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  • : La Chaine d'Union
  • : Lettre d'actualité, avec un apport de symbolisme, et de spiritualité, accés le plus souvent sur un axe Moyen- Orient, Europe, et Amérique du Nord.
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30 novembre 2006 4 30 /11 /novembre /2006 16:35

Conférence Juffa à Toulouse
© Metula News Agency

sans


Conférence :

 

Le lundi 4 décembre à 20 heures, à Toulouse,

 

Stéphane Juffa, rédacteur en chef de la Metula News Agency et analyste stratégique parlera de deux thèmes d’actualité :

 

L’après-guerre du Liban

 

 et

 

 Les conséquences pour la France des procédures judiciaires liées à l’Affaire A-Dura

 

Une conférence co-organisée par le CRIF Midi-Pyrénées et l'Association France-Israël

 

A l’EDJ Espace du Judaïsme

2 place Riquet - 31000 Toulouse

Tél. + 06 63 79 97 97 pour les réservations et les contacts media

Entrée 5 euros

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30 novembre 2006 4 30 /11 /novembre /2006 16:33

Le ''Sharon'' de Rosenzweig

[Commentaire littéraire]
Par Viviane Miles


Shaluc
© Metula News Agency








Sharon, avec honnêteté et justesse de ton





 

C’est un personnage dont la vie est intimement liée à celle de l’Etat d’Israël et au sionisme qui a inspiré à Luc Rosenzweig une biographie passionnante et extrêmement riche, parue récemment [1]. L’auteur, ancien journaliste à Libération puis au journal Le Monde, aujourd’hui collaborateur de la Ména, a déjà publié plusieurs ouvrages avant de s’atteler à l’histoire d’Ariel Sharon.

 

Voilà près d’un an que l’ancien 1er ministre d’Israël a été victime d’une hémorragie cérébrale. Si Sharon est sorti de la vie politique israélienne, provisoirement le 4 janvier 2006, puis définitivement au mois de mars, Ehud Olmert lui succédant à la tête du parti Kadima, puis du gouvernement, Arik, comme disent les Israéliens, n’en est pas pour autant sorti du cœur du peuple, rassemblé autour de cette figure emblématique, au-delà des clivages politiques ou culturels.

 

L’histoire commence en 1928, au mochav de Kfar Malal, avec la naissance d’Ariel Scheinerman, qui changera son nom en Sharon, à l’inspiration de David Ben Gourion. L’auteur dresse une peinture intimiste du cadre familial et de l’enfance de celui qui, des années plus tard, sera à la tête de son pays. Ses parents tiennent une place prédominante dans sa vie et incitent nombre de ses attitudes. Lorsqu’ils arrivent en Palestine, en 1922, quittant la Russie, « Samuel (le père) se considère comme un Juif regagnant sa patrie, alors que Véra (sa mère) se voit plutôt comme une émigrante fuyant la sienne. ». Si son père a transmis à Ariel son indépendance, sa persévérance et sa tradition, sa mère, elle, lui a transmis une méfiance envers l’ennemi, dont il ne se départira jamais tout à fait, malgré ses amitiés, sincères et remarquables, avec des Arabes et des Bédouins. Déjà en avril 1948, « Arik perçoit que les Arabes ne sont pas seulement des ennemis à combattre, mais des adversaires avec qui il est possible de négocier et, pourquoi pas, de s’entendre sur des questions précises, sans remettre en cause les principes sacrés des uns ou des autres. Inversement, le sous-lieutenant Scheinerman fait l’expérience qu’un papier signé par un chef arabe n’a qu’une valeur relative, dépendant du rapport de force du moment. ».

 

Entre les anecdotes et les légendes bâties autour du personnage, de l’enfant timide et maladroit à son engagement militaire, puis politique, se tisse l’étoffe d’un héros qui dévoile très tôt des prédispositions à diriger ; il entre à 14 ans dans la Haganah, l’armée de défense, puis dans les Gdudei Noar (bataillons de la jeunesse) : « C’est là qu’Arik révèle des talents qui transforment l’adolescent renfermé en un leader naturel, apprécié de ses instructeurs et respecté de ses camarades. ».

 

Luc Rosenzweig met en lumière des épisodes difficiles et parfois ignorés de l’histoire d’Israël. Ainsi en est-il de la description détaillée, aussi bien du point de vue militaire que du point de vue humain, de la bataille de Latroun, et de l’opération Bin Nun, au mois de mai 1948, lors du siège de Jérusalem par les troupes arabes. Sharon y est blessé. Bien plus tard, il confiera : « C’est alors que je sentis quelque chose de dur pénétrer dans mon ventre, si fort que j’en tombai en arrière. J’entendis ma bouche prononcer ‘Imah !’ (maman), et dès que ce mot fut sorti, je regardai autour de moi, pour voir si quelqu’un m’avait entendu. Le sang coulait déjà à travers ma chemise et mon short, alors qu’une nouvelle blessure était apparue sur ma cuisse, comme par magie. J’étais allongé sur le sol, toujours lucide, mais sentant mes forces m’abandonner. ».

 

Lorsque Ariel Sheinerman donne à ses hommes l’ordre de quitter leurs positions, il ne prend pas encore la mesure du « traumatisme psychologique lié au sentiment de culpabilité d’avoir été contraint d’abandonner les blessés et les dépouilles des morts sur le champ de bataille, livrés aux violences et au pillage de l’ennemi. ». Cette expérience dramatique l’obsèdera au point de toujours ramener derrière ses lignes tous ses hommes, morts ou blessés, quel qu’en soit le prix à payer.

 

Les guerres se succèdent dans le petit Etat nouvellement créé, et le jeune Ariel prend du galon. Avec des hauts et des bas. Au fil de sa biographie, on découvre un personnage entier et indomptable, voire rebelle, qui ne se satisfait pas de compromis. Aussi apprécié par ses troupes que honni par ses supérieurs hiérarchiques, Sharon peine à se faire une véritable place au sein de l’armée. Stratège hors pair, ses compétences sont valorisées en période de conflit, mais son attitude n’est guère goûtée par l’état-major, qui ne lui pardonne pas son insubordination.

 

Sharon hésite quant à l’orientation de sa carrière. Plusieurs possibilités s’offrent à lui, dont des études universitaires, option que son père le pousse à choisir. Mais Arik a l’art militaire dans le sang, et il revient dans les rangs de l’armée, avant de considérer, sur les conseils de ses amis, son entrée en politique. Issu d’une tradition de gauche, héritée du mochav de son enfance, c’est cependant vers le Likoud qu’il se tourne.

 

Sa clairvoyance dans le domaine politique en fera un élément incontournable de l’histoire de son pays. Il n’est pas de décision importante au niveau de la sécurité où il ne fasse entendre son point de vue, qu’on l’écoute ou non, d’ailleurs. Ainsi en est-il de la guerre du Kippour, en 1973, où ses mises en garde ne sont pas prises en considération, jusqu’au moment de l’attaque, lorsqu’il est rappelé d’urgence à l’état-major.

 

Dès 1977, il sera tour à tour ministre de l’Agriculture, de la Défense, du Commerce et de l’Industrie, du Logement et de la Construction, des Infrastructures nationales, des Affaires Etrangères, puis premier ministre dès mars 2001.

 

Luc Rosenzweig raconte comment, sioniste jusqu’au tréfonds de son âme, Sharon prend conscience qu’il lui faut renoncer au « Grand Israël ». « Dès la fin des années 90, la perspective d’Ariel Sharon n’est plus le Grand Israël messianique des ultra-religieux, mais une sorte de « Moyen Israël » aux frontières redessinées en tenant compte des changements démographiques intervenus depuis 1967. ». Prémices qui l’amèneront au désengagement de Gaza en août 2005.

 

Sans tomber dans le travers qui consisterait à encenser Ariel Sharon sans recul, Rosenzweig décrit son ascension politique sans concessions mais avec honnêteté et justesse de ton, n’hésitant pas à noter que « Sharon n’a pas donné un exemple de droiture et de rigueur morale inflexible, car il fut peu regardant sur les moyens lorsqu’il estimait, à tort ou à raison, que la fin était juste au regard de l’intérêt supérieur de l’Etat. ». Il évoque aussi la « malédiction » de Sabra et Chatila, qui poursuivra Sharon et qu’il ressentira comme une injustice et une infamie tout au long de sa carrière sur la scène internationale.

 

Parmi les épisodes moins connus de sa vie, le biographe mentionne la mission d’Arik, en 1997, envoyé « à Amman pour négocier la libération d’agents du Mossad emprisonnés après une tentative ratée d’empoisonnement d’un dirigeant du Hamas, Khaled Meshaal. ». C’est à cette époque qu’il rencontre Abou Mazen. Rencontre cordiale, au cours de laquelle ce dernier, comme le souligne Rosenzweig, « décèle en Sharon un adversaire, certes déterminé, mais qui est en mesure, une fois un accord conclu, d’en faire respecter les clauses à ses compatriotes. ». Abou Mazen sera invité plusieurs fois dans la ferme d’Ariel Sharon ; les deux hommes se comprennent, s’estiment et partagent le goût de la terre.

 

En touches sobres et émouvantes, l’auteur de l’ouvrage aborde également les grands tournants de la vie privée d’Ariel Sharon. Les bonheurs et les victoires qu’il a connus. Ses voyages aux quatre coins du monde. Mais aussi les étapes douloureuses qui ont jalonné son existence : la disparition de sa première épouse, Margalit Zimmerman, dite Gali, dans un accident de voiture en 1962 ; puis la mort brutale de son fils aîné, Gur, dont il se sent responsable. C’est de cette période que datent des liens très étroits entre Sharon, pourtant peu proche de la religion, et le rabbin Loubavitch de New York, Mendel Schneerson, relations qui dureront jusqu’à la mort de ce dernier, en 1994.

 

Luc Rosenzweig signe ici une biographie qui est bien davantage qu’un ouvrage de plus sur le sujet, c’est une somme d’informations sans précédent sur un homme qui a marqué son temps et son pays de façon indélébile. A travers sa vie privée et publique, émaillées de nombreuses citations, de superbes photos et d’anecdotes parfois inconnues, à travers ses relations avec tous les grands noms de l’histoire d’Israël – David Ben Gourion, Moshe Dayan, Rehavam Zeevi, Yitzhak Rabin, puis Menahem Begin, Benyamin Netanyahou, etc. –, l’auteur porte un regard profond et objectif, mais aussi attachant, sur un personnage hors du commun : Sharon le bulldozer, Sharon le lion, Arik. Un ouvrage indispensable pour comprendre le pays et le peuple d’Israël.

 

 

Note :

 

[1] Luc Rosenzweig : Ariel Sharon, Editions Perrin, septembre 2006, 22,50 euros.

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30 novembre 2006 4 30 /11 /novembre /2006 16:31

L’après 8 novembre


Par Guy Millière


George Bush
© Metula News Agency








Bush : Les deux dernières années...


 

Où en sont les Etats-Unis après les élections du 8 novembre dernier ? Quelles sont les conséquences vraisemblables pour le monde en général et, plus particulièrement, pour le Proche-Orient ? A quoi peut-on s’attendre au cours des semaines et des mois à venir ? C’est à répondre à ces questions que j’entends consacrer cet article. Mais répondre implique d’abord d’évaluer les enjeux des élections elles-mêmes.

  1. On a avancé, en France et ailleurs en Europe, que c’était la fin de la présidence Bush. Une annonce prématurée à mes yeux. George Bush va encore passer plus de deux ans à la Maison Blanche. Deux années au cours desquelles il ne se laissera pas mettre en pièces par ses ennemis politiques en restant inactif. Le président américain entre dans la phase où sa préoccupation centrale est la place qu’il laissera dans l’histoire, et il sait qu’elle sera surtout déterminée par le cours de la guerre contre la terreur islamiste. Il ne laissera pas l’Irak glisser vers la guerre civile, ni Ahmadinejad avancer impunément vers l’arme atomique. Il n’abandonnera pas Israël en se ralliant aux positions de lâcheté européennes.

 

  1. On a parlé de victoire des Démocrates. Il me semble plus exact de parler de défaite des Républicains, dans la mesure où  les Etats-Unis restent un pays orienté au centre droit et, dans l’ensemble, favorable aux valeurs conservatrices. Nombre de sièges se sont joués à quelques milliers de voix près. L’abstention a été très forte dans les rangs des électeurs républicains, et un certain nombre d’entre eux ont voté démocrate lors de cette consultation. Non par adhésion aux thèses des dirigeants du parti Démocrate, mais par rejet du spectacle donné par les Républicains en termes de dépense publique, de cas flagrants de corruption ou d’affaires de mœurs telles celle impliquant Mark Foley en Floride. Il s’est agi de donner un coup de semonce aux Républicains, de revenir à un fonctionnement où le pouvoir surveille et arrête le pouvoir. Il n’y a pas eu de glissement « à gauche » : nombre de démocrates élus sont des blue dogs Democrats, défenseurs des valeurs militaires et patriotiques et des engagements traditionnels des Etats-Unis. Il n’y a pas eu de courant « pacifiste » triomphant, mais un scepticisme quant à la façon dont la guerre a été menée : la réélection facile de Joe Lieberman après que son parti ait tenté de le tuer politiquement est très symbolique en ce sens.

 

  1. Il se pourrait fort bien qu’on ait assisté à ce que Thomas Sowell a appelé dans un de ses articles une « fraude électorale » d’un nouveau genre : si nombre de Démocrates élus sont plutôt conservateurs, et si leur conservatisme a favorisé leur élection, la direction du parti Démocrate, elle, reste bel et bien marquée par la dérive gauchiste qui a conduit tant de fois les Démocrates à la défaite au cours de la décennie écoulée. Nancy Pelosi, très représentative de cette dérive, sera Speaker of the House [porte-parole de la Chambre. Ndlr], troisième personnage du gouvernement, mais elle se heurtera très vraisemblablement à des déconvenues. La tentative avortée de faire élire John Murtha, emblème du défaitisme actif et de diverses formes de corruptibilité comme chef de la majorité démocrate à la Chambre des représentants est à ce titre significative. Si Nancy Pelosi et la mouvance qu’elle représente s’obstinent à ne pas infléchir leur ligne, elles finiront vraisemblablement en très mauvaise posture en 2008, et les chances d’un candidat démocrate à la présidence se trouveront très hypothéquées. L’option la plus intelligente pour les dirigeants démocrates serait de se recentrer, d’adopter une ligne proche de celle de Lieberman, et de se présenter comme ceux qui sont à même de gagner de manière décisive en Irak. J’ai tendance à penser que les dirigeants démocrates vont encore manquer l’occasion de montrer qu’ils sont intelligents. L’action de Bush pourra être freinée, entravée, mais sans doute pas de manière décisive. Je pense que nombre de démocrates fraîchement élus ne voudront pas apparaître devant leurs électeurs comme responsables d’une débâcle militaire : ils savent que cela ne leur serait pas pardonné.

 

  1. La situation est propice, dans ces conditions, pour que les Républicains, tirant les leçons de l’échec, se reconstruisent en affirmant incarner les valeurs qu’ils ont, un temps, abandonnées et que les démocrates ont prétendu incarner en 2006. Celles de Ronald Reagan.

 

L’administration Bush, de son côté, va infléchir sa ligne stratégique, mais sans abandonner ses objectifs. La démission de Donald Rumsfeld et son remplacement par Robert Gates ne signifient pas obligatoirement un retour des « réalistes ». Rumsfeld a incontestablement été un grand ministre de la Défense. Il a également commis des erreurs, ne serait-ce qu’en n’écoutant pas assez les chefs de l’armée travaillant sous ses ordres. Il était devenu un symbole de la poursuite d’une politique en Irak qui a montré ses limites. R. Emmett Tyrrell Jr, directeur du magazine The American Spectator, rappelait dans un récent article que Gates venait de l’entourage de Bill Casey, directeur de la CIA sous Reagan, et affirmait ne pas douter de la qualité de l’homme. Et Norman Podhoretz m’a tenu, concernant Bush, des propos qui n’incitent pas au doute. Avoir remplacé Rumsfeld a été une façon pour Bush de placer les dirigeants démocrates au pied du mur et de leur demander des propositions positives. Mais je doute que ceux-ci en fassent. La commission Baker, quant à elle, n’est pas en situation d’imposer à Bush une position « réaliste » façon Bush père, la situation au Proche-Orient étant trop déstabilisée pour permettre un retour au statu quo ante.

 

  1. Les options les plus vraisemblables concernant l’Irak seront soit une augmentation du nombre de soldats sur le terrain afin d’éradiquer le terrorisme de façon plus décisive (solution prônée par John McCain, Joe Lieberman ou Bill Kristol), soit la mise en place d’un échéancier de retrait, tout en accélérant la formation de militaires et de policiers irakiens, de façon à parvenir à une « irakisation » du conflit. Laisser le terrain aux terroristes est inenvisageable. Cependant, nombre de conservateurs doutent que les Irakiens puissent vivre dans une démocratie stable. L’idée de la viabilité de la démocratie dans le monde arabe est en train de refluer à Washington. Choisir la stabilisation plutôt que la liberté, dès lors que celle-ci s’avère, pour le moment, irréalisable apparaîtrait dans ce cas comme un moindre mal. Ce ne serait pas l’abandon de la doctrine Bush, mais, comme je le notais plus haut, une inflexion.

 

  1. En ce qui concerne l’Iran, cela ne signifierait pas pratiquer l’apaisement à l’européenne, mais négocier sur une ligne dure, en exigeant l’arrêt du programme nucléaire iranien en échange, par exemple, de la fin du régime de sanctions en vigueur. L’option militaire, si les négociations n’aboutissaient pas, ne serait pas « retirée de la table ». Norman Podhoretz m’affirmait que Bush irait aussi loin qu’il est envisageable de le faire pour montrer sa « bonne volonté », mais que, une fois sa « bonne volonté » usée, il agirait. Les paramètres n’ont, fondamentalement, pas changé. L’attitude vis-à-vis de la Syrie sera du même ordre.

 

  1. Pour ce qui est d’Israël, il ne faut pas s’attendre non plus à des infléchissements profonds. Bush reste le meilleur ami qu’Israël ait eu à la Maison Blanche. Des discours appelant Israël à négocier et demandant la création d’un Etat palestinien sont à attendre, mais ils ne seront rien de plus que des « paroles verbales » dans le cadre du ballet diplomatique qui est en train de s’enclencher et où il s’agit, pour l’administration Bush, d’apparaître « ouverte » aux régimes sunnites, de façon à pouvoir compter avec eux de manière minimale dans le bras de fer avec l’Iran chiite. Aucune raison de s’alarmer, donc. Juste la nécessité pour Israël de faire preuve de souplesse verbale et de détermination dans les actes.

 

  1. Les échéances décisives seront celles de 2008. Soit, comme je continue de le penser, un Républicain succèdera à Bush, et la doctrine Bush, moyennant les réajustements en cours, se poursuivra. Soit ce sera un (ou une) Démocrate, et la situation risque d’être bien plus périlleuse et délétère. La gauche façon Pelosi œuvre, sans comprendre ce qu’elle fait, contre la perspective d’une victoire démocrate.


Les dirigeants européens, Chirac en tête, ont tout fait pour que Bush échoue au Proche-Orient. Ils n’ont pas vraiment réussi. L’attitude de la France et de ceux qui l’ont suivie s’est néanmoins révélée très nuisible en Irak dans la mesure où elle a torpillé ce qui aurait pu être un combat de toute la civilisation contre la barbarie. L’axe Chirac-Zapatero-Prodi va tout faire pour nuire à une action efficace contre l’Iran, et aussi pour nuire à Israël et à l’administration Bush au cours des mois à venir. Le danger immédiat devrait venir de ce côté-là bien davantage que du côté d’Ahmadinejad ou des démocrates tendance Pelosi. Cet axe est radicalement opposé à la guerre contre la terreur islamiste, à toute opération militaire préventive et à toute action consistant pour Israël à se défendre. Il est en revanche très ouvert à la soumission à l’islamisme, à la reddition préventive et à l’élimination éventuelle d’Israël.  Pour ces raisons, il doit être dénoncé et combattu.

         

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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 09:19

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Le Liban à la veille d’une explosion nucléaire momentanément souterraine

(info # 012111/6)
Par Michaël Béhé à Beyrouth

Tuesday 21 November [10:49:00 UTC]

© Metula News Agency


douste

 









 


Hier, Alliot-Marie les poussait à chercher des frictions avec Tsahal et aujourd’hui, Chirac envoie son autre lumière scintillante, le ministre des Affaires Etrangères Philippe Douste-Blazy, affirmer sur LCI que "la Syrie et l’Iran, on le sait très bien, poussent aujourd’hui à la déstabilisation du gouvernement de Fouad Siniora"...


 

Parler du danger de guerre civile au Liban, en temps normal, c’est relater une maladie endémique, un mal avec lequel on est bien obligé d’apprendre à vivre, un peu comme le Sida en Afrique. Ces jours, toutefois, c’est un euphémisme, car, au-delà du risque d’effusion de sang – de guerre – il y a la volonté affichée de l’Axe du mal de s’emparer de notre petit pays trop faible pour ne pas être le premier à s’enrhumer dès les signes avant-coureurs des grandes épidémies politiques mondiales.

 

Cela faisait plusieurs semaines que la rumeur couvait, maintenant c’est un fait : le Hezbollah entend prendre Beyrouth de n’importe quelle manière, avec une préférence pour la démocratique si cela est possible. Prendre Beyrouth pour assurer à ses commanditaires de Damas et Téhéran la passerelle stratégique dont ils rêvent, à l’est du bassin méditerranéen, face à Israël, mais surtout à un jet de missile de l’Europe. Prendre Beyrouth, vite, pour s’assurer que la décision attendue ce soir à l’ONU, de traduire en justice les assassins de Rafic Hariri, ne puisse pas inquiéter les présidents Al-Assad et Lahoud.

 

Difficile, quoique pas impossible, d’expliquer à un non Libanais ce qui se passe ici. Pour nous c’est différent, question d’habitude, parce que nous connaissons les forces et les personnalités en présence et qu’ils font partie de notre famille, même si cette dernière est follement agitée. Tout Libanais sent par le ventre quand le vrai danger s’annonce, et aujourd’hui, nous nous tordons de douleur sous l’effet de crampes.

 

La faute à qui, cette situation ? La faute à l’appétit hégémoniste des chiites iraniens ainsi qu’à la faiblesse des Alaouites syriens et de certains chrétiens de chez nous, qui ont besoin de s’accrocher aux basques des ayatollahs pour survivre politiquement. La faute aussi au morcellement du Liban en de trop nombreuses communautés, aux mœurs et aux intérêts divergents, qui sont autant d’atouts culturels et touristiques lorsque tout va bien, que de raisons de confrontation, quand les choses se gâtent. Mais la faute surtout à la médiocrité et à la corruption de nos acteurs politiques et à l’exploitation invétérée qu’ont fait de cette faiblesse certaines grosses sociétés européennes et les chefs des Etats dans lesquels elles sont implantées, à la seule fin de s’enrichir facilement, sans la moindre considération pour notre avenir ni pour les besoins stratégiques nationaux réciproques.

 

Alors, dans un pays qui a dépensé des milliards de dollars pour se "reconstruire" et dans lequel rien ne fonctionne correctement, ni l’armée, ni l’alimentation électrique, pas plus que le téléphone, le populisme chiite et pan-musulman, qui se fait appeler panarabe par usurpation de titre, trouve évidemment un terreau idéal. Songez que chaque bébé qui naît ce mardi au Liban doit déjà 30'000 dollars à des créanciers étrangers !

 

Au royaume des aveugles le borgne est roi, dit-on ? On trouve ici l’illustration directe de cet adage. Hassan Nasrallah et ses dégénérés aux mains pleines de sang et de ruines libanais ont en effet la blancheur Omo lorsqu’on les compare avec le reste de nos politiciens. Lesquels ont échangé leurs rôles respectifs vis-à-vis de la Syrie, c’est dire, déjà, à quel point leur cursus est "respectable" ! Voyez le Druze, Walid Joumblatt, le plus farouche adversaire des Al-Assad, du Hezbollah et du président fantoche Emile Lahoud : voici quelques années seulement, il était l’allié principal de Damas au Liban. Allié au point d’envoyer ses combattants, presque à visage découvert, participer à ses coups de boutoirs militaires à répétition qui amenèrent à la chute de Beyrouth et à la perte de notre indépendance. Et Samir Geagea ? Le chef des Forces Libanaises (FL), qui participèrent elles aussi à la prise du palais présidentiel de Baabda pour Hafez Al-Assad. Geagea, qui ne jure que par la Vierge Marie et qui n’hésita pas à bombarder la Beyrouth chrétienne à coups d’obus d’artillerie pour aider l’envahisseur. Et Saad Hariri, le sunnite, qui se veut le fer de lance de l’anti-syrianisme mais dont la famille a fondé le plus clair de ses milliards sous l’occupation. Qui doit sa richesse au parrain Hafez et à l’ordre de terreur criminelle, imposé par ses Moukhabarat, les agents de son renseignement, et à leurs méthodes gestapistes. Saad Hariri, dont le père Rafic, avant d’être abattu par son protecteur damascène, pour avoir rompu l’omerta, lui construisit, gratuitement – en fait, avec une petite partie de l’argent qu’il volait à ses compatriotes – les palais merveilleux dans lesquels la junte alaouite continue de faire ripaille.

 

Face à tous ces transfuges : le roc ! L’espoir, l’incorruptible, celui qui avait défendu le Liban, avec quelques vieux chars américains et d’héroïques jeunes gens - dont les officiers ont été exécutés le jour même de l’entrée des Syriens dans notre capitale - contre leurs hordes de blindés soviétiques. Celui qui s’était opposé à toute la racaille corrompue dont j’ai parlé dans le paragraphe précédent, sans jamais trahir la loi républicaine ni verser dans les comportements indignes. Celui en qui, lorsqu’il était exilé à Paris et qu’on on ne supportait plus le poids de la souillure quotidienne de la soldatesque alaouite, on plaçait nos derniers espoirs de liberté, sans vraiment croire qu’on la recouvrerait un jour. Eh bien cet homme, le général Michel Aoun, est passé à l’ennemi. Il se lève désormais, lorsque les supplétifs syriens du Hezbollah paradent devant lui dans les rues de Beyrouth en faisait le salut nazi. Ces jours-ci, Aoun prépare une contribution "d’au moins 70'000 personnes" qui doivent participer aux manifestations prosyriennes destinées à abattre le gouvernement Siniora.        

 

Certes, les convertis à l’anti-assadisme auraient dû lui tendre les bras lorsqu’il est revenu d’exil et l’installer à Baabda à la place du pantin de Damas. Mais ils craignaient de voir le pays dirigé à nouveau par un homme fort et intègre ; ils craignaient surtout qu’Aoun ne mette fin à leurs juteux trafics. Paris - parce que Chirac en avait reçu l’ordre de Rafic Hariri afin de ne pas déplaire aux Al-Assad – avait tourné le dos au Général, alors qu’il demeurait pourtant à deux pas du parc Monceau. Aucun officiel français ne l’avait jamais rencontré, et lorsqu’il le croisa dans l’appartement parisien de la veuve Hariri, au lendemain de l’assassinat de son époux, le président français ne reconnut pas Michel Aoun. Washington non plus, mais pour de toutes autres raisons, n’apporta pas – au moment opportun – son soutien à Aoun. Parce qu’il ne sut pas les persuader ? Parce que sa façon de penser est par trop non-américaine ? Ou, plus simplement, parce que l’Administration US est peuplée des cornichons nombrilistes que décrit Laurent Murawiec au fil de ses articles ?

 

Toujours est-il que le Général a rapidement compris, après son retour d’exil, que pour se frayer le chemin de la présidence, il ne pourrait compter que sur lui… et sur les chiites. Car Aoun sait compter : les chiites, ce sont 40% des électeurs libanais et au moins 30% d’entre eux sont acquis à l’extrémisme suicidaire de Nasrallah. Parmi les chrétiens, l’ex-défenseur du Liban croit pouvoir recueillir 20% de soutien. Voilà, vous avez déjà compris, perspicaces lecteurs, que le pouvoir de Siniora, et partant, le maintien du Liban dans le camp occidental, ne tient qu’à un fil. Le pays est à nouveau divisé, presque en quantités égales, entre les pro et les anti-syro-iraniens.

 

Quant à Aoun, quelqu’un aurait dû le prévenir que tout n’était pas de la mathématique en politique, et que lorsque l’on vend son âme à Diable, il ne vous la rend pas, c’est une cession, pas une location… Il croit et il professe que s’il s’installe à la présidence, c’est lui qui dictera les orientations du pays, mais il rêve. L’ambition lui monte à la tête. Les leçons de son histoire ne lui ont pas servi, car s’il se montre trop "président", les Syriens le feront éliminer sans le début d’un scrupule, comme ils ont assassiné tous ceux qui les gênaient dans mon pays des cèdres, du petit fonctionnaire récalcitrant à l’éditorialiste courageux, en passant par les hommes politiques qui voulaient prendre leurs distances.

 

Comment cela va-t-il se passer dans les faits ? Certes, les soldats de l’ONU sont déployés dans une mince bande de territoire, le long de la frontière israélienne, mais l’allaince Hezb-CPL (Courant Patriotique Libre – Aoun -) si elle obtient la majorité, dans la rue ou dans les urnes, commandera l’armée libanaise co-déployée aux côtés des casques bleus. Pour Damas, Téhéran et Nasrallah, ce serait la consécration ultime, la métamorphose d’une présence armée, parasite et rebelle, en licéité parfaite. Pour Jérusalem, l’Europe et l’Amérique ce serait un problème sans nom…

 

Pauvres soldats de l’ONU, ils ne savent plus de quel côté tourner la tête ! Hier, Alliot-Marie les poussait à chercher des frictions avec Tsahal et aujourd’hui, Chirac envoie son autre lumière scintillante, le ministre des Affaires Etrangères Philippe Douste-Blazy, affirmer sur LCI que "la Syrie et l’Iran, on le sait très bien, poussent aujourd’hui à la déstabilisation du gouvernement de Fouad Siniora" et qu’il ne "considère pas qu’il y a une guerre entre Israël et le Liban". Par contre, cet artiste, qui ignore au demeurant que la Grande-Bretagne n’a pas subi l’occupation nazie lors de la Seconde Guerre mondiale "considère qu’il y a la Syrie, l’Iran, le Hezbollah, qui essayent de déstabiliser le Liban, qui est notre ami".

 

Toutes ces considérations marquent cependant un tournant indéniable dans l’orientation désarticulée de l’Elysée : jusqu’à présent, il suffisait uniquement de caresser le Hezbollah dans le sens du poil afin qu’il ne refasse pas le coup du Drakkar, qu’il n’assassine pas, une nouvelle fois, des dizaines de membres du contingent tricolore. Aujourd’hui, dans la même équation, Paris a dû intégrer d’autres paramètres par la force des choses :

 

  1. Le Hezbollah au pouvoir à Beyrouth et les troupes du général Pellegrini auraient à faire l’expérience d’un côtoiement impossible avec les supplétifs totalement "légitimés" du pire ennemi de Chirac, Béchar Al-Assad. Mais cela, ce n’est pas le plus grave, ne s’agissant que d’un désagrément de genre tactique.

 

  1. Assad et Lahoud éviteraient l’exercice douloureux de passer devant le tribunal de justice international dont on pourrait annoncer la création, ce mardi à Manhattan. Désagréable pour les Occidentaux et presque fatal pour le Courant du 14 mars (les antisyriens).

 

  1. Beaucoup plus fâcheuse est l’implication stratégique d’une telle et encore hypothétique défaite : le Liban deviendrait la tête de pont de l’Iran face à l’Europe ; ses missiles, déjà capables de parcourir 2'000 kilomètres, seraient inévitablement installés sur notre sol. Nous deviendrions le point G de tous les dangers. Régionalement, la base principale du plan d’éradication d’Israël beuglé par Ahmadinejad et celle de la déstabilisation des nations arabes sunnites, qui suivent les derniers développements en pleine panique. Mais personne ne s’y trompe, à part les Parenthésistes français, complètement dépassés : l’appétit de la République Islamique d’Iran est sans frein, l’influence au Moyen-Orient n’est pour elle qu’une étape mineure quoique obligée – il suffit de bien mesurer la dimension de son effort nucléaire pour s’en convaincre - . Israël, pour les Mahdistes n’est que le rocher qui bloque le passage, pas l’objectif. Leur objectif, c’est la Djihad planétaire, et leur première étape consiste à créer un équilibre des menaces. Le Liban d’abord, la Palestine hamassisée ensuite, ce serait suffisant pour atteindre ce premier stade. Ici, ce n’est pas le nombre des missiles non conventionnels qui établissent l’équilibre de la terreur, ni leur quantité, pas plus que leur précision ou leur capacité destructrice, mais le simple fait de leur installation et qu’ils soient pointés, par des illuminés, sur Paris, Rome et Genève.

 

Demain, ici, c’est la fête de l’Indépendance. Nasrallah a appelé ses partisans à se "tenir prêts pour manifester afin d’obtenir la chute du gouvernement de Fouad Siniora". Il leur a dit que cette manifestation pouvait durer deux jours ou deux semaines, mais qu’elle se terminera par une "nouvelle victoire". Le problème, c’est que ses partisans sont fanatisés et disciplinés et qu’ils se fichent comme de l’an quarante du risque de détruire cet hologramme de plus en plus transparent qu’est pour eux mon pays. Face à eux les ripoux. Derrière les ripoux, des alliés de fait, désabusés et refroidis, les Israéliens et les Américains, et un vieillard sénile, en Europe, qui dirige les intérêts internationaux de son pays par des volte-face décidées par des empathies, des haines et des préoccupations personnelles plutôt que par l’analyse stratégique de la situation.

 

La décision se fera toutefois dans la rue et sur le terrain. L’Europe anesthésiée, à laquelle on n’a pas expliqué que sa sérénité sécuritaire pour les prochaines décennies à venir se jouera ici, dans ce minuscule Etat, durant le mois à venir, n’y verra que du feu. Et elle est mal partie, l’insouciante ou inconsciente Europe : hier, la FINUL a annoncé qu’elle avait saisi  14 Katiouchas. Il n’en reste donc plus que 19'986.       

 

 

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 23:30
 
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  Rédacteur en chef : Stéphane Juffawww.menapress.com
 
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Paris brûle !

(info # 021511/6)
Par Jean Tsadik

Wednesday 15 November [16:12:00 UTC]


F-15
© Metula News Agency




"Si le 31 octobre dernier, un détachement de la FINUL avait été "à 2 secondes d’ouvrir le feu" contre des appareils israéliens ou s’il avait fait l’objet d’une attaque ou d’une simulation d’attaque, il ne fait aucun doute que cet événement aurait figuré dans le communiqué journalier"



 

Beaucoup de réactions à l’article de Stéphane Juffa [Paris brûle-t-il ?], dans lequel mon ami affirmait que les soi-disant attaques – ou attaques simulées – d’avions F-15 israéliens, le 31 octobre dernier, contre une position tricolore du Liban-Sud, dénoncées par la ministre française de la Défense du haut de la tribune de son parlement, n’avaient jamais eu lieu.

 

Rien de plus normal que ces réactions au discours de Madame Alliot-Marie du 8 courant. En principe, en pays civilisé, on ne dénonce pas un acte de guerre, en risquant ainsi une confrontation militaire, sans savoir de quoi on parle. En l’occurrence, la ministre a fait preuve d’une immense irresponsabilité frisant le délire, et les lecteurs ont de quoi être surpris. Même – et c’est très distrayant pour nous – au point d’atténuer nos affirmations, lorsqu’ils s’en ouvrent à des tiers, ou de les mettre au conditionnel.

 

Reste qu’un acte a soit eu lieu soit pas. Il n’existe, pour autant que mes connaissances soient à jour, pas d’acte qui ait lieu sans vraiment avoir lieu. Pas dans les domaines militaire et tactique, que je me targue – faute de ne saisir quoi que ce soit en droit, en botanique ou en sport – de maîtriser un peu.

 

Bien entendu, les choses auraient déjà été beaucoup plus claires si les media nationaux français avaient répercuté le communiqué de l’Armée de l’Air Israélienne, qui niait catégoriquement et officiellement avoir pratiqué ces "attaques". La réponse de la Khel Avir se trouve pourtant dans le papier de Juffa, mais les relations médiatiques entre les deux pays sont à ce point dégénérées que nos confrères de l’Hexagone s’octroient désormais la liberté rédactionnelle d’omettre de répercuter ce qui gêne leurs sympathies, leurs théories ou celles de leur gouvernement.

 

Les media français se sont donc contentés de ne faire mention que des accusations de Madame Alliot-Marie sans faire état de la réaction des agresseurs présumés. Les plus éclairés ont brièvement relaté les dires de l’ambassadeur israélien à Paris qui, fort à propos, et afin de briser la spirale engagée par le gouvernement français, menant irrémédiablement à une confrontation, n’a pas jugé bon de rajouter de l’huile sur le feu ni de mettre, sur la place publique, ses interlocuteurs face à leur inconséquence.

 

Mais voilà, à la Ména, nous ne sommes pas des diplomates. Des analystes et des journalistes, certes, mais pas des ambassadeurs. Aussi, nous vous soumettons ci-après les rapports quotidiens de la Force d’Intervention des Nations Unies au Liban, autrement dit la FINUL, à laquelle participe le contingent français qui aurait subi l’assaut de nos F-15. D’après la ministre, c’est au sang-froid de ces hommes que l’on doit de ne pas se trouver en conflit ouvert entre la France et Israël.

 

Ce rapport quotidien nous a été glissé sous la main par nos amis à la FINUL eux-mêmes, qui sont dégoûtés par les illuminations françaises et qui craignent un affrontement avec Tsahal, qui serait totalement stupide et qui laisserait assurément des camarades morts pour rien sur le terrain. Je publie les remarques pertinentes pour la période courant du 17 octobre au 7 novembre de ces rapports. Mais ils sont publics et peuvent être consultés par quiconque dispose d’un accès à l’Internet à l’adresse http://www.un.org/depts/dpko/missions/unifil/unifilpress.htm:

 

7 November 2006

IDF withdraws from most of the surrounding area of Ghajar village this afternoon

3 November 2006

9,500 UNIFIL troops from 20 countries deployed

26 October 2006

UNIFIL, LAF and IDF discuss the situation around Ghajar

24 October 2006

UNIFIL Force Commander voices serious concern over increasing number of Israeli air violations - UNIFIL Celebrates United Nations Day in Naqoura - UNIFIL and Lebanese Navy carry out Command Amphibious Exercise

17 October 2006

UNIFIL, LAF and IDF discuss security arrangements for Gadjar

 

Le 31 octobre : rien. Pas plus que les jours qui précèdent ni ceux qui lui succèdent. Encore, nos sources auprès des forces de l’ONU me demandent-elles de préciser trois points qui sont effectivement importants : A) La FINUL ne fait pas de politique, ses communiqués rapportent des faits, tous les faits significatifs qui se déroulent sans sa zone, ne se souciant que de leur exactitude. B) Si le 31 octobre dernier, un détachement de la FINUL avait été "à 2 secondes d’ouvrir le feu" contre des appareils israéliens ou s’il avait fait l’objet d’une attaque ou d’une simulation d’attaque, il ne fait aucun doute que cet événement aurait figuré dans le communiqué journalier. C) Aucun communiqué émanant d’aucun autre centre de communication de l’ONU, à New York ou ailleurs, ne mentionne cette attaque des avions israéliens.

 

Nos contacts à la FINUL nous font remarquer que l’incident rapporté par la ministre française, s’il s’était réellement produit, aurait constitué l’événement le plus grave survenu à la force d’intervention depuis son déploiement cette année.

 

Il y a plus grave encore

 

La ministre, son gouvernement et son armée, avec la mauvaise foi qui caractérise cet establishment ainsi que la presse servile qui lui sert de relais sur les questions internationales, aurait pu – sans le moindre scrupule – parler d’un oubli ou d’une erreur dans la communication de l’ONU.

 

Mais c’est impossible en ce qui concerne cette malversation-ci, car l’incident qu’a décrit Mme Alliot-Marie, en termes stratégique et tactique est invraisemblable. Pourquoi donc ? Parce que le F-15 Eagle est l’appareil utilisé par la Khel Avir pour lui assurer la supériorité aérienne. Plus simplement dit : le F-15 est un chasseur – un avion qui s’attaque aux avions ennemis – pas un bombardier – un appareil qui détruit des cibles au sol.

 

Il existe bien une exception à cette constatation générale : le F-15 type "E". Mais si le type E, spécialement développé par les Américains pour répondre aux contraintes imposées par les stratèges de Tsahal, peut attaquer des positions au sol, c’est uniquement dans une configuration très spécifique : les bombardements d’objectifs à grandes distances. En un mot, les installations de destructions massives en Iran. Lors, le F-15 E est conçu pour emporter des missiles et des bombes intelligentes, mais ne dispose pas de canon d’attaque au sol ou d’attaches pour des roquettes, comme l’aurait nécessité la manœuvre décrite par la ministre aux armées. Une attaque telle celle qu’elle a décrite ne peut en aucun cas être réalisée par des F-15. Pas par les types A, B, C, D, parce que ces appareils ne sont pas dotés d’armes d’attaque au sol et pas par le type E, pour les raisons que je viens d’indiquer. Ceux qui doutent de notre bonne foi ou de notre compétence iront se persuader que nous écrivons vrai sur le site du constructeur des F-15, la société Boeing [ici].

 

Quant à la possibilité de "singer" l’attaque d’une position française sans avoir les moyens de la détruire ni de se défendre, si cela avait été le cas, le chef de la Khel Avir aurait, depuis longtemps, été prié de présenter sa démission. Probablement le ministre israélien de la Défense aussi. Parce qu’il n’y a aucune raison d’attaquer une position de la FINUL. Parce que le Hezbollah et l’armée libanaise ne disposent pas de base de missiles antiaériens que nous aurions pu confondre avec celle des militaires français. Parce que, pour risquer – à 2 secondes près – un tir de missile et partant, une altercation avec l’armée française, il faudrait être complètement cinglé, être prêt à perdre – pour rien – un pilote ainsi qu’un avion valant au bas mot 35 millions de dollars…

 

Si les Israéliens ont parfaitement gardé leur calme face aux accusations de Paris, c’est parce que le risque réel d’un incident entre la Khel Avir et la DCA française n’existe pas. Les deux évoluent dans deux sphères différentes, à deux fractions d’altitude différentes, qui rendent le rapport de l’armée française aussi crédible que l’histoire du Petit Chaperon Rouge. En effet, les missiles déployés par le contingent tricolore ont une portée de l’ordre maximal de 8'000 pieds, soit environ 2'600 mètres. Quant aux F-15 d’observation, que tous les habitants et soldats de la région voient passer, par paires, très haut sur nos têtes, quasi quotidiennement, ils évoluent entre 50 et 70'000 pieds, soit de 16 à 23'000 mètres. Les mordus pourront consulter, sur le site de l’US Air Force, la description des missions qui peuvent être dévolues au F-15.

 

Dans ces conditions, les missiles français ne servent à rien – on se demande d’ailleurs contre quel péril ils ont été déployés, aucun parti hostile de la région n’étant capable de lancer un raid aérien si près de la frontière israélienne ! – le seul risque, pour ceux qui les tireraient, consisterait à se les ramasser sur la figure lors de leur chute. Quant aux F-15 d’observation, il ne sert même à rien de les armer, puisqu’aucun avion ennemi ne peut atteindre leur altitude suffisamment rapidement pour les ennuyer, et qu’aucun missile aux mains de nos ennemis n’est capable d’atteindre de semblables altitudes.

 

L’avion d’attaque au sol, c’est le F-16, Madame…

 

Qu’un ministre de la Guerre s’y entende peu en matière militaire, c’est inquiétant mais somme toute compréhensible. Ce qui l’est moins, c’est que ses conseillers l’aient laissée s’enfoncer dans de telles fariboles. L’armée française sait fort bien que l’appareil que Tsahal utilise pour ses attaques au sol est le F-16. Un avion qui n’a rien en commun avec l’autre et que n’importe qui de non entraîné est capable de différencier à l’œil nu.

 

Ce sont des F-16 qui avaient, le 7 juin 81, attaqué et détruit le réacteur Osirak-Tamouz près de Bagdad. Mais ce qui est plus intéressant, dans l’étude du cas qui nous occupe, c’est que le F-16 israélien  est spécialement doté d’armes mises au point afin de détruire des missiles sol-air tels que ceux qui auraient servi de cible à notre attaque. Ce sont des F-16 qui ont, à ce propos, anéanti les bases de missiles syriens dans la plaine de la Bekaa, lors de l’opération Drugstore en 1983-84.

 

La règle d’or en la matière, c’est de détruire les bases de missiles sans avoir à pénétrer dans leur cône d’efficacité, soit sans avoir à mettre en danger les pilotes et leurs montures. Et Israël se distingue dans cet exercice, puisqu’elle n’a sacrifié aucun appareil lors des 10'000 dernières sorties de ses avions ! Dans ces conditions, risquer des pertes, juste pour emm… les Français, c’est une idée qui se situe à 180 degrés de la doctrine de la Khel Avir, comme les chiffres l’établissent.

 

De plus, la "posture d’attaque", "extrêmement claire" "en piqué puis redressement immédiat", expliquée par Mme Alliot-Marie est une manœuvre antique, jamais plus utilisée par une armée de l’air moderne pour neutraliser une base de missiles sol-air. Elle implique l’usage de canons et de roquettes, et pourquoi pas des arcs et des flèches ?

 

La France se trompe de rôle au Liban…

 

J’espère que ces quelques explications auront suffi à persuader les plus circonspects de la vacuité des accusations françaises. Le rédacteur en chef m’a demandé de rester lisible par le commun des mortels, aussi ne vais-je pas en ajouter. Il me semble d’ailleurs que c’est inutile, tant les faits contrôlables parlent d’eux-mêmes.

 

Je ne vais pas non plus me hasarder sur le terrain de l’explication politique de ces accusations en l’air proférées face à l’hémicycle. Je me contenterai de remarquer que le gouvernement Villepin s’échine, depuis le déploiement du contingent français dans notre région, à s’opposer au survol du Liban par nos avions de reconnaissance. Cette fois, pour marquer le coup, il n’a pas hésité à inventer une "presque confrontation" qui ne pouvait techniquement pas se produire.

 

Avec tous les corps armés présents dans notre région de la frontière israélo-libanaise, ces gens jouent avec des allumettes, assis sur un baril de dynamite. De la part de gouvernants, c’est à peine croyable. Mais cette campagne a débuté bien avant "l’agression du 31 octobre" et se poursuit depuis lors. C’est le chef des Casques bleus au Liban (FINUL), le général Alain Pellegrini qui a pris la relève de sa ministre, à la fin de la semaine dernière, en accordant une interview au Figaro.

Pellegrini a "du mal à les comprendre (les Israéliens. Ndlr). Ils nous disent qu'ils vont continuer ces survols tant qu'ils n'auront pas récupéré leurs deux soldats enlevés par le Hezbollah. D'autre part, il semble qu'ils aient des informations sur des livraisons d'armes au Hezbollah via la frontière syro-libanaise. Tant que ces passages d'armements continuent, nous disent-ils, ils survoleront le Liban".

 

Et qu’est-ce donc qu’il a du mal à comprendre, ce brave homme ? Que nous désirons que nos soldats nous soient restitués ou que les livraisons d’armement au Hezbollah nous préoccupent ?

 

Il serait temps que Pellegrini consulte au moins une fois l’énoncé de la résolution 1701 qu’il est censé faire appliquer, avant de prendre sa retraite à Noël. Il sera étonné de constater que celui-ci prescrit précisément ce qu’il ne comprend pas chez les Israéliens. Peut-être, dans la foulée, saisira-t-il que son mandat ne consiste pas à protéger les terroristes du Hezbollah pour les aider à reconstituer leur arsenal mais à permettre à l’Etat libanais de se débarrasser des groupes armés agissant sur son territoire et d’empêcher le trafic d’armes à ses frontières. Or, selon des sources proches des renseignements US, allemands et israéliens, les Fous d’Allah auraient amassé au Liban, depuis le déploiement des Casques bleus, quelques 20'000 roquettes et missiles contre 10'000 avant le déclenchement du dernier conflit. Et ces derniers jours, les ministres du Hezb ont quitté le gouvernement Siniora, mettant clairement en joue les autorités de Beyrouth. Nasrallah parle désormais sans ambages de "conquête du pouvoir".

 

Alors Pellegrini saisira toute l’incongruité de la réponse qu’il a faite à notre confrère Georges Malbrunot du Fig et il comprendra pourquoi, effectivement, nous ne lui accordons aucune confiance :

 

"Nous n'avons pas fouillé de véhicules. Des armes, en revanche, nous en avons observé, dont certaines ont été saisies le lendemain par l'armée libanaise. Jeudi soir, une de nos patrouilles a découvert un dépôt de roquettes dans l'est de la zone. Nos hommes sont restés à proximité durant la nuit pour qu'il n'y ait pas de déménagement (…)".

 

Quant à un éventuel recours à la force, cet étrange général ne l’envisage que contre l’une des parties en présence : Israël. Notez bien les termes confus dans lesquels s’exprime Pellegrini ainsi que sa méconnaissance crasse de l’altitude à laquelle se déroule l’activité aérienne au-dessus de ses soldats :

 

"Excluez-vous le recours à la force contre une des parties en conflit ? (Malbrunot.Ndlr.)

 

Non, je ne l'exclus pas. Le recours à la force est inclus dans nos règles d'engagement. Mais c'est un recours ultime. Avant cela nous avons tout un système de gradations. Fin octobre, nous avons frôlé l'incident, lorsque des militaires français se sont sentis menacés. Ils ont pris leurs dispositions. Ils doivent assurer leur autodéfense. Il y a une différence entre le survol d'un avion à cinq mille mètres d'altitude et un appareil qui se met en configuration quasiment d'attaque. Si on a évité l'incident, c'est parce que les militaires français ont fait preuve de beaucoup de retenue et de sang-froid".

