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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 09:02
L'aventure de Karsenty portée au cinéma dans un film à la Erin Brokovich ? Pourquoi Pas !
De : macina (m.macina@skynet.be)
 



Un article de plus, direz-vous peut-être (un article de trop, diront les grincheux et les hostiles). Eh bien, non. Cet article n'a rien de redondant. Non seulement il résume, dans un style alerte et vivant, l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur cette affaire, mais, de plus et surtout, il comporte une  information, qui m'a abasourdi. J'ai relu le texte original pour être sûr de n’avoir pas commis un contresens, mais le doute n'était pas possible. L'auteur dit textuellement : "One sure sign of momentum is that he's already stimulating interest from Hollywood to turn his crusade into an "Erin Brockovich"-type movie." (Un signe certain de ce que notre homme a le vent en poupe, c'est qu'il a déjà suscité l'intérêt d’Hollywood pour faire, de sa croisade, un film dans le genre "Erin Brockovich" [seule contre tous]). Le combat de Karsenty porté à l'écran ! Cela ressemble à un conte de fées. Un producteur a jugé qu’une expérience aussi peu commune, et surtout aussi lourde de conséquences et d’implications médiatiques, judiciaires, historiques et politiques, constituait un sujet susceptible d’intéresser le grand public, et il se pourrait qu’un proche avenir nous réserve une surprise de taille. L’incise de l’auteur de l’article : « un film dans le genre "Erin Brockovich" », à laquelle j’ai ajouté entre crochets le sous-titre du film, « seule contre tous », révèle l’idée sous-jacente – très porteuse, sans aucun doute. En lisant, en note [4], le résumé du scénario du film consacré à cette femme courageuse qui réussit à faire condamner à une amende record une puissante firme américaine, on comprend qu’un producteur ait vu, dans le cas de Karsenty, une aventure analogue, susceptