader du mouvement antisioniste, fait parrainer sa fille par Jean-Marie Le Pen, invite Sollers à ses shows, lèche les bottes de Faurisson, le négationniste phare français de la Shoah, mais ce sont les Juifs qui fricoteraient avec le Front National. En voilà un renversement massif des rôles réels au profit de la fiction antisémite !
 
Mais baste de tous ces pseudo-intellos antisionistes, ces non-journalistes médiocres, parce que sans conscience, sans curiosité, sans testicules et sans plume, du Monde, de Libé, de Marianne, de l’Obs, du Fig., etc., qui s’imaginent qu’il suffit de se présenter sous la bannière d’un parti ou d’une sensibilité politique – de "gauche" en général – pour se mettre à l’abri de la critique et obtenir le privilège de cataloguer impunément les Juifs et Israël, là où ils ne sont pas et où ils n’ont jamais été.
 
La fréquentation de la tradition antisémite, des guildes et des sociétés semi-secrètes en disent bien plus sur l’individu que la coloration politique de laquelle il se réclame. Les cagoules restent, mais les vestes politiques se retournent aisément chez les lâches et les racistes.
 
N’est pas Léon Blum qui veut, pour défendre, Juif, socialiste et sioniste, ses idées, même entre les mains des Allemands, même parqué, trois ans durant, avec sa famille, aux portes d’un camp d’extermination. Quel socialiste a plus fait pour la France et l’humanisation du statut des travailleurs que Léon Blum ?
 
Pas Pierre Laval, membre, depuis 1905, année de sa création, de la SFIO (le prédécesseur du parti socialiste) ; Laval était inscrit sur le "Carnet B", la liste de tous les militants de l’extrême-gauche pacifiste, que le ministère de l’Intérieur entendait arrêter en cas de conflit. Laval, qui devint l’un des Présidents du Conseil sous Pétain, architecte de la politique nazie de Vichy. Fusillé en 1946.
 
Ou Darlan, l’autre Président du Conseil de la France occupée et antisémite, homme de "centregauche", amiral de la flotte du Front Populaire.
 
Et tous les autres, dont ceux qui reçurent la Francisque, et un qui devint tout de même Président de la République Française, s’arrangeant pour sauver du gibet un certain nombre de hauts collaborateurs avérés, et pour les faire ensuite avancer en politique ou dans le fonctionnariat.
 
Permettez ainsi à votre serviteur de considérer d’abord l’homme, et longtemps après qu’il soit passé devant moi, le manteau politique avec lequel il s’affiche. C’est à la fin de leur vie, que l’on devrait décider de l’orientation politique qu’a prise la vie d’un homme, non à ce qu’il exhibe au milieu d’icelle.
 
A mes yeux, beaucoup de donneurs de leçons appartenant au troupeau des ovidés castrés, et de "pacifistes-éradicationnistes" défilant contre les "atrocités commises par Israël" ont la gueule de Darlan, et je sais que la distance qui les sépare du totalitarisme et de l’antisémitisme débridé, se mesure à quelques grains de sable. Lorsqu’il reste du sable dans les bacs à jeu.
 
Je me sens autant concerné par leurs discours, les insultes politiques qu’ils profèrent, que le cerveau de Kouchner est concerné par l’humilité et celui de Jacques Attali par la cohérence et le respect de ses origines.
 
Le nom du problème généré par la solitude, donc : ségrégation. Licence, voire encouragement médiatique et mimétique à dénigrer Israël, et ceux qui s’identifient encore à elle, au prix de l’affrontement quotidien avec la haine raciste ; des Juifs, pour la plupart, et quelques justes parmi les nations.
 
On en est là, quand l’Etat laisse mettre à sac les produits israéliens dans les grandes surfaces, et les néofachos, notamment dans les universités britanniques et norvégiennes, appellent au boycott des facs d’Israël. Les universités !!
 
Le boycott des produits fabriqués dans un pays spécifique est totalement illégal, certes, mais on ne va tout de même pas risquer un nouvel embrasement des banlieues pour protéger le commerce de "ce pays lointain dont on ne connaît pas grand-chose" et "dont les habitants prennent du plaisir à maltraiter leurs voisins" (dixit Edgar Maurin, un Juif et ancien résistant, in Le Monde).
 
L’Europe officielle présente ses excuses, pays par pays, lorsqu’un caricaturiste danois associe le coran à la pratique du terrorisme. Pourtant, le coran est un livre d’une rare violence, tout comme le sont de nombreux livres sacrés des autres religions. C’est pour se protéger de cela, et au terme de centaines d’autodafés, que les Européens avaient enfin conquis le droit de critiquer les religions, et même de s’en moquer.
 
Un droit qui leur a été subitement retiré, en ce qui touche l’islam, au terme de certains procès ciblés et en faisant l’économie d’un débat de société, pendant que, dans le monde musulman, les églises brûlaient et les succursales des sociétés occidentales étaient vandalisées.
 
En revanche, quand un journaliste suédois lance une accusation de meurtre rituel supplémentaire contre Israël, prétendant que nous prélevons les organes des Palestiniens tués pour procéder à un trafic, et qu’Israël demande simplement au gouvernement de Stockholm de marquer sa position face à cette accusation, Stockholm refuse.
 
Refuse au nom de la liberté de la presse, et d’une prétendue clause de non-ingérence dans la constitution suédoise ; un prétexte aussitôt balayé par des experts en droit de ce pays.
 
Et tout se déroule dans le silence des agneaux castras médiatiques.
 
Parce que ça n’est pas une simple affaire d’isolement diplomatique, mais parce que la permission de tirer sur Israël est si étendue, qu’elle a si souvent été utilisée récemment, que l’on peut désormais dire ou écrire publiquement n’importe quoi au débit de l’Etat hébreu. La véracité de l’accusation n’a plus aucune importance, pas plus que sa vraisemblance.
 
Les démocraties – on ne parlera même pas des autres régimes – ont consacré l’association de tous les crimes envisageables avec le concept "Israël". Il est évident, sans ne rien vérifier, c’est inutile dans le cas de ce pays, que les Israélites, tuent, violent (Sara Daniel), perpétuent des massacres (Maurin in Le Monde) au sujet de Djénine, exécutent des enfants (Mohamed), volent les organes des morts (Aftonbladet) et commettent des crimes de guerre à Gaza (Goldstone).
 
Si le monde avait encore sa tête, il s’étonnerait tout de même un peu de ce qu’un si petit pays, démocratique de surplus, pluraliste et politiquement alternant, puisse commettre autant de crimes monstrueux, et qu’on entende si peu parler des exactions qui se déroulent ailleurs. Car enfin, les victimes des guerres et des répressions se comptent par millions, et le Hamas lui-même, n’accuse Tsahal "que" d’avoir tué, lors d’un conflit armé, mille quatre cents personnes.
 
Mais le monde n’a plus sa tête. Il est gagné par la peste antisémite à tous les échelons : politique, intellectuel, académique, médiatique et la rue. Ca pue. Je ne vous parle pas d’isolement, le titre de mon article est trompeur, je vous prie de m’en excuser, mais d’une nouvelle vague de haine raciste, en tous points comparable à ce qu’elle fut dans les années trente.
 
Les temps ont changé, murmurent certains, plus totalement sûrs de leur fait ? Effectivement. Entre 39 et 45, les démocraties ont laissé les Allemands assassiner cinq millions de Juifs ; en ce mois de novembre 2009, elles paraissent disposées à signer un traité qui permette à l’Iran de se doter de l’arme atomique. Et qui nous empêcherait de neutraliser préventivement le danger pesant sur notre existence.
 
C’est que le président iranien a dit et répété ce qu’il entend faire : rayer Israël, ce "cancer de l’humanité", cet "insecte nuisible", de la surface de la Terre.
 
Au fond, c’est encore plus grave : les démocraties s’approchent rapidement du moment où elles s’accommoderont de la destruction éventuelle de l’Etat d’Israël et de l’éradication de ses habitants. Nous en sommes à la phase où elles laissent les faux prétextes justifiant un tel anéantissement s’amasser et être rendus publics.
 
On a connu exactement la même hystérie dans l’Europe des années trente, les Israélites étaient accusés, par les mêmes acteurs de la vie publique, le plus sérieusement du monde, comme de nos jours, de tous les maux. En Allemagne, Hitler avait réclamé les pleins pouvoirs afin de défendre le pays contre une attaque imminente des Juifs qui, disait la Propagandastaffel, se préparaient à s’emparer de Berlin.
 
Aucun doute, la nation d’Israël se trouve à nouveau le dos au mur, elle fait face à une nouvelle menace d’anéantissement. Les démocraties ne sont plus ses alliées indéfectibles, elles sont tentées de ne pas s’interposer pour empêcher la solution finale ; elles relativisent à nouveau les risques évidents pesant sur les Juifs ; elles discutent avec M. Ahmadinejad, lui cherchent des circonstances atténuantes et prennent en compte ses doléances, comme jadis, elles prirent en considération les "droits de Sudètes maltraités par les Tchèques", plaidés par M. le Chancelier du Reich, Adolf Hitler. Un homme charmant avec lequel on peut discuter, comme on disait à Matignon et au 10 Downing Street à l’époque.
 
La différence consiste en cela que les Israélites possèdent aujourd’hui de quoi se défendre. Mais ils vont devoir ne compter que sur eux, maintenant les échanges avec l’étranger sur une base de stricts intérêts réciproques et ponctuels. Nos amis sont trop rares et étouffés dans la masse hostile pour qu’ils pèsent dans la balance d’un poids critique.
 
Dans un monde où on peut à nouveau prétendre n’importe quelle folie lorsqu’elle met Israël en cause. Dans une telle pestilence, où on nous dispute jusqu’au droit de nous défendre lorsqu’un ennemi nous agresse ostensiblement (voir 2006 et Gaza), survivre demandera toute notre attention et tous les moyens dont nous nous sommes dotés. C’est là une vision froide et intégrative des conséquences de notre "solitude".
 
 
 
Fin.

Autorisations de publier les deux  parties de "La grande solitude" : LGS493010/9SJ et LGS503010/9SJ

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 10:11

Traduction Jean VERCORS


Genêve le 29/6/09


Mon nom est Dr Mirela Siderer, je suis gynecologue et je reside à Ashkelon
Juge Goldstone, En Juillet vous m’avez invitée א témoigner, je vous ai raconté mon histoire, je suis connue par mes patientes dont plusieurs sont de Gaza. Pour moi, chaque Humain est égal

Le 14 mai 2008, ma vie a changée pour toujours. Je travaillais dans ma clinique quand Soudainement, le batiment a été frappé par un missile tiré de Gaza. J'ai été terriblement blessé, il y avait du sang partout. Ma patiente a été aussi blessé et plus de 100 d'autres l’ont été. Le mois prochain, je dois subir ma huitiême opération.


Juge Goldstone, de bonne foi je vous ai relaté mon  histoire dans le moindre détail. Vous m’avez envoyé une lettre disant : «  votre témoignage est essentiel pour la recherche des faits «

Mais aujourd’hui, je vois votre rapport et dois vous dire que je suis choquée.

Juge Goldstone, pourquoi  dans Votre rapport de 500 pages , avez-vous complêtement ignoré mon histoire ? Mon nom apparait seulement entre Guillements dans un petit coin de contexte technique.

Je me sens humiliée.

Pourquoi seulement 2 pages sur les victimes Israeliennes comme moi qui ai souffert des milliers de roquettes pendant 8 ans.


Pourquoi vous etes vous focalisè seulement sur la pèriode ou mon pays a du rèagir, mais pas sur les attaques qui ont dèclenchè cette guerre.


Pourquoi ne m’avez-vous pas dit que votre commission jugeait d’avance Israel coupable dans sa rèunion de janvier dernier ?


Pourquoi ne m’avez pas dit que les membres de votre commission avaient signè des lettres publiques jugeant par avance Israel coupable ?
Juge Goldstone, vous aussi avez signè une lettre disant que vous ètiez choquè sur Gaza.


Mais ou ètiez vous quand Gaza a bombardè ma Clinique, ce qui est une violation du droit international et des lois humanitaires.

Ou ètait votre commission ?

Pourquoi etes vous restèé complétement muet ?


Dr Mirela Siderer a posè 8 simples questions. Goldstone a prèfèrè ne pas y rèpondre exceptè une seule ou il est restè trטs èvasif.
Goldstone prètend qu'un traitement similaire a ètè donnè aux autres tèmoins ce qui est manifestement faux. Le tèmoignage d'abu Aksar bènèficie lui de trés long passages et interview.


source:UN watch - traduction: Jean VERCORS
 

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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 09:46

Siona Côte d’Azur 




à

                          

Amnesty International
Section Locale de Nice

Nice le 24/09/2009


 

Madame, Monsieur,

 

Permettez moi de sérieusement m’inquiéter lorsque vous appelez à une manifestation pour dénoncer les soi-disant crimes de guerre perpétués par Israël pendant l’opération « plomb durci ».


Il me semble inopportun et irresponsable de la part d’un organisme qui se veut au service de la paix  d’engager une telle action susceptible de provoquer de nouvelles  dérives haineuses assorties de violences urbaines.

Avez-vous oublié les injures et les appels au meurtre dont a été victime la communauté juive au mois de janvier ? Avez-vous oublié les slogans antisémites que vociféraient des manifestants enfiévrés sous couvert de défense de la Palestine ? Avez-vous oublié le désarroi de fidèles barricadés dans leur synagogue, menacés par un groupe de jeunes disposés à incendier ce lieu sacré comme aux pires heures du nazisme ?


Est-ce tout cela que vous voulez revivre et faire revivre aux niçois ?

En appelant à un tel rassemblement, vous croyez servir la justice mais vous ne faites qu’attiser les tensions


 Et pour quel profit ?


Permettez- moi aussi de douter de l’impartialité et du réalisme d’Amnesty international pour envisager avec confiance et sérénité vos prises de positions. Vous rappelez dans votre tract le nombre de victimes et de dégâts occasionnés lors de cette guerre, dans le but évident de faire apparaître une disproportion entre les dommages subis par les Israéliens et ceux subis par les palestiniens. Outre des erreurs dans votre comptage et cet argument ridicule qui consiste à attribuer le rôle du méchant à celui qui déplore le moins de victimes, je constate à mon tour une disproportion entre vos attaques contre Israël et votre mansuétude à l’égard d’une organisation terroriste.


Vous vous appuyez sur le rapport Goldstone dont les conclusions virulentes et infondées sont défavorables à Israël : 574 pages concernent Israël et seulement 4 paragraphes le Hamas. Ce même Goldstone qui n’a pas tenu compte d’un rapport de 160 pages fourni par Israël détaillant les preuves des multiples violations des droits de l’homme par le Hamas.

Un Hamas qui se sert de Gaza comme base de lancements à ses roquettes et mortiers sur Israël(12000 entre 2000 et 2008), qui multiplie les agressions transfrontalières, qui met en danger ses concitoyens en les transformant en boucliers humains,qui les prive de l’aide humanitaire acheminée pour eux par Israël, qui terrorise ses opposants et la population,qui utilise et endoctrine les jeunes palestiniens, qui transpire la haine et ne pense qu’à  la destruction d’Israël , qui détourne les aides internationales pour constituer son arsenal au détriment de l’économie, du développement et du progrès social, qui enlève un jeune soldat,Guilad Shalit, en territoire israelien,
le maintient en captivité depuis plus de 3 ans , dans le plus grand isolement, au mépris du droit international et du sens du mot : humanité...


Et vous osez mettre sur le même plan un état démocratique, Israël, qui a lancé une opération militaire dans la bande de Gaza pour défendre ses concitoyens d’attaques terroristes incessantes et ce  après avoir essayé toutes les options diplomatiques ! Israël, je vous le rappelle, a pris lors de ce conflit, toutes les précautions  pour limiter les pertes humaines et les dégâts matériels,  a multiplié les alertes destinées aux civils gazaouis et a organisé sur place des opérations humanitaires.


Je vous rappelle aussi que le droit des conflits armés distingue populations civiles et combattants en arme. Or ce principe ne s’applique pas aux dommages accidentels et involontaires causés sur des civils lors d’assauts militaires. En conséquence, les dommages collatéraux infligés par Israël à des civils palestiniens bloqués par le Hamas dans des édifices civils ou à des femmes et des enfants exposés volontairement par ce dernier aux tirs israéliens, ne constituent en aucun cas des attaques délibérées donc des crimes de guerre, et encore moins des crimes contre l’humanité.



Aussi, je vous exhorte  à mieux vous informer, à revoir vos notions de droit, à cesser d’utiliser des mots vides de sens, à cesser d’absoudre le Hamas et de défiler aux côté de ses partisans mais au contraire à dénoncer ses actes terroristes contre des civils israéliens , à œuvrer pour la libération de Guilad Shalit, à chercher un autre bouc émissaire aux problèmes mondiaux, à vous intéresser aux véritables exactions commises à travers le monde,  à réfléchir à la portée de vos actes et de vos paroles, bref à devenir une  organisation intègre au service du genre humain.

                                                              


Michèle Sindrès

Commission Politique de Siona Côte d’Azur

siona06@free.fr

 

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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 23:24

ON N’EST PAS COUCHÉ

 

   En tant que chroniqueur et écrivain israélien, je voudrais vous dire que la prestation de Tariq Ramadan dans votre émission du 29/09/09 me laisse un goût d’inachevé. 


     N’aurait-il pas fallu lui poser la question suivante : «  Monsieur Ramadan, comment expliquez-vous que l’Islam que vous nous présentez ne serait qu’une religion de paix alors que le terrorisme qui aujourd’hui menace le monde est mené essentiellement au nom de cette religion ? Les bombes humaines ne se font-elles pas exploser en criant « Allah Hakbar » et les terroristes responsables d’attentats ne se glorifient-ils pas d’être des martyrs au nom d’Allah ?


     Votre invité a prétendu expliquer l’Islam à l’Occident, mais en réalité il a occulté tout ce qui est l’essence même de cette religion, à savoir le devoir religieux d’islamiser le monde et de lui imposer la loi islamique, la charia.


     En fait il faut savoir que Tariq Ramadan n’est qu’un élément certainement brillant, un pion bien médiatisé au service d’une démarche globale, subtile et bien planifiée.


     Peu de gens savent qu’il existe une organisation  politique et religieuse appelée Organisation de la Conférence Islamique. Cette organisation ²crée en 1969 regroupe 56 Etats musulmans ou majoritairement musulmans et l’Autorité Palestinienne s’est réunie en mars 2008, à Dakar et a  promulguée un Charte avec deux objectifs principaux :


-         1) Diffusion universelle de l’Islam, unification de la Ouma  et la restauration du Califat. Cet objectif doit être atteint par la promotion des valeurs de l’Islam, la diffusion de l’éducation islamique, la lutte contre la diffamation de l’Islam et le soutien des musulmans dans tous les pays d’accueil. On comprend mieux alors que la multiplication des mosquées, des écoles coraniques la port du voile et de la burka ne sont pas des événements isolés mais le résultat d’une démarche globale et bien organisée


-         2) Destruction d’Israël, islamisation d’Al-Quds (Jérusalem) et tout faire pour présenter les Palestiniens uniquement comme des victimes.

 


Il aurait bon de rappeler à votre invité que la Charte du Hamas, émanation directe des Frères Musulmans, organisation créée par son grand père, Hassan el Banna, fondateur des Frères musulmans en Égypte en 1929 précise :


     ARTICLE DEUX. Le Mouvement de la Résistance islamique est l'une

des ailes des Frères Musulmans en Palestine.
L'organisation des Frères Musulmans est un mouvement universel qui forme le plus vaste mouvement islamique de notre temps. Il se caractérise par une profonde compréhension, une portée exacte et une adoption complète de tous les concepts de l'islam dans la vie : culture, croyance, politique, économie, éducation, société, justice, jugement, éducation, art, information, science occulte, conversion à l'islam, et diffusion de l'islam.


 

     ARTICLE TRENTE. Les écrivains, les intellectuels, les gens des médias, les orateurs, les éducateurs, les enseignants, et tous les secteurs du monde arabe et islamique doivent jouer ce rôle et accomplir leur devoir à cause de la férocité de l'offensive sioniste et de l'influence sioniste dans de nombreux pays où ils ont mis la main sur les finances et les médias.

Le djihad ne se limite pas au combat et à la confrontation armée avec l'ennemi. Le mot qui porte, le bon article, le livre utile, l'appui et la solidarité, ainsi que le désir sincère de hisser la bannière d'Allah toujours plus haut, sont partie intégrale du djihad pour Allah. " Quiconque mobilise un combattant pour Allah est lui même un combattant. Quiconque soutient les parents d'un combattant est lui même un combattant ".


    

 

 

 

Roland Y DAJOUX

Jérusalem

 

 

Auteur de :

- Israël la paix et les médias, éditions Brit Chalom, 1998.

- Le temps des confusions. Editions Le Manuscrit. Paris 2005.

- Israël miroir du monde. Histoire d’une terre retrouvée. Editions Persée 2009

                                           

 

Cher Monsieur Ruquier permettez moi de conclure avec une citation d’André Malraux : « C’est un grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’Islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l’origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales n’ont trouvé la réponse ».

André Malraux, 3 juin 1956. Source : Institut Charles de Gaulle
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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 18:31

 

L'Europe est morte à Auschwitz.


Je viens de recevoir par mail un article intitulé
« L'Europe est morte à Auschwitz » écrit par un journaliste chrétien espagnol, du nom de Sebastian Villar Rodriguez qui m'a semblé particulièrement  intéressant. 
 
 
« Je me promenais le long du cours Raval (Barcelone) quand je compris soudain que l'Europe était morte à Auschwitz. Nous avions assassiné 6 millions de Juifs pour importer finalement 20 millions de musulmans !

Nous avons brûlé à Auschwitz la culture, l'intelligence et la capacité de créer.  Nous avons brûlé le peuple du monde, celui qui s'autoproclame le peuple élu de dieu.
Car c'est le peuple qui a donné  à l'humanité des figures emblématiques capables de changer la face de l'histoire
(le Christ, Marx, Einstein, Freud…) et est à l'origine d'essentiels acquis de progrès et bien-être.
 
On doit bien admettre qu'en relâchant ses frontières et en se pliant, sous un douteux prétexte de tolérance, aux valeurs d'un fallacieux relativisme culturel, l'Europe, a ouvert ses portes à 20 millions de musulmans souvent analphabètes et fanatiques que l'on peut rencontrer, au mieux, dans des lieux comme ce cours Raval évoqué plus haut, paupérisation du tiers monde et du ghetto et qui préparent, au pire, des attentats comme ceux de Manhattan ou Madrid, terrés dans des appartements que leurs ont été fréquemment fournis par les milieux sociaux officiels.

Ainsi, nous avons échangé la culture pour le fanatisme, la capacité de créer pour la volonté de détruire, l'intelligence pour la superstition. Nous avons échangé l'instinct de transcendance des  Juifs – qui, même dans les pires conditions imaginables ont toujours été à la recherche d'un monde meilleur de paix - , pour la pulsion du suicide. Nous avons échangé l'orgueil de vivre pour l'obsession  fanatique de la mort. Notre mort et de celle de nos enfants.

Quelle erreur nous avons commise !

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 07:15

 


Le Liban en sursis




"Une attaque israélienne (contre le Liban) est hors de question". C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie européenne, M. Javier Solana, à l’issue de son récent séjour à Beyrouth.
 
C’est tout à fait exact, si l’on fait référence aux intentions de l’Etat hébreu à notre égard. Solana est bien informé, puisqu’il consulte régulièrement les membres du gouvernement siégeant à Jérusalem. Notre puissant voisin du Sud n’a aucune velléité offensive à notre égard.
 
Le problème, c’est qu’il n’en a jamais eue. Hormis les divagations des partisans libanais de la guerre à outrance, aucun esprit bien fait ne peut soutenir qu’Israël ait jamais ourdi le dessein de s’approprier tout ou partie de notre territoire, ni aucune de ses ressources naturelles.
 
Chaque fois que ce pays est intervenu sur notre sol, c’est qu’il avait, préalablement et sur de longues périodes, été victime d’agressions de la part d’organisation terroristes établies au Liban.
 
Sauf en 1948, lorsque ce fut l’armée libanaise qui s’était mise en tête de participer à l’effort panarabe d’éradication de l’Etat hébreu nouvellement créé et qui avait alors tenté de "libérer" la Galilée par la force.
 
Il est vrai qu’à l’époque, et sur le papier à tout le moins, avec ses alliés, notre armée était censée être supérieure en nombre et en équipement à Tsahal à peine sortie des nimbes. Toujours est-il que, sur le théâtre des opérations, dans les faits, la raclée qui nous fut infligée nous persuada à tout jamais de laisser nos voisins tranquilles.
 
Une attaque israélienne est donc hors de question, mais à la condition que ce ne soit pas le Hezbollah qui prenne l’initiative d’un nouveau conflit.
 
A cet égard également, si cela ne tient qu’à la volonté du chef des Fous de Dieu, Hassan Nasrallah, ainsi que du reste de leurs dirigeants locaux, il n’existe aucune volonté de rééditer l’aventure de l’été 2006.
 
En dépit des quelques 40 000 roquettes et missiles dont sa milice dispose ici, au-delà de l’argument de la nécessité de "résister" à l’ennemi sioniste, qui ne lui sert qu’à exister politiquement et à occuper militairement de larges portions de notre territoire, le Hezb avait subi de si vastes destructions qu’il n’a pas l’envie de s’attirer à nouveau.
 
A ce propos, il n’est que de signaler que Nasrallah, de crainte d’être appréhendé ou liquidé par Israël, continue à se terrer, n’apparait pas en public et dort chaque nuit dans un endroit différent.
 
Le Hezbollah se concentre, au contraire, à négocier son admission dans le prochain gouvernement Hariri, qu’il empêche de voir le jour depuis les élections générales qui se sont achevées il y a quatre mois.
 
Dans les faits, et malgré leur défaite dans les urnes, les chiites, largement minoritaires démographiquement, ne se satisfont pas à l’idée de participer au prochain cabinet. Leur ambition étant de s’approprier le pays, non de participer à sa gestion démocratique.
 
Pour satisfaire le Hezbollah, il faudrait au moins qu’il dispose à nouveau de son droit de veto sur toutes les décisions gouvernementales qui ne sont pas à son goût, ni à celui de ses mentors syriens et iraniens.
 
L’objectif du Hezbollah étant à la fois d’empêcher le gouvernement de gouverner et d’étendre ses zones d’implantation militaires, il est clair qu’Hariri, le 1er ministre désigné par la décision populaire, fait tout ce qui est en son pouvoir pour repousser le diktat des islamistes.
 
Il a reçu hier un coup de pouce du Président Michel Souleiman, à l’occasion de l’iftar de la Présidence de la République. En présence des représentants de tous les partis, en son palais de Baabda, Souleiman à enjoint l’opposition à s’entendre avec la majorité.
 
Le Président a fait valoir que le statut quo, qui paralyse le pays et lui interdit de peser sur les discussions régionales et internationales le concernant au plus haut point, n’est plus supportable.
 
Le point de vue de Michel Souleiman, en toute logique, ne souffre d’aucune discussion, mais telle n’est pas la logique qui inspire les sous-fifres armés de Damas et de Téhéran. Dans leur dialectique, ils ont plus à perdre qu’à gagner dans le rétablissement d’un gouvernement central légitime : celui-ci ne manquerait pas, tôt ou tard, de remettre en cause les zones gérées par le Hezb et dont l’Etat est exclu, la présence de militaires et de terroristes étrangers sur notre sol, le désarmement des milices, ainsi que d’évoquer la possibilité d’établir la paix avec Israël.
 
Ce sont ces sujets qui urgent pour le Liban mais qui dérangent le plus les pourvoyeurs d’armes et d’argent des islamistes chiites.
 
Car pour le moment, chaque minorité régit ses lieux d’implantation, avec un avantage certain pour le Hezb, le seul à disposer d’une milice capable de tenter de s’emparer du pouvoir lorsqu’elle en aura reçu l’ordre. Tant qu’un gouvernement ne sera pas formé, c’est la force brutale qui fait loi, et à ce régime, c’est le Hezbollah qui détient donc la main.
 
Pendant que l’on palabre à Baabda et au Sérail, les islamistes infiltrent l’armée, établissent des caches d’armes au Sud, sous le regard presque impassible des militaires de l’ONU, importent du matériel de guerre, forment de nouveaux miliciens, étendent leurs zones d’influence, implantent des réseaux de communication parallèles, contrôlent l’aéroport international et permettent aux techniciens iraniens de déployer radars et missiles antiariens sur nos montagnes.
 
Dans des conditions aussi favorables à leur dessein, les chiites n’ont vraiment aucune raison de se presser.
 
Saad Hariri, la semaine dernière, s’est même fendu d’une pseudo-bravade : le Hezbollah participera au nouveau cabinet, que cela plaise ou non aux Israéliens et en dépit des pressions internationales.
 
Dans son esprit, le fils de feu Rafic Hariri, assassiné par ledit Hezbollah et ses patrons syriens, entendait flatter l’ego de Nasrallah à la place de lui remettre un droit de veto.
 
C’est méconnaître la constance de l’adversaire domestique. C’est également soumettre tout le pays à un risque gigantesque : car la question n’est pas de savoir si cela plairait ou non à Jérusalem, mais elle consiste à évaluer sa menace, selon laquelle toute instance à laquelle participerait le Hezb constituerait une cible légitime en cas de reprise des hostilités.
 
Et là, cela signifie que le Liban se verrait entraîner dans un conflit majeur, alors qu’en 2006, seuls les intérêts attenants aux Fous de Dieu et à leurs alliés directs avaient été visés par les Israéliens.
 
Ce distinguo revêt pour nous une importance capitale, car, si Solana a effectivement raison lorsqu’il affirme que nos voisins n’ont aucune intention de nous agresser, cela ne signifie absolument pas, j’insiste, qu’Israël ne fera pas usage de son droit de riposte au cas où il était attaqué.
 
On sait même, grâce aux articles de la Ména en particulier, que Tsahal est désormais prête à lancer une opération blitz, destinée à réduire rapidement la milice du Hezb au silence et à l’empêcher de lancer ses projectiles sur les villes d’Israël, en cas d’attaque islamiste.
 
Contrairement à 2006, les soldats d’en face sont maintenant bien entraînés, bien commandés et leur équipement pour la guerre classique à été mis à jour.
 
Or il existe un cas de figure bien précis dans lequel tout pourrait rapidement basculer. C’est dans la situation où les pressions internationales sur l’Iran ne convaincraient pas les ayatollahs de cesser, dès octobre prochain, leurs activités de militarisation de l’atome.
 
Dans ce scénario, une majorité d’experts internationaux est persuadée que l’Etat hébreu s’en prendra seul aux installations d’armes non-conventionnelles en Perse. Face à une telle éventualité, il ne fait aucun doute que Téhéran ordonnerait à Nasrallah d’ouvrir un second front contre Israël. C’est précisément dans cette éventualité que la milice chiite a premièrement été créée et armée.
 
Or, même si tout le monde s’entend à concevoir que, pour le Hezb et le Liban, il s’agirait d’une opération suicide – toutes les forces terrestres d’Israël, n’étant pas requises dans le Golfe, seraient à disposition pour nous régler notre compte – Hassan Nasrallah aurait beaucoup de mal à désobéir à ses chefs.
 
Il l’a fait en se tenant à carreaux, l’hiver dernier, lors de Plomb fondu dans la Bande de Gaza, mais, dans la conjoncture envisagée, il ne s’agirait plus d’aider les sunnites dissidents d’Hanya et de Mashal, mais d’obéir aux grands frères chiites de Qom et de Téhéran.
 
Ce qu’Hariri junior semble ne pas comprendre vu de Beyrouth, les villageois non-chiites du Liban-sud l’ont parfaitement assimilé : mieux vaut dès à présent prendre ses distances avec les miliciens du Hezb.
 
Je rentre d’une semaine dans les agglomérations sunnites, chrétiennes et druzes jouxtant la frontière d’Israël, et je témoigne du fait.
 
Là-bas au moins, on saisit que, si une nouvelle guerre venait à éclater, les frappes d’Israël seraient nettement moins parcimonieuses qu’en 2006. Comme la Ména l’a aussi décrit, on flaire, au Sud, que la disposition de l’establishment israélien à notre égard a profondément changé : la faute à l’accueil réservé par tous les clans libanais au massacreur de petites filles Samir Kuntar.
 
Si, avant de voir tous les leaders de toutes nos communautés religieuses embrasser cet énergumène, Israël était disposé à considérer qu’une partie des Libanais était, à son instar, victimes de l’impérialisme iranien, ça n’est plus le cas.
 
Les villageois du Sud prétendent que "depuis cet accueil enthousiaste, ceux d’en face ont la rage". Ils affirment aussi, qu’en cas de guerre, "ils" ne se contenteront pas de détruire les planques du Hezb dans les villages chiites, mais qu’ils réduiront à l’état de ruine chaque agglomération à partir de laquelle agiront les miliciens. Puis les villageois précisent ""ils" ne laisseront pas les habitants revenir, d’ailleurs, il n’y aura pas où revenir".
 
Partout, surtout dans les villages sunnites dans lesquels j’ai fait halte, les gens s’expriment librement et s’approchent volontiers pour participer à la conversation. J’ai ainsi souvent entendu "si on les laisse en paix, ils nous laissent en paix".
 
L’ambiance n’est évidemment pas la même dans les conurbations chiites, comme à Kfar Kileh, qui fait face à Em’toula [Métoula. En arabe, la mère de la vallée (du Jourdain). Ndlr.], où on organise chaque semaine des manifestations "spontanées" au cours desquelles on fustige et on menace de mort l’ "entité sioniste".
 
Les villages se touchent presque dans le Sud. Sur les routes qui les relient, des banderoles traversières, sur lesquelles on voit les photos des martyrs du Hezb. D’autres portent l’effigie de Nasrallah, souvent accompagné de celle Khomeiny ou de Khamenei.
 
Les soldats de l’ONU, omniprésents sur les routes, inexistants dans les villages, ainsi que ceux de l’armée libanaise circulent sous ces bannières, qui marquent le Hezbollahland. Jamais il ne leur viendrait à l’idée de les démanteler.
 
Mais dès qu’on franchit l’entrée d’un village non-chiite, c’est une autre histoire. A Marwahin, par exemple, les habitants ont échangé des coups de feu avec les miliciens, les chassant de leur agglomération. Ils étaient en train de s’y enraciner et d’y aménager une cache d’armes.
 
On m’a cité quatre incidents du même type pour le seul mois d’août. D’après mes interlocuteurs, la plupart des fiefs sunnites et chrétiens du Sud, de même que tous les bleds druzes n’accueilleraient plus de miliciens du Hezb. Ca reste à vérifier, mais c’est dans l’ordre des intentions des indigènes.
 
En 2006, le Hezb était partout ; maintenant, quoique timidement, l’armée et la FINUL épaulent les anti-Hezb.
 
Reste à espérer que les ayatollahs et Hassan Nasrallah se montreront raisonnables. Pour la région, pour le monde, pour les civils "d’en face", et surtout pour la pérennité du Liban et de ses habitants pacifiques.   
 
Michaël Béhé à Beyrouth
Metula News
Agency ©

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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 19:00

Atome iranien :
Lorsque c’est le chef de l’AIEA qui dissimule les preuves
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency


 
Le 14 septembre prochain, l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique – l’AIEA – ouvrira sa convention générale. Le point d’orgue de cette rencontre consistera en la présentation d’un rapport récent sur la situation en Iran.
 
Le contenu de ce rapport est crucial à plusieurs titres. Il conditionnera ainsi la discussion exceptionnelle, qui se tiendra le 24 du même mois, au siège du Conseil de Sécurité de l’ONU, à propos du contrôle des armes nucléaires et de leur prolifération.
 
Mais ledit rapport, qui a déjà été distribué aux Etats membres permanents du Conseil de Sécurité, est censé déterminer largement les travaux d’un autre meeting de grande importance, qui réunira, le 2 septembre, les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine.
 
A cette occasion, les pays occidentaux entendent convaincre la Russie et la Chine de ce que les activités d’enrichissement forcenées d’uranium que conduit la "République" Islamique d’Iran nécessitent la proclamation d’un nouveau train de sanctions à l’encontre de ce pays lors de la réunion du Conseil de Sécurité.
 
Ces sanctions seraient "paralysantes" pour l’Iran, selon le contenu qui est envisagé.
 
La réunion du 2 septembre a, pour finalité, de déterminer la nature exacte de ces sanctions extraordinaires, afin qu’elles puissent être présentées à l’approbation du Conseil.
 
Pour le moment cependant, Pékin et Moscou s’opposent à la démarche envisagée, ou, au mieux, ne seraient disposés qu’à envisager des mesures de répression-restriction modérées, au point qu’elles n’entraveraient pas la mise au point de la bombe persane.
 
Mais ce qui rend la tâche des occidentaux quasi irréalisable découle de la position officielle de l’AIEA, exprimée par son directeur général, le docteur égyptien Mohamed ElBaradei.
 
Le dernier cité ayant récemment réaffirmé que son "agence ne détenait aucune preuve suggérant que l’Iran développait une arme nucléaire".
 
C’est là que le bât blesse, car des diplomates des pays occidentaux déjà mentionnés, ainsi que des proches du Dr. Shaul Horev – le directeur de la Commission Israélienne de l’Energie Atomique – ont indiqué au très sérieux quotidien Haaretz que l’AIEA dissimulait sciemment les preuves en sa possession, indiquant la continuation des efforts iraniens afin de se doter de l’arme suprême.
 
Très précisément, les mêmes sources ont dévoilé à Haaretz que les inspecteurs de l’AIEA œuvrant en Iran avaient rédigé et signé une annexe au rapport attendu le 14 septembre, contenant des preuves de ce que la "République" Islamique poursuivait ses efforts de militarisation ainsi que son programme de nucléarisation militaire.
 
L’annexe en question a été retirée du rapport en voie de publication. A en croire les diplomates supérieurs auteurs des confidences, le document et les preuves qu’il contient ont été censurés par la direction générale de l’AIEA à Vienne. 
 
D’après des indiscrétions parvenues à notre rédaction, cette fois-ci, c’est le chef des inspecteurs en poste à Téhéran qui, devant la gravité de la malversation commise par ses supérieurs, aurait décidé d’informer les occidentaux et de les prier de faire "tout ce qui est en leur pouvoir afin que l’annexe soit réintégrée au rapport".
 
Les Américains, les Français, les Anglais et les Allemands ont parfaitement saisi le message d’alarme. Ce sont eux qui ont orchestré les fuites en direction de Haaretz, avec suffisamment de détails afin que leur authenticité ne soit pas contestable.
 
D’autre part, ces pays exercent une pression massive sur ElBaradei pour qu’il divulgue l’annexe censurée lors de la réunion de la convention générale de l’AIEA. Le problème étant que, même si l’Egyptien se résout, en fin de compte, à rendre publiques ces preuves le 14 septembre, ce sera trop tard pour qu’elles figurent sur la table de discussion, le 2, face aux Russes et aux Chinois.
 
Ce pourrait être, par un jeu de cascades, également trop tard pour préparer une formule de consensus au sujet de nouvelles sanctions pour la réunion du Conseil de Sécurité.
 
Durant une période où chaque semaine compte dans la course contre la montre destinée à empêcher Téhéran de construire sa première bombe, la perte de temps occasionnée par la manœuvre d’ElBaradei pourrait donc s’avérer critique et donner un coup de pouce décisif au projet cataclysmique des ayatollahs.
 
Cette fois, les gants sont jetés, et les Israéliens ne s’encombrent pas de formules alambiquées pour encourager Européens et Américains à faire échec aux Iraniens et à leur allié providentiel ElBaradei. Quant aux nations sollicitées, elles paraissent saisir l’urgence de la situation et agissent en conformité avec leurs propres intérêts sécuritaires.
 
ElBaradei, qui quitte ses activités en décembre, pour être remplacé par un diplomate japonais de carrière : Yukiya Amano. Reste qu’en fonction de cette échéance, l’Egyptien est de moins en moins sensible aux critiques et aux pressions. Les actions de temporisation dont il est à l’origine sont de nature à mettre en danger ni plus ni moins que la paix du monde.
 