 

A notre avis, la raison est plutôt à trouver dans ce que ses missiles tirent heureusement 13'000 mètres trop bas. Mais pour plus de sécurité, j’adhère à la conclusion de Juffa : il faut retirer le contingent français de la FINUL au plus pressé. Car c’est d’une force qui comprend son mandat dont la région a besoin, et pas de Tartarins de tous les dangers. Surtout lorsqu’ils sont poussés au pantalon par un pouvoir à l’agonie qui rêve d’une confrontation limitée avec l’Etat hébreu quitte à la provoquer. Que Mme Alliot-Marie commence par expliquer aux ingénieurs de Boeing où on peut accrocher une roquette sous le ventre d’un F-15 ! Dommage qu’elle ridiculise de la sorte une armée qui ne mérite pas ce genre de plaisanteries. Je veux parler de la sienne, bien entendu.

 

 

 

  
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14 novembre 2006 2 14 /11 /novembre /2006 13:01


Paris brûle-t-il ?

(info # 010911/6)
Par Stéphane Juffa

Thursday 09 November

© Metula News Agency





F-15

Un F-15 israélien.


Cela fait longtemps que les "Phantom" ont été retirés du service actif !




 

Le ministre français de la Défense, Madame Michèle Alliot-Marie, a relaté hier devant les députés une "catastrophe évitée de justesse par nos militaires" – ce sont les mots qu’elle a utilisés - qui nous aurait fait passer "à deux secondes", le 31 octobre dernier, d’un échange de feu entre le contingent français et l’armée israélienne.

 

Selon le ministre, "des (chasseurs-bombardiers israéliens. Ndlr) F-15 se sont présentés en piqué puis redressement immédiat, ce qui est, d’une façon extrêmement claire, une posture d’attaque". Madame Alliot-Marie a poursuivi, devant les parlementaires, sa narration circonstanciée de ce fait de presque-guerre avec Israël dans des termes presque-militaires : "Nous avons été amenés, dans le cadre de la légitime défense, à enlever les caches de nos batteries de missiles et, à deux secondes près, il y avait un tir contre les avions qui menaçaient directement nos forces".

 

Madame Alliot-Marie a ensuite tiré des conclusions opérationnelles très énergiques de cet incident : "Ceci n'est pas tolérable. Nous sommes effectivement, là, dans le risque d'un incident extrêmement grave. Nos militaires se trouvent, dans ces conditions, dans les règles où ils doivent appliquer les tirs de légitime défense".

 
La situation qu’elle a décrite au Palais Bourbon procède effectivement de la "légitime défense", comme le ministre n’a pas manqué de le mentionner dans son intervention. C’est important, car la manœuvre des avions israéliens qu’elle a révélée donne le droit aux militaires tricolores de faire usage de leurs armes, ce, en application du mandat qui leur a été confié par le Conseil de Sécurité. Cette autorisation de faire feu n’est cependant pas applicable lorsque les appareils de la Khel Avir (l’Armée de l’Air israélienne) se contentent de survoler le territoire libanais. Même si ces vols vont à l’encontre des dispositions de la résolution 1701.

 

La première chose qui a surpris les analystes de la Ména, lorsqu’ils ont pris connaissance, ce matin, du contenu de ce passage du discours de Madame Alliot-Marie, c’est qu’elle avait prévu une situation de ce type le 20 octobre déjà. Elle s’exprimait alors devant les journalistes, dans l’enceinte du complexe de l’ONU à Manhattan. C’est à croire qu’elle avait eu une prémonition, puisqu’elle avait souligné la dangerosité des circonvolutions des jets israéliens dans l’éther libanais : "Elles sont dangereuses", avait prévenu Alliot-Marie, "d'abord parce qu'elles pourraient être interprétées comme hostiles par les forces de la coalition, qui pourraient être amenées à riposter dans des cas de légitime défense, et il s'agirait d'un incident très sérieux".

 

Et sur le caractère extrêmement préoccupant d’une confrontation armée entre deux puissances nucléaires, comme le sont la France et Israël, madame le ministre a indéniablement raison. Dès les premières déclarations des officiers français, qui avaient menacé leurs vis-à-vis israéliens lors de leurs rencontres périodiques, notre agence avait souligné en rouge l’étendue de ce risque, en publiant un article intitulé "La France fabrique un réel danger de confrontation armée avec Tsahal". Encore était-ce deux jours avant la menace du général français de la FINUL, Alain Pellegrini, aux termes de laquelle "(…) l’emploi de la force pourrait être envisagé dans l’avenir, si les tractations diplomatiques ne parvenaient pas à empêcher les incursions". C’était trois jours avant l’intervention d’Alliot-Marie à New York et celle du président Chirac, un peu plus tard. Nous avions tiré la sonnette d’alarme bien avant que le gouvernement français ne s’empare du dossier.

 

Depuis la déclaration d’hier, la légèreté de la démarche dudit gouvernement nous interdit. Car voilà… au fait… l’incident retracé, dans le détail, par le ministre français n’a jamais eu lieu !

 

Interpellée par notre agence, l’Armée de l’Air israélienne nous a immédiatement fait tenir cette double annonce : A) Nous n’avons aucune trace de l’incident (relaté par Alliot-Marie) dans nos Logs (rapports de vols). B) Nos appareils interviennent au Liban pour y effectuer uniquement des vols de reconnaissance (à haute altitude. Ndlr) et ne se livrent pas au genre de missions décrites par le gouvernement français (missions d’attaques au sol).

 

Comme cette mise au point provenait de la branche aérienne de l’armée d’une nation qui, selon les media et agence de l’Hexagone, passe le plus clair de son temps à prendre du plaisir humilier ses voisins, à assassiner ses enfants et à manipuler l’opinion internationale, nous avons pris les devants et appelé nos contacts, au sein même des forces de l’ONU, à Naqura, au Liban voisin.

 

C’est là que cela se gâte pour Madame le ministre… J’ai parlé personnellement durant près de deux heures avec les responsables de la communication de la FINUL, ainsi qu’avec des officiers supérieurs de ce contingent, y compris des Français. Tous sont en état de choc absolu : ils n’ont jamais entendu parler de l’acte de guerre décortiqué par le ministre de la Défense devant l’Assemblée nationale. Pas plus le 31 octobre qu’à aucune autre date. Cet incident n’a pas eu lieu, et je peux ajouter que les affirmations intempestives de leur ministre de tutelle crée un malaise certain auprès du contingent français, de même qu’entre icelui et ceux de certaines autres nations dont les soldats sont présents au Sud-Liban. "Personne qui ait la tête sur ses épaules ne devrait lancer des accusations infondées de ce type, lorsque nous faisons face à une armée de la puissance de Tsahal", ai-je entendu dire, "la coopération avec les Israéliens est parfaite, efficace et franche", a conclu le même interlocuteur, "sans problèmes !".

 

Nous cachons les noms des intervenants afin de ne pas leur créer de problèmes, ce qui n’est ni notre but ni notre vocation. Il va de soi, cependant, que si l’Etat français persistait dans sa version des faits, nous pourrions décider de citer nos sources. Car, de plus, les responsables des relations de la FINUL avec la presse nous ont répété plusieurs fois, et avec force "que le mandat qui régit leur intervention n’autorise pas les Français à tirer sur les appareils israéliens".

 

Alors, que cherche le gouvernement français en diffusant ces dangereuses affabulations ? La confrontation militaire avec l’Etat hébreu ? Pour quoi faire ?

 

Il n’existe pas de réponse sensée à ces questions. Ce qui nous amène à envisager sérieusement un "dérèglement" fonctionnel du chef de l’Etat français, doublé d’une fixation quasi hystérique contre les Israéliens et, peut-être, d’un agrégat avec les Israélites. Cette confidence d’un officiel canadien, présent récemment au Sommet de la Francophonie, qui s’est tenu à Bucarest, tendrait à l’envisager : la France y avait proposé que la Francophonie émette un communiqué pour exprimer sa solidarité avec les victimes civiles libanaises de la dernière guerre. Le ministre canadien, surpris, intervint alors pour rappeler que cette confrontation avait également fait un grand nombre de victimes civiles de l’autre côté de la frontière. De discussions animées en désaccords avec M. Chirac, qui ne démordait pas de son idée initiale, faute de pouvoir se mettre d’accord, on se décida à diffuser un avis insipide qui faisait la critique de la guerre.

 

Mais suite à cette altercation, le président français s’est mis à parler sans cesse du voyage qu’il prévoyait d’effectuer au Québec. Le ministre d’Ottawa lui fit courtoisement remarquer que la Belle province faisait partie intégrante d’un pays qui se nomme le Canada, et qu’il était peut-être plus élégant de faire état d’une visite prochaine dans cet Etat. Le pensionnaire de l’Elysée, en fin de bail, fit la sourde oreille et se mit, de plus belle, à évoquer son futur périple au Québec…

 

A la frontière israélienne, il s’agit de bien plus que d’une passe d’arme sémantique. Nous fûmes les premiers, alors que les canons du conflit libanais ne s’étaient pas encore tus, à évoquer le risque disproportionné représenté à nos yeux par la proximité immédiate de militaires français et israéliens, vu l’état de l’hostilité déclarée du gouvernement tricolore à l’encontre d’Israël. Aujourd’hui nous disons qu’il faut sérieusement penser à remplacer le contingent français par des soldats d’une nation à la politique moins partiale. Rapidement, avant que les pertes de contrôle du genre de celles de Madame Alliot-Marie ne nous fassent basculer dans une confrontation périlleuse et totalement inutile ! Si Sarkozy est élu, il sera toujours temps de redéployer l’armée française – et ses excellents éléments – face à Metula. Mais qui sait, c’est peut-être cette vision, pour lui apocalyptique, d’un remplaçant métèque qui met Jacques Chirac et ses rares clones restants dans un état pareil…

 

 


  Madame Alliot-Marie sûre d'elle se veut dominatrice…!
Triton


Posté le: 2006-11-11


Madame Alliot-Marie sûre d'elle se veut dominatrice…!


Le général français Alain Pellegrini qui commande jusqu'en janvier prochain la Finul renforcée au Liban dénonce la violation de la cessation des hostilités par Israël.
"Les survols aériens du Liban par Israël sont inacceptables, ils constituent une violation de la résolution 1701 de l'ONU".


Une telle déviation de l'engagement du conseil de sécurité de l'ONU ne concourt pas à la paix, il ne peut y avoir deux poids et deux mesures même quand il s'agit du protectorat libanais.


Tout ce système qui se veut autoritaire et qui se base sur une résolution aussi mal ficelée à la base est appelé à l’échec.


L’armée Française et le Quai d’Orsay impriment une pression constante sur le commandement de la FINUL qui ne réagit plus comme organisme international mais comme représentant d’une politique unilatérale française.


Les déclarations du porte-parole du Quai d’Orsay sont sans aucune ambiguïté…


… Les Israéliens établissent un lien du survol avec l'embargo sur les armes, pour eux, un moyen d'observer, un moyen de s'assurer que l'embargo sur les armes est bien respecté. Nous considérons que toutes les dispositions de la résolution 1701 ont vocation à être respecté qu'il s'agisse des survols ou qu'il s'agisse du respect de l'embargo sur les armes. Nous sommes prêts à réfléchir par ailleurs à des mesures de nature à renforcer l'efficacité des contrôles pour que l'embargo sur les armes soit effectivement respecté ».
Le ministre des affaires étrangères a bien rappelé à son interlocuteur israélien que, de façon générale, la France considère que ces survols étaient contraires à la souveraineté du Liban.

… « Notre position encore une fois est parfaitement claire. Nous souhaitons que ces survols cessent. Nous constatons qu'ils se poursuivent et qu'il y a presque quotidiennement des survols. Donc, il faut que le message soit passé par la France et par les autres pays, qu'il soit également passé par les Nations unies, ce qu'elles font, je crois. Il faut aussi bien sûr un dialogue avec Israël à ce sujet pour trouver un moyen de mettre un terme à ces survols… ».
Les Israéliens semblent décider à continuer ces survols tant qu'ils n'auront pas récupéré les deux soldats enlevés par le Hezbollah, et tant que la FINUL ne s’intéressera pas à la livraison d'armes au Hezbollah via la frontière syro-libanaise
Nous n'établissons pas ce lien, la France considère que c'est habituellement comme cela que les choses se passent...


Il est légitime qu’Israël fasse pression aussi bien sur le Liban que sur la Finul pour maintenir un équilibre des forces au Moyen-Orient et assurer sa sécurité !
La France veut refaire la même manipulation que pour la 242 du conseil de sécurité après l'adoption de la 1701 elle veut imposer son interprétation et utilise tous les "stratagèmes" à sa disposition.


Mme Michèle Alliot-Marie, espère faire valider que la France et l’Union européenne ont un rôle à jouer pour faire avancer la paix et la sécurité au Moyen-Orient, et fait avancer aux Nations unies l’idée d’une force européenne en parallèle à celle de l'Otan, d’où sa décision de muscler ses capacités autonomes d’intervention.


Le recours à la force est inclus dans nos règles d'engagement, déclare le Général Pellegrini, mais c'est un recours ultime, et ne se gêne pas pour faire une incursion dans la politique et à prendre parti.


La force d’interposition devient une force d’interprétation politique surtout mise à la disposition du Monde arabe et du Liban.


…« Il y a aussi les répercussions des tensions à Gaza. J'ai trois camps de réfugiés palestiniens dans mon secteur. Si des Palestiniens tirent des roquettes en riposte contre l'État hébreu, les Israéliens ne veulent pas savoir si la roquette est palestinienne ou du Hezbollah. Il y a urgence à régler ce différend. » déclare le Général Pellégrini.


Le général Pellégrini annonce la couleur et les futures confrontations, ce qui n'est pas tombé dans des oreilles de sourds… les tirs futurs changeront de couleurs… politiques et de tireurs ainsi la politique arabe de la France reconnaîtra les siens…!


Une semaine après "l'incident" le message relancé et la mise en garde de Madame Alliot-Marie en direct d'une cérémonie à la mémoire de l'auteur de "Peuple sûr de lui et dominateur", me fait penser à grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.


Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf, s'enfle et se travaille, la chétive pécore s'enfla si bien qu'elle creva et que, le monde la pria de s'effacer pour plus… sages.


Michel Barnier, ancien ministre des Affaires étrangères… Prend des positions fracassantes pour conforter ses amis libanais et ne tient pas compte du bombardement quotidien des palestiniens… bombardements destinés à faire le maximum de victimes civiles.


…"L'horrible raid sur Beit Hanoun, comme tous ceux qui l'ont précédé, a produit de nouvelles haines, et donné l'occasion au Hamas de radicaliser encore ses positions"…

…Au Liban, mes amis redoutent une guerre civile qu'ils n'ont hélas que trop connue…
C'est le triste résultat de l'action inconsidérée d'Israël au pays du Cèdre qui, loin d'avoir
« Éradiqué » cet été le Hezbollah comme il s'en était fixé le but, a renforcé ses positions et l'ont rendu encore plus vindicatif que par le passé. Le « parti de Dieu » et ses alliés exigent en effet un changement de gouvernement et une ­minorité de blocage qui leur permettraient de dicter leur politique au reste du pays. Faute de quoi Hassan Nasrallah, le leader chiite adulé aujourd'hui dans toutes les capitales arabes et en Iran, prévient que ses militants descendront dans la rue.


…C'est donc à une réévaluation de la politique américaine en Israël et en Palestine que j'en appelle, en même temps qu'à une intervention vigoureuse de l'Europe. Il faut, en effet, créer un nouveau climat propice à la paix entre Israéliens et Palestiniens. C'est la condition de base d'une paix générale dans la région. Et au-delà.


L'Union européenne ne peut pas demeurer les bras croisés. Elle doit proposer et exiger maintenant la création de l'État palestinien.


« C'est, pour les États-Unis, le moment ou jamais de faire pression sur Israël. La situation explosive de la région l'exige » …


Un État aux frontières protégées par une force d'interposition semblable à la Finul II.
Une politique étrangère exprimée de la sorte ne peut espérer poursuivre une compréhension consistante et réfléchie.


… les Américains, ce n'est pas un grand secret, sont peut-être un peu plus sensibles à certains arguments développés par les Israéliens…!


Il reste à déterminer à quoi sert le Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies.?


Ce qui est en cause, c'est l'autodéfense de la FINUL, les règles d'engagement de la FINUL prévoient la possibilité pour la FINUL de se défendre en cas d'attaque ou de menace imminente.


Il faut noter que la France était le seul pays de la FINUL équipé de missiles "sol-air". Quelle était la raison d'équiper le contingent français de ce genre de missiles étant donné le contexte du déploiement, étant donné aussi que dans la zone il y a une seule puissance qui maîtrise les airs, c'est Israël…


L’ordre de priorité est établi par la France


« il n'y a rien de nouveau dans le fait qu'il faille respecter l'embargo sur les armes …et il peut en effet y avoir des réflexions sur les moyens de le renforcer. Cela doit se faire bien sûr en étroite liaison avec les autorités libanaises. C'est parfaitement clair… »"force d`occupation" ou de protectorat, la force française n`est pas là pour "appuyer les décisions politiques d`un clan vis-à-vis d`un autre", mais uniquement "pour appuyer les résolutions de la communauté internationale", comme soldats de la paix.


La France, de son côté, en est arrivée à la conclusion que toute tentative pour désarmer le Hezbollah par des moyens militaires ou politiques était vouée à l’échec et contrairement aux affirmations de M. Barnier Même avant la guerre, le Hezbollah s’était déjà implanté profondément dans la population chiite du Liban.


Les arabes ainsi que les gaullistes du Parlement Français ressentent comme une insulte dirigée contre le Hezbollah et comme une attaque contre les intérêts du Liban, souvenons nous du tollé soulevé par les propos de M.Jospin.


En tant qu’ancienne puissance coloniale, la France a vu la guerre comme l’occasion de rétablir son influence au Liban. La résolution 1701 a été essentiellement le résultat de l’initiative par le gouvernement à Paris et elle a été acclamée par la presse française comme un important succès pour la diplomatie française. Le gouvernement libanais a-t-il les moyens politiques d'exiger du Hezbollah son désarmement.


Comme avant la guerre, le désarmement des milices chiites demeure au coeur de la crise libanaise n‘en déplaise à M.Barnier.


« Et pour le respect de la résolution 1701 La logique de la résolution 1701 est bien que la FINUL soit en appui de l'armée libanaise. Il y a un déploiement de l'armée libanaise, un déploiement de la FINUL et les deux doivent travailler ensemble avec des mécanismes qui se mettent en place.


Cela dépendra très largement des demandes des autorités libanaises. Nous sommes en territoire libanais et les autorités libanaises ont la possibilité, si elles le souhaitent, de demander à bénéficier d'une assistance sous une forme ou sous une autre.


Nous sommes à l'écoute de tout cela et nous sommes prêts à examiner toutes les propositions intéressantes qui pourraient être faites et qui, bien sûr, rencontreraient l'accord des autorités libanaises, c'est un point tout à fait important »


Politique intérieure et intérêts personnels se croisent et s'entrecroisent,certaines ambitions se nourrissent de la confrontation Israélo-palestinienne, toutes ces déclarations surviennent sous fond d'élections, sur lesquelles planent d`énormes incertitudes sur le fond, sur la forme et sur la représentation…

Triton
Le 11-06-2006

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14 novembre 2006 2 14 /11 /novembre /2006 12:38

Tire-toi de là, t’es pas d’mon monde !

(info # 011111/6) [Faits divers]
Par Viviane Miles

Saturday 11 November

© Metula News Agency

Syna Venise
L’autel de l’une des synagogues de Venise

Patrimoine de l’histoire des Juifs, de la Sérénissime, de l’Europe et des hommes

 

La condition de juif est décidément difficile à assumer. Il n’y a pas que les hôteliers tessinois qui refusent l’entrée de leur établissement à des Juifs (voir notre dépêche du 6 novembre). Cette fois-ci, et dans un tout autre contexte, c’est un couple de touristes français, visitant le ghetto de Venise, qui s’est vu interdire l’accès à une synagogue.

 

Les voyageurs, membres respectables d’une communauté juive orthodoxe de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont souhaité assister à un office de shabbat, le vendredi 3 novembre dernier, à la synagogue en activité du ghetto de Venise, après avoir visité plusieurs autres synagogues historiques de la ville avec un guide. Transportant quelques livres et souvenirs achetés au musée du ghetto, ils ont été refoulés par le garde posté devant l’entrée de la synagogue. Pensant qu’il s’agissait d’une mesure de sécurité de routine, qu’ils comprenaient parfaitement, ils ont calmement détaillé au gardien leur origine et leur motivation, mais rien n’y a fait. Le jeune homme à l’entrée les a chassés du lieu de prière, au prétexte qu’ils n’étaient pas orthodoxes, puisqu’ils portaient un sac à la veille du shabbat. Ledit jeune homme, autoproclamé gardien de la coutume, avait la tête découverte, ce qui le plaçait quant à lui en contradiction absolue avec les préceptes de la religion judaïque.

 

Il est indéniable que de lourdes menaces sécuritaires pèsent actuellement sur les institutions juives et que des dispositions de prévention très strictes doivent être appliquées afin d’assurer l’intégrité physique de toutes les personnes qui les fréquentent. Il n’en demeure pas moins qu’il est tout aussi regrettable que des Juifs désirant se joindre à un office religieux soient rejetés par leurs pairs.

 

Il n’est malheureusement pas rare que semblable mésaventure se produit. En effet, plusieurs incidents similaires nous ont été rapportés, entre autres dans la synagogue de Colmar, où le gardien avait expulsé, voici quelques années, deux voyageurs israéliens, parfaitement francophones, puisqu’il s’agissait de journalistes de la Ména. Le gardien les avait invectivés en dialecte local. Nos camarades, qui désiraient visiter ce lieu culturel et historique du patrimoine juif français, s’étaient vus refouler parce qu’ils ne pratiquaient pas l’alsacien…

 

Il n’est pas question ici de généraliser des faits qui restent clairement exceptionnels. Mais, d’un autre côté, je ne peux faire l’économie de relever certains problèmes comportementaux, qui nuisent à la vocation d’accueil et d’ouverture inhérente à un lieu de prière.

 

La vertu pédagogique de cet épisode malheureux pourrait être de faire prendre conscience aux responsables de ces lieux de culte qu’une attitude de repli est néfaste au développement et à la réputation de leur communauté. Ils devraient, au contraire, favoriser les contacts avec leurs coreligionnaires et les visiteurs du monde entier, car si chaque communauté se recroqueville sur elle-même, elle se sclérose et s’éteint à petit feu.

 

De plus, des attitudes telle que celle rencontrée par nos amis sur le parvis de la synagogue vénitienne tendent à justifier la critique de renfermement communautariste des minorités israélites d’Europe. Une critique qui fournit le dangereux alibi aux antisémites, selon lequel les Juifs refuseraient de s’intégrer dans les sociétés républicaines dans lesquelles ils vivent. Et la meilleure façon de combattre cette rumeur médiévale n’est certes pas de refuser l’entrée des synagogues aux Juifs qui ne parlent pas les patois authentiquement bibliques que sont le vénitien et l’alsacien.

 

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14 novembre 2006 2 14 /11 /novembre /2006 11:44

''La guerre jusqu’à l’éradication d’Israël''

(info # 011311/6)
Par Sami El Soudi

Monday 13 November

© Metula News Agency


 

arafat1

 

(...) lorsque nous lui demandions ce qui arriverait si deux millions de sacrifiés ne nous ouvraient pas les portes d’Al-Quds, Arafat répondait, plus ou moins irrité selon son humeur : "Tu es une âme sensible mais tu ne comprends rien à notre guerre". Parfois il ajoutait sérieusement : "Moi je suis un grand général, l’un des plus grands !




 

Sûr que le bombardement de l’armée israélienne sur des maisons de Bet Hanoun, et le décès de 19 civils qu’il a engendré dans une même famille, est une tragédie authentique. Si les vociférations des officiels palestiniens, qualifiant le crime des Israéliens de massacre prémédité, sont grotesques, cela n’explique ni n’excuse l’erreur de l’artillerie israélienne.

 

Lorsqu’on est incapable de garantir l’emploi d’une arme sur le théâtre spécifique d’opérations militaires, on s’abstient d’en faire usage. Ce d’autant plus que les Israéliens voulaient innover en faisant appel à l’artillerie dans un secteur hyper peuplé. Je suis loin d’être un expert militaire mais mon jeune et talentueux collègue Ilan Tsadik en est un. Et cela fait plus d’un an, le jour de l’introduction des premiers canons dans la bande de Gaza, qu’il nous avait fait part de son inquiétude. Cela vaut que je le cite précisément :

 

"Adieu Monde cruel… 27 septembre 2005

 

(…) L’artillerie israélienne, quant à elle, n’a JAMAIS été engagée contre aucun objectif palestinien. Après la volée de Qassam de samedi sur Sdérot, Tsahal a, pour la 1ère fois, positionné une batterie d’artillerie de huit pièces, pointant sur les zones de lancement des missiles. Dimanche, à titre de dissuasion, elles ont même tiré quelques obus dans un champ désert de Gaza. Des obus de 500 kg et d’une tonne. C’est effectivement dissuasif.

