Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : La Chaine d'Union
  • : Lettre d'actualité, avec un apport de symbolisme, et de spiritualité, accés le plus souvent sur un axe Moyen- Orient, Europe, et Amérique du Nord.
  • Contact

Recherche

Archives

4 février 2007 7 04 /02 /février /2007 06:45

Tous contre lui et lui devant

Par Ilan Tsadik
 


sarko
© Metula News Agency





Sarko fait partie des cibles autorisées. Comme la Ména, comme les journalistes U.S, les Tutsis, Israël et Tony Blair




Hier soir, mes chéries, Ilan a regardé l’émission de FR2 "Envoyé spécial". Il y a vu un reportage sur l’équipe de conseillers qui entoure le candidat Nicolas Sarkozy en campagne. L’idée était originale, elle consistait à suivre certains des piliers du candidat de l’UMP, durant une dizaine d’heures, dans leurs tâches quotidiennes.

 

Le rendu était nettement moins propre, manquant évidemment de retenue et d’équilibre, à moins de trois mois du premier tour des élections présidentielles françaises. Ilan dit à l’entourage du candidat allogène de faire gaffe, il lui dit qu’il faut, après les leçons du débat Fillon-Hollande et cette chronique d’ "Envoyé spécial", considérer que les media du service public sont hostiles à leur poulain. Mais Ilan pense que lesdits conseillers l’avaient déjà remarqué.

 

On peut s’arrêter sur les péripéties révélatrices de ces programmes télévisés mais on peut aussi se contenter de noter que l’Elysée a placé des hommes du président à tous les nœuds stratégiques de l’information que l’Etat contrôle et que Jacques Chirac, de même que le 1er ministre de Villepin, n’ont officiellement pas pris parti dans cette campagne. Connaissant la méthode Chirac, il suffit ensuite de savoir calculer 1 + 1 pour saisir la perversité de l’embrouille. Ilan était pourtant sûr que Chirac et Villepin faisaient partie de l’UMP…

 

Lors du débat Fillon-Hollande, Arlette Chabot, la Madame Mohamed Al-Dura de la télévision publique, celle que le grand Jacques a stipendiée pour essayer de pourfendre la Ména, celle qui professe que nous sommes des négationnistes, a donné un échantillon de ce que sera cette campagne. Elle a laissé parler François Hollande presque à sa guise, défendant son temps de parole contre les timides interférences de son contradicteur, tandis que, quand François Fillon prenait la parole, Chabot lui disait instantanément un truc du genre "il va falloir abréger", ou encore, "on ne va pas parler de cela maintenant, on abordera ce sujet plus tard". C’en était caricatural. Moi, à la place de Fillon, j’aurais mis les voiles longtemps avant la fin du débat, mais non sans avoir exprimé ce qu’il m’inspirait. L’intéressé, au contraire, semblait résigné et ne protestait pas quand le compagnon de Madame R. intervenait sans cesse dans ses développements.

 

Il est vrai que le patron de Fillon mène dans les sondages et que, dans ces conditions, il appartient au camp adverse de provoquer des esclandres.

 

Dans "Envoyé spécial", on a tenté de dépeindre la mécanique de campagne de Sarko comme un système opportuniste et machiavélique. Les journalistes de chez Franz Teu ont même nommé la batterie de ses conseillers une "armée", n’hésitant pas à contredire à l’écran le candidat, qui les définit, lui, comme une "famille". Ce reportage-machin-chose était enrobé dans beaucoup de sarcasmes et d’ironie, qui n’ont pas du tout leur place durant la phase actuelle de la campagne.

 

FR2 a filmé en gros plan le conseiller qui lui avait écrit un discours destiné aux ouvriers d’une usine. On voyait ledit conseiller marmonner la harangue qu’il avait préparée pour le candidat ; TV-Chirac montrait comment le challenger libéral dans la course à l’Elysée "ressortait" les thèmes préparés par son assistant. Projetés bout à bout, cela renforçait l’impression dégorgeasse que le mari de Cécilia n’avait rien à dire qui provenait de lui. Que son "armée" lui avait soumis un discours en tous points démagogique dans le seul but de flatter son parterre d’ouvriers. Beurk !

 

Beurk, parce que, pour un candidat principal à ces élections, affirmer, lors de son discours d’investiture de l’UMP, qu’il avait profondément changé et que ce changement était intervenu à Yad Vashem, en Israël, dans le climat antisioniste qui prévaut en France, c’est franchement anti-consensuel. Anti-populiste. Risqué. Vrai.

 

De plus, chacun sait bien que toutes les personnalités politiques passent leurs journées et leurs nuits à composer eux-mêmes leurs discours et qu’ils rebondissent spontanément, sans l’aide d’une équipe d’analystes, aux aléas de la campagne. Come on baby ! (Bo Aina, naknik !) (Continue à me faire rire, Franz !).

 

Il arrive toutefois que les candidats s’éloignent des "messages essentiels" que leur concoctent leurs spécialistes. Mais alors c’est bravitude ! Sois aussi efficace que la justice chinoise, fais payer par leur famille la balle qui tue les condamnés ! Il paraît aussi que la marine française a troqué trois de ses sous-marins stratégiques contre des pédalos. Il paraît encore qu’elle s’apprête à larguer les amarres de la Corse et à la laisser filer avec la dérive des continents.

 

Et personne ne prépare les fiches de Jacques ! Ou alors, lundi dernier, il les a perdues, lorsqu’il a déclaré à l’Obs, au New York Times et à l’International Herald Tribune que "l’Iran n’était pas tellement dangereux" et que "si l’Iran envoyait une bombe sur Israël, elle n’aura pas fait 200 mètres dans l’atmosphère que Téhéran sera rasée".

 

L’a raison le Jacquou : c’est pas dangereux, ce genre de rasage, au pire, ne donne que des boutons. Ou alors, ce n’est pas dangereux, parce que les civils iraniens, il n’en a rien à f... ?

 

Les journalistes d’outre-atlantique en sont restés stupéfaits. Eux aussi croyaient que la France faisait partie des grandes puissances qui, dans le cadre de l’ONU, exigent de l’Iran qu’il mette un terme à son projet nucléaire. Certes, mardi, le président a invité les mêmes journalistes afin de préciser sa pensée. Dire qu’il ne pensait pas ce qu’il disait. Qu’il déconnait en son off.

 

"Mais Bernadette, où as-tu encore foutu mes fiches ! Tu sais, celles sur lesquelles ils mentionnent ce que je dois dire en grosses lettres, soulignées au marqueur jaune et rose !".

 

Explication de l’Elysée (c’est authentique, ils ont réellement publié ce communiqué) : c’est un coup monté des "médias américains qui n’hésitent pas à faire feu de tout bois contre la France".  Fallait oser. Comprenez également – si vous êtes un peu lents à la détente – que la France c’est Lui. C’est Lui quoi qu’il dise et où qu’Il aille. La politique de la France, c’est celle qu’Il définit sur le grill et au gré de ses démangeaisons et de sa sénilitude envahissante.

 

Ce qui est remarquable dans le cas Sarkozy, c’est qu’il mène l’étape alors que tous les media généralistes français sont quasiment ligués contre sa personne. En plus des radios et des télévisions étatiques, le Monde, l’Obs et Libé se contorsionnent pour trouver quelque chose de positif à dire sur Rrrr. Pas le film, Ségolène Rrrr ! A quelques exceptions près, le candidat UMP est traité en paria, comme à "Envoyé spécial", on manque à son égard de la réserve la plus élémentaire. Quel contraste avec la manière dont ils traitent Jacques : dans son cas, on requiert la permission avant de lui demander quelle heure il est.

 

Sarko fait partie des cibles autorisées. Comme la Ména, comme les journalistes U.S, les Tutsis, Israël et Tony Blair. Avec un demi-bémol, cependant, à cause qu’on risque d’avoir besoin de lui pour l’alimentaire s’il venait à devenir président de la république. Et parce qu’il est français, mais juste un peu, si peu, comme on le fait si subtilement remarquer dans les chaumières bourgeoises et les demeures nobiliaires dites de souche.

 

En plus il est un peu juif, et il ne le cache même pas. Comme si ça ne suffisait pas déjà qu’il soit hongrois ! Hongrois qu’il est français, mais l’est-il vraiment ? Mais juif… mais pro-israélien…

 

Hé, "juif" n’est pas une injure, j’en témoigne, juif, juif, juif, Israël, Israël et juif ! Mais pas comme au PS, où il y en a plein – qui a dit trop ? Pouvez-vous répéter ? – oui mais que des Juifs discrets, des Juifs honteux, des Juifs renégats et des Juifs retournés, vous savez, ceux qui affichent une moue délicate lorsqu’ils entendent "Israël", et qui se mettent aussitôt et automatiquement à déblatérer sur la misère des Palestiniens. De ces Juifs qui ont laissé, terriblement lâchement, exclure l’un des plus prometteurs députés européens socialistes, parce qu’il avait demandé un audit sur l’usage que faisait Arafat des dons européens. François Zimeray pensait – et à raison – que l’argent européen servait à fabriquer des bombes humaines. Carpes socialistes, des carpes farcies, des Socialistichen Gefielte Fish !

 

Maintenant ils ont la Mac Royal, bien fait pour eux ! Ils se cachent sous les tapis de honte, mais ils ont ce qu’ils méritent. Et ne croyez pas, surtout, que le socialisme, ce soit la géniale copine de Hollande, Jimmy Carter, Zapatero, ou le PSF, car ce n’en sont que des caricatures. Il y aussi Ilan, Blair, Val et de très grands philosophes qui ne se reconnaissent pas parmi ces médiocres.

 

Difficile ainsi de classer Sarkozy à droite, à part à des fins propagandistes, surtout après le ralliement à sa bannière d’André Glucksman – beaucoup plus mon genre de gauche - . Car ce qui caractérise le mieux ce candidat, c’est son refus de la misère ambiante, de la stagnation miséreuse, son refus de ne passer son temps qu’à partager ce que la France n’a pas gagné. Et cet espoir – en ce qu’il détonne dans le fond des discours politique de tous les autres – vaut, ne serait-ce que pour cette raison, qu’on lui donne une chance de l’appliquer. Ce n’est pas Guy Millière qui est décliniste, ce sont ces politiciens behaviouristes, qui contemplent le naufrage de la France et qui, telle la candidate du PSF, n’émettent pas la moindre idée susceptible d’inverser la tendance.

 

Et l’"armée" de conseillers de Sarko a l’air plutôt sympa. C’est un autre style, on a l’impression qu’ils savent ce qu’ils ont à faire, que ça vient d’eux, qu’ils ne servent pas les intérêts du futur roi démocratiquement élu des Français. Qu’ils ne marchent pas au pas cadencé. Je crois qu’ils savaient ce qu’ils faisaient en ouvrant la porte aux journaleux de Franz Zwei ; qu’ils savaient ce qu’il en sortirait et que cela ne les dérangeait pas. Ils ont l’air différents et humains.

 

Nicolas Sarkozy paraît avoir compris que la France et les Français forment une véritable mine d’or qu’il suffit d’organiser, d’inspirer un peu et de laisser respirer. Ilan a tendance à le croire. Les Français également, qui, en dépit du bloc "Al-Dura" des media français, mobilisé contre lui, lui promettent actuellement leur confiance. Va-t-on vers une nouvelle défaite de l’establishment post-gaulliste de gauche et de droite ? Comme dit l’une de nos devises, "Nul n'a le privilège de toujours se tromper". Et Voltaire, bien qu’ayant été contraint à un long exil politique, était bel et bien français.

Partager cet article
Repost0

commentaires