En cachant au public et à son organisation de tutelle – l’AIEA est une dépendance spécialisée des Nations Unies et lui est en tous points soumise – l’existence des preuves de la nucléarisation de l’Iran que ses inspecteurs ont accumulées, Mohamed ElBaradei se rend coupable d’une faute d’une gravité incommensurable.
 
Il commet un acte allant exactement en sens inverse du mandat qui lui a été confié : sa tâche consiste à rechercher la lumière relativement à l’état de nucléarisation militaire de la planète, or, dans ce cas, il fait volontairement obstruction à son rayonnement. Il prive ses mandants, notamment les Etats membres du Conseil de Sécurité, de la vérité en sa possession, recueillie par les inspecteurs de l’AIEA, sur la cassette de la communauté des nations, des éléments nécessaires à prendre des décisions pouvant influencer la survie de millions d’individus.
 
En fait, ElBaradei est le second haut fonctionnaire originaire d’Egypte, après Boutros Boutros-Ghali, l’ex-Secrétaire général des Nations Unies, qui œuvre à l’encontre du mandat qui lui est confié. En ce qui concerne Boutros-Ghali, on se rappelle qu’en 1994, il avait donné l’ordre de retrait du Rwanda aux contingents de l’ONU qui y étaient stationnés, jetant ainsi, au sens premier, les victimes sous les hachettes des génocidaires, plutôt que de donner l’ordre à ses soldats de s’opposer au massacre.
 
Le génocide des Tutsis avait fait entre huit cent mille et un million de morts innocents. Désormais, dans la crise à laquelle le monde est confronté, la menace s’exprime sous la forme de bombes atomiques et non plus de machettes, d’où l’amplification exponentielle du danger.
 
Pendant ce temps, les ayatollahs continuent à se foutre de la gueule du monde. La semaine dernière, ils ont autorisé des inspecteurs de l’AIEA à visiter le site de construction d’un réacteur d’eau lourde, à Arak, après les en avoir tenus écartés durant plus d’un an en dépit de leurs demandes incessantes.
 
Les experts occidentaux et israéliens sont persuadés que la visite des inspecteurs n’est pas à même d’empêcher des fuites d’uranium du complexe d’Arak à l’avenir.
 
Dans le même désir de rouler le monde dans la farine nucléaire, les Iraniens ont autorisé l’AIEA à disposer des caméras supplémentaires dans le réacteur de Natanz, qui se trouvait déjà sous la surveillance quotidienne des employés de l’agence internationale.
 
Certes, mais l’AIEA avait, en juin dernier, communiqué que l’usine de Natanz devenait rapidement invérifiable – dépassant les capacités de surveillance efficaces – et par là, qu’il n’est plus possible d’identifier les quantités d’uranium soustraites à des fins d’utilisation militaire.
 
Le consultant principal de la Ména en matière de nucléaire, l’ingénieur atomicien d’origine française Jean Claude Zerbib, a également attiré mon attention sur d’autres faits démontrant les limites des capacités de contrôle et de dissuasion de l’AIEA.
 
Ainsi Zerbib nous rappelle-t-il que ça n'est pas l'AIEA qui a bloqué le projet de nucléarisation militaire libyen, mais bien les Américains, qui avaient menacé Kadhafi de bombarder ses installations, lequel a fini par céder.
 
Plusieurs centaines de tonnes de matériel (centrifugeuses, uranium) avaient été transportées aux USA, qui avaient également découvert le plan d'une bombe chinoise, vendue à Kadhafi par le Pakistanais Abdul Kader Kahn.
 
En Iran, les inspecteurs de l'AIEA ont trouvé, dès 2003, et à plusieurs reprises lors de leurs inspections, des traces d'uranium enrichi.
 
En 2006, ils ont découvert qu'un contrat avait été signé avec le même Kahn pour le façonnage de l'uranium enrichi sous forme de métal. Or il n'existe qu'un emploi pour une pièce de ce type : être le constituant d'une bombe.
 
Les inspecteurs découvrirent également que les Iraniens fabriquent des sources de Polonium 210, qui sert principalement à constituer une "bouffée de neutrons" utilisée comme amorce neutronique ; l'allumette de l'arme nucléaire, en quelque sorte. Mais ces découvertes n’ont pas empêché le Dr ElBaradei de continuer à tergiverser sur les intentions profondes des mollahs.
 
Plus tard, lorsque les Syriens ont entrepris de construire un réacteur plutonigène avec l'aide des Coréens du Nord, ce sont les Israéliens qui l’ont détruit.
 
Quant à l’AIEA et à M. ElBaradei, qui ignoraient et jusqu’à l’existence de ce projet infernal, ils se sont plaints du fait que les Israéliens ne les aient pas informé "avant toute action". A constater leur efficacité, leur clairvoyance et les penchants du directeur général d’après les derniers événements d’actualité, on peut se dire que Béchar Al-Assad aurait été informé du jour et de l’heure du raid.
 
Reste que dans la zone bombardée par Israël, les inspecteurs de l'AIEA ont trouvé des traces de graphite qui signent le caractère plutonigène du réacteur détruit, rapporte Zerbib.
 
Zerbib qui conclut sa note en appelant à revoir l'organisation de l’AIEA, qui fait face à des problèmes d'une autre dimension que ceux imaginés lors de sa création, le 26 octobre 1956. "Les risques de terrorisme nucléaire et de prolifération étaient faibles en cette période", fait remarquer l’atomicien.
 
Aujourd’hui, à moins de fermeté de la part des nations occidentales et d’Israël, ces risques menacent notre survie. Il est vrai que, tant que l’AIEA prétend officiellement ne détenir aucune preuve de la militarisation de l’atome par les Iraniens, si Israël attaque les installations d’armes et d’enrichissement d’uranium en Iran, certains pourront prétendre que l’Etat hébreu a (à nouveau) agressé un pays pacifique. On le comprendra mieux, je l’espère, après avoir lu mon papier, la publication de l’annexe – et à temps ! - participe d’un enjeu déterminant.

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