 

Je sais bien que la technologie de tir n’a plus rien de comparable avec ce qu’elle était au crépuscule de la seconde guerre mondiale ; qu’aujourd’hui, on peut être théoriquement aussi précis avec un canon qu’au cours d’une frappe aérienne. Reste que ce déploiement de pièces lourdes me dérange énormément, il déroge à la tradition de Tsahal de ne disposer notre artillerie que face aux tubes d’une armée ennemie. Et j’espère de toutes mes forces qu’on va rapidement ranger ces canons dans les entrepôts ; (…)".

 

Il est étrange que ce qui apparaissait comme un risque évident à l’un de ses jeunes officiers de terrain n’ait pas soulevé d’inquiétude auprès de son état-major. C’est précisément cela qu’il convient de critiquer sans ménagement. En fin de semaine dernière, Tsahal annonçait que c’était un ordinateur de tir qui s’était montré défectueux. Moi, je trouve cela scandaleux : s’ils prennent le risque de tirer au canon dans l’une des zones les plus denses de la planète, les soldats hébreux ont l’obligation de vérifier leur matériel à la loupe. Cette nonchalance – même si elle n’est certainement pas l’effet d’un acte prémédité – rend l’armée israélienne coupable d’un atroce crime de guerre. La chose ne me semble pas discutable.

 

Ceci posé, sans la moindre circonstance atténuante, car on ne doit pas prendre de risques avec la vie des civils, il nous revient de séparer ensuite les torchons des serviettes. A côté de la douleur évidente des proches des victimes, les artilleurs juifs ont donné le prétexte à l’instrumentalisation, par le Hamas et la présidence, de cette tragédie. Il s’agit de l’exploitation maximale de chaque goutte du sang des morts, selon un rituel et des modalités décidés par avance.

 

Mais cela va plus loin encore, et je n’hésite pas à l’écrire, car il importe que le monde le sache : les images des enfants, de nos enfants !, sanguinolents, blessés ou morts, constituent l’objectif stratégique des tirs de Qassam contre les agglomérations israéliennes. Le but des Qassam n’est, en effet, pas tant de tuer du Juif, ce qui n’occasionne qu’une satisfaction rare et limitée auprès des commanditaires de ces actes de terrorisme quotidien. Leur visée, c’est de provoquer le gouvernement de Jérusalem afin qu’il réagisse militairement à ces excitations. Et l’apothéose, pour les islamistes, c’est lorsque Tsahal commet une bavure et donne le prétexte aux télévisions du monde entier d’utiliser l’hémoglobine de mes frères à des fins politiques. Plus c’est violent et mieux cela fonctionne. Un bon résultat des tirs de Qassam consiste à provoquer une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU pour disserter sur une réaction "disproportionnée" des Juifs.

 

Suite à la bavure de Bet Hanoun, le Hamas a obtenu des profits politiques largement plus estimables encore. Non seulement la Ligue Arabe a-t-elle interrompu le blocus économique qu’elle imposait au gouvernement Hanya, cela, c’est pour la bonne bouche, le pourboire. Mais de plus, si les Etats-Unis n’avaient pas opposé leur veto, les Qassam sur Sdérot auraient apporté au gouvernement islamique une condamnation du crime israélien. En plus de la jouissance que cela aurait occasionné dans le clan éradicationniste, à Téhéran et à Damas, on obtenait ainsi la légitimation de nos actes offensifs. On effaçait la nécessité de procéder à l’analyse de causalité – de se poser la question : qu’est-ce qui est à l’origine de ces violences ? – pour ne voir que l’effet, soit la mort de 19 civils sous les obus israéliens. Encore mieux que cela, en termes de dialectique islamiste, on obtenait de la communauté internationale qu’elle justifie la guerre exterminatrice que le Hamas mène ouvertement contre Israël. L’extase. L’extase par le martyre et le sacrifice. La poursuite de la Djihad.

 

Le sommet en la matière était toutefois atteint par la France, qui a préconisé l’envoi d’un contingent international armé afin de protéger nos civils. Et si cela n’a pas fonctionné cette fois, l’idée est lancée, et elle renvoie au bon vieux porte-avions d’Arafat, pour lequel il n’avait cessé d’œuvrer depuis son retour en Palestine : une force internationale. Une force internationale qui, comme au Liban actuellement, où le Hezbollah a doublé le nombre de roquettes dont il disposait avant la dernière guerre, permettrait aux éradicationnistes de s’armer sous l’ombrelle des soldats de l’ONU. Une force internationale qui ferait office d’océan, qui menacerait Israël si celle-ci tentait, ne serait-ce que d’observer les préparatifs en cours sur le porte-avions, et qui, toujours comme au Liban, s’abstiendrait scrupuleusement de toute forme d’action contre les terroristes.

 

Croyez bien que les dirigeants du Hamas prient pour une nouvelle bavure ! Si nous pouvions perdre 500 gamins d’un seul coup, ce serait dans la poche. Alors, alors on canarde Sdérot chaque matin à la roquette, dans l’espoir que ceux d’en face perdent leurs nerfs. Si une dame âgée du Néguev perdait la vie, un enfant du Kibboutz de Shar Haneguev, ou mieux encore, si un Qassam mettait le feu à une cuve de pétrole de la raffinerie du sud d’Ashkelon, on aurait matière à rêver, qui sait, à une réoccupation par l’ennemi de la bande de Gaza, à un immeuble qui s’effondre sur ses habitants, etc.

 

Cela aussi, c’est un héritage arafatien. Le Vieux nous disait régulièrement : "Nos tanks et nos avions ce sont nos corps, notre peuple" et il assénait, je l’ai entendu au moins cent fois le dire, "je suis prêt à sacrifier deux millions de Shahyds pour conquérir Jérusalem !".  Lorsque quelqu’un osait – ça m’est arrivé quelques fois – lui rétorquer que cela procédait d’une tactique suicidaire, que les victimes de ces actions c’était nous, lorsque nous lui demandions ce qui arriverait si deux millions de sacrifiés ne nous ouvraient pas les portes d’Al-Quds, Arafat répondait, plus ou moins irrité selon son humeur : "Tu es une âme sensible mais tu ne comprends rien à notre guerre". Parfois il ajoutait sérieusement : "Moi je suis un grand général, l’un des plus grands !".

 

Et la paix dans tout cela ? La création d’un Etat palestinien ? Il suffit de lire la déclaration de politique étrangère faite par notre ministre Hamas des A.E, Mahmoud A-Zahar, au quotidien A-Shark El-Awsat ("Le Moyen-Orient") pour être fixé.

 

La paix ? "(…) nous n’avons aucune intention de reconnaître Israël, jamais, ou d’accepter la solution des deux Etats, et même pas celle du partage (proposée par l’ONU en novembre 1947 et remplacée depuis par la résolution 242 du Conseil de Sécurité. Ndlr.)".

 

A-Zahar d’ajouter : "Nous n’avons aucun plan de paix et il est inutile de parler de solutions imaginaires ! (…) La résistance chassera l’occupation de toutes les parties (de la Palestine historique, de la rivière à la mer. NdA.) et sur elle nous instaurerons un gouvernement sans avoir à renoncer à nos droits, notre pays ni au retour.".

 

Questionné par les confrères de A-Shark El-Awsat spécifiquement à propos de la communauté des nations, de l’ONU et de ses résolutions sur le Moyen-Orient, le Hamas est tout aussi clair : "Il ne les reconnaît en aucun cas et ne leur prête aucune autorité.".

 

Voilà. Cela a pour le moins le mérite de la clarté, si ce n’est celui de l’intelligence. Il faudrait intituler cette interview : La guerre jusqu’à l’éradication d’Israël, le gouvernement palestinien actuel rejette jusqu’au principe théorique d’une paix négociée.

 

C’est certes le titre qui s’impose à ce contenu, mais alors comment expliquer que l’agence de presse française (AFP) ait titré sa dépêche sur cette interview : "Zahar réaffirme le rejet par le Hamas d'une reconnaissance d'Israël" et l’ait consciencieusement évidée de toutes les citations que je viens de reproduire ?

 

Vu la gravité de la malversation journalistique ainsi constituée, j’ai demandé à ma rédaction à Metula de reproduire le câblogramme de l’AFP en entier :

 

"DUBAI, 12 nov 2006 (AFP) - Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Mahmoud Zahar, a réaffirmé le refus du Hamas de reconnaître Israël, dans des déclarations publiées dimanche par le quotidien arabe Asharq Al-Awsat.

 

"Nous ne reconnaîtrons pas Israël", a dit le ministre issu du Hamas dans un entretien avec le quotidien à capitaux saoudiens, édité à Londres.

 

"Nous ne voulons pas répéter les erreurs commises par le Fatah qui a reconnu (Israël) et fait des concessions", a-t-il ajouté en référence aux accords conclus par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dominée par le Fatah, et en vertu desquels le droit d'Israël à l'existence a été reconnu.

 

"Le résultat (de ces concessions), c'est la tragédie que nous vivons aujourd'hui", a poursuivi M. Zahar, dont le mouvement a également rejeté le plan de paix arabe adoptée en 2002.

 

"Nous n'avons jamais reconnu l'initiative arabe. Nous nous demandons ce qu'elle vaut dans la réalité. Et la réponse, c'est un non-sens", a-t-il affirmé, en référence au plan de paix arabe, basé sur une proposition saoudienne offrant une normalisation arabe avec Israël en contrepartie de son retrait des territoires occupés.

Mais il a répété la proposition d'une "trêve" avec Israël et non une reconnaissance de ce pays, comme une issue à l'impasse résultant du boycottage par la communauté internationale du gouvernement Hamas.

 

Le Fatah et le Hamas doivent se rencontrer dimanche à Gaza et discuter de la composition du futur cabinet d'union nationale, attendu fin novembre.

 

Les Palestiniens espèrent que ce nouveau gouvernement permettra une reprise des aides financières internationales directes au gouvernement de l'Autorité palestinienne, suspendues depuis l'entrée en fonction, en mars, du gouvernement du Hamas, considéré par l'Union européenne et les Etats-Unis comme un groupe "terroriste".

 

ak/tm/mfo

AFP"

 

Difficile de faire plus grave au niveau de la désinformation. En omettant de retranscrire : "Nous n’avons aucun plan de paix et il est inutile de parler de solutions imaginaires !" et "nous n’avons aucune intention (…) d’accepter la solution des deux Etats, et même pas celle du partage", l’agence française ne fait pas qu’édulcorer le programme guerrier et génocidaire du Hamas par omission d’informations capitales. L’AFP reconstruit à son idée le programme du Hamas, sans tenir compte de la réalité informationnelle du programme énoncé par le ministre A-Zahar. Elle opère un tri dans les propos de l’intéressé, de manière à rendre ces assassins fréquentables, mais, ce faisant, elle induit tous ses consommateurs en erreur.

 

C’est ce que notre rédacteur en chef a appelé le rétromimétisme : l’action, par le bidonnage d’un fait d’actualité, de transformer l’agresseur en agressé et vice-versa. Cette manipulation est carrément monstrueuse ! Il s’agit de propagande pro islamiste à l’état pur.

 

Ce qui m’horrifie, au-delà de l’appréciation déontologique, au-delà de toutes les conséquences désastreuses qu’il peut y avoir, sur les esprits, à diffuser des informations contraires à la vérité, c’est, qu’en fin de compte, ces mises en scène se font, à nouveau, au détriment de mon peuple et de la survie de mes compatriotes.

 

Le rejet de la reconnaissance d’Israël n’est pas un crime, certes, c’est un point de vue, une analyse de l’histoire. Mais celui de refuser la solution des deux Etats pour deux peuples et de déclarer la guerre jusqu’à la liquidation de son ennemi, sans avoir les moyens de la réaliser, en sont assurément.

 

Sur la base de ce programme du Hamas, et à l’insu de l’opinion publique française, Israël possède le "droit permanent à la légitime défense", comme toute personne physique qu’une autre personne menace de mort. Or si le régime actuel du gouvernement Hanya perdure, la dialectique des Qassam va se poursuivre, celle du grand sacrifice. A prendre connaissance d’informations mensongères, des gouvernements étrangers, trompés, mais animés des meilleures intentions pour mon peuple, sont tentés de rompre l’embargo imposé au gouvernement Hamas de l’Autorité Palestinienne.

 

Une conférence méditerranéenne en ce sens s’est déroulée il y a quelques jours.

 

Mais Israël ne fera aucune concession à des fous qui veulent le rayer de la carte, et personne de sensé ne pourrait le lui reprocher. Chaque jour leurs implantations s’étendent et se renforcent. A cause de notre intransigeance, nous perdons, année après année, ce qui nous reste de notre territoire : personne ne nous empêchait de construire un Etat sur le plan de partage de 47, dans les frontières de 47 à 67, sur celles de 1967 après les accords d’Oslo. Bientôt il ne restera rien à discuter.

 

Et si l’argent revient, le Hamas se maintiendra et instaurera la Charia (la loi islamique). La paix et un Etat, dans lequel nous pourrions vivre et travailler, continueront de s’éloigner. Mais le plus grave, c’est que, pour les islamistes, le désastre de Bet Hanoun constitue un triomphe. Un triomphe construit sur le sacrifice de malheureux martyrs, morts dans la plus absolue inutilité. Leurs succès se payeront sur notre sang, dans le plus grand dédain édenniste de nos nécessités matérielles. Leur plus grand projet étant l’islamisation du monde…

 

 

 

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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 11:46

 

Paris brûle-t-il ?

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

Le ministre français de la Défense, Madame Michèle Alliot-Marie, a relaté hier devant les députés une "catastrophe évitée de justesse par nos militaires" – ce sont les mots qu’elle a utilisés -  qui nous aurait fait passer "à deux secondes", le 31 octobre dernier, d’un échange de feu entre le contingent français et l’armée israélienne.

 

Selon le ministre, "des (chasseurs-bombardiers israéliens. Ndlr) F-15 se sont présentés en piqué puis redressement immédiat, ce qui est, d’une façon extrêmement claire, une posture d’attaque". Madame Alliot-Marie a poursuivi, devant les parlementaires, sa narration circonstanciée de ce fait de presque-guerre avec Israël dans des termes presque-militaires : "Nous avons été amenés, dans le cadre de la légitime défense, à enlever les caches de nos batteries de missiles et, à deux secondes près, il y avait un tir contre les avions qui menaçaient directement nos forces".

 

Madame Alliot-Marie a ensuite tiré des conclusions opérationnelles très énergiques de cet incident : "Ceci n'est pas tolérable. Nous sommes effectivement, là, dans le risque d'un incident extrêmement grave. Nos militaires se trouvent, dans ces conditions, dans les règles où ils doivent appliquer les tirs de légitime défense".

 

La situation qu’elle a décrite au Palais Bourbon procède effectivement de la "légitime défense", comme le ministre n’a pas manqué de le mentionner dans son intervention. C’est important, car la manœuvre des avions israéliens qu’elle a révélée donne le droit aux militaires tricolores de faire usage de leurs armes, ce, en application du mandat qui leur a été confié par le Conseil de Sécurité. Cette autorisation de faire feu n’est cependant pas applicable lorsque les appareils de la Khel Avir (l’Armée de l’Air israélienne) se contentent de survoler le territoire libanais. Même si ces vols vont à l’encontre des dispositions de la résolution 1701.

 

La première chose qui a surpris les analystes de la Ména, lorsqu’ils ont pris connaissance, ce matin, du contenu de ce passage du discours de Madame Alliot-Marie, c’est qu’elle avait prévu une situation de ce type le 20 octobre déjà. Elle s’exprimait alors devant les journalistes, dans l’enceinte du complexe de l’ONU à Manhattan. C’est à croire qu’elle avait eu une prémonition, puisqu’elle avait souligné la dangerosité des circonvolutions des jets israéliens dans l’éther libanais : "Elles sont dangereuses", avait prévenu Alliot-Marie, "d'abord parce qu'elles pourraient être interprétées comme hostiles par les forces de la coalition, qui pourraient être amenées à riposter dans des cas de légitime défense, et il s'agirait d'un incident très sérieux".

 

Et sur le caractère extrêmement préoccupant d’une confrontation armée entre deux puissances nucléaires, comme le sont la France et Israël, madame le ministre a indéniablement raison. Dès les premières déclarations des officiers français, qui avaient menacé leurs vis-à-vis israéliens lors de leurs rencontres périodiques, notre agence avait souligné en rouge l’étendue de ce risque, en publiant un article intitulé "La France fabrique un réel danger de confrontation armée avec Tsahal". Encore était-ce deux jours avant la menace du général français de la FINUL, Alain Pellegrini, aux termes de laquelle "(…) l’emploi de la force pourrait être envisagé dans l’avenir, si les tractations diplomatiques ne parvenaient pas à empêcher les incursions". C’était trois jours avant l’intervention d’Alliot-Marie à New York et celle du président Chirac, un peu plus tard. Nous avions tiré la sonnette d’alarme bien avant que le gouvernement français ne s’empare du dossier.

 

Depuis la déclaration d’hier, la légèreté de la démarche dudit gouvernement nous interdit. Car voilà… au fait… l’incident retracé, dans le détail, par le ministre français n’a jamais eu lieu !

 

Interpellée par notre agence, l’Armée de l’Air israélienne nous a immédiatement fait tenir cette double annonce : A) Nous n’avons aucune trace de l’incident (relaté par Alliot-Marie) dans nos Logs (rapports de vols). B) Nos appareils interviennent au Liban pour y effectuer uniquement des vols de reconnaissance (à haute altitude. Ndlr) et ne se livrent pas au genre de missions décrites par le gouvernement français (missions d’attaques au sol).

 

Comme cette mise au point provenait de la branche aérienne de l’armée d’une nation qui, selon les media et agence de l’Hexagone, passe le plus clair de son temps à prendre du plaisir humilier ses voisins, à assassiner ses enfants et à manipuler l’opinion internationale, nous avons pris les devants et appelé nos contacts, au sein même des forces de l’ONU, à Naqura, au Liban voisin.

 

C’est là que cela se gâte pour Madame le ministre… J’ai parlé personnellement durant près de deux heures avec les responsables de la communication de la FINUL, ainsi qu’avec des officiers supérieurs de ce contingent, y compris des Français. Tous sont en état de choc absolu : ils n’ont jamais entendu parler de l’acte de guerre décortiqué par le ministre de la Défense devant l’Assemblée nationale. Pas plus le 31 octobre qu’à aucune autre date. Cet incident n’a pas eu lieu, et je peux ajouter que les affirmations intempestives de leur ministre de tutelle crée un malaise certain auprès du contingent français, de même qu’entre icelui et ceux de certaines autres nations dont les soldats sont présents au Sud-Liban. "Personne qui ait la tête sur ses épaules ne devrait lancer des accusations infondées de ce type, lorsque nous faisons face à une armée de la puissance de Tsahal", ai-je entendu dire, "la coopération avec les Israéliens est parfaite, efficace et franche", a conclu le même interlocuteur, "sans problèmes !".

 





Un F-15 israélien.

Cela fait longtemps que les "Phantom" ont été retirés du service actif !

 

Nous cachons les noms des intervenants afin de ne pas leur créer de problèmes, ce qui n’est ni notre but ni notre vocation. Il va de soi, cependant, que si l’Etat français persistait dans sa version des faits, nous pourrions décider de citer nos sources. Car, de plus, les responsables des relations de la FINUL avec la presse nous ont répété plusieurs fois, et avec force "que le mandat qui régit leur intervention n’autorise pas les Français à tirer sur les appareils israéliens".

 

Alors, que cherche le gouvernement français en diffusant ces dangereuses affabulations ? La confrontation militaire avec l’Etat hébreu ? Pour quoi faire ?

 

Il n’existe pas de réponse sensée à ces questions. Ce qui nous amène à envisager sérieusement un "dérèglement" fonctionnel du chef de l’Etat français, doublé d’une fixation quasi hystérique contre les Israéliens et, peut-être, d’un agrégat avec les Israélites. Cette confidence d’un officiel canadien, présent récemment au Sommet de la Francophonie, qui s’est tenu à Bucarest, tendrait à l’envisager : la France y avait proposé que la Francophonie émette un communiqué pour exprimer sa solidarité avec les victimes civiles libanaises de la dernière guerre. Le ministre canadien, surpris, intervint alors pour rappeler que cette confrontation avait également fait un grand nombre de victimes civiles de l’autre côté de la frontière. De discussions animées en désaccords avec M. Chirac, qui ne démordait pas de son idée initiale, faute de pouvoir se mettre d’accord, on se décida à diffuser un avis insipide qui faisait la critique de la guerre.

 

Mais suite à cette altercation, le président français s’est mis à parler sans cesse du voyage qu’il prévoyait d’effectuer au Québec. Le ministre d’Ottawa lui fit courtoisement remarquer que la Belle province faisait partie intégrante d’un pays qui se nomme le Canada, et qu’il était peut-être plus élégant de faire état d’une visite prochaine dans cet Etat. Le pensionnaire de l’Elysée, en fin de bail, fit la sourde oreille et se mit, de plus belle, à évoquer son futur périple au Québec…

 

A la frontière israélienne, il s’agit de bien plus que d’une passe d’arme sémantique. Nous fûmes les premiers, alors que les canons du conflit libanais ne s’étaient pas encore tus, à évoquer le risque disproportionné représenté à nos yeux par la proximité immédiate de militaires français et israéliens, vu l’état de l’hostilité déclarée du gouvernement tricolore à l’encontre d’Israël. Aujourd’hui nous disons qu’il faut sérieusement penser à remplacer le contingent français par des soldats d’une nation à la politique moins partiale. Rapidement, avant que les pertes de contrôle du genre de celles de Madame Alliot-Marie ne nous fassent basculer dans une confrontation périlleuse et totalement inutile ! Si Sarkozy est élu, il sera toujours temps de redéployer l’armée française – et ses excellents éléments – face à Metula. Mais qui sait, c’est peut-être cette vision, pour lui apocalyptique, d’un remplaçant métèque qui met Jacques Chirac et ses rares clones restants dans un état pareil…

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10 novembre 2006 5 10 /11 /novembre /2006 11:18

Sauver le soldat Enderlin : Où sont les autres ?

 par Roxane Mudejar



J'avoue que quelque chose m'échappe : l'article de Juffa est truffé d'analyses totalement originales et d'une portée magistrale touchant aux structures mêmes de notre pays.

Une seule lecture permet de s'en persuader.

Et où sont les autres médias ? Les centaines de chroniqueurs juridiques ? Les juges ? Les avocats ?

Où sont les députés que nous avons envoyés à l'Assemblée et qui lisent, pour la plupart, la Ména ?

Comment se fait-il que seul Juffa ait remarqué l'ingérence du pouvoir exécutif dans le judiciaire, qui fait virtuellement de la France une dictature ?

Tout le monde s'en fout-il ?

Comment se fait-il que cette petite agence - non française - soit le seul organe d'information et d'analyse à établir ces synthèses qui paraissent é-vi-den-tes et urgentes ?

Je veux bien qu'il y ait des gens très intelligents à Métulla, leur génie force le respect, mais les autres ? Ceux qui répètent tous les mêmes imbécilités serviles, comme des photocopieuses ?

Et les Feujs ?

Et les philosophes ?

Finkierkraut ? Encel ? BHL ? Adler ?

Serions-nous tous devenus cons comme des singes ? Ou sommes-nous tous des lâches, comme aux premiers temps de l'occupation ?

J'avoue que quelque chose m'échappe : l'article de Juffa est truffé d'analyses totalement originales et d'une portée magistrale touchant aux structures mêmes de notre pays. Une seule lecture permet de s'en persuader. Et où sont les autres médias ? Les centaines de chroniqueurs juridiques ? Les juges ? Les avocats ? Où sont les députés que nous avons envoyés à l'Assemblée et qui lisent, pour la plupart, la Ména ? Comment se fait-il que seul Juffa ait remarqué l'ingérence du pouvoir exécutif dans le judiciaire, qui fait virtuellement de la France une dictature ? Tout le monde s'en fout-il ? Comment se fait-il que cette petite agence - non française - soit le seul organe d'information et d'analyse à établir ces synthèses qui paraissent é-vi-den-tes et urgentes ? Je veux bien qu'il y ait des gens très intelligents à Métulla, leur génie force le respect, mais les autres ? Ceux qui répètent tous les mêmes imbécilités serviles, comme des photocopieuses ? Et les Feujs ? Et les philosophes ? Finkierkraut ? Encel ? BHL ? Adler ? Serions-nous tous devenus cons comme des singes ? Ou sommes-nous tous des lâches, comme aux premiers temps de l'occupation ?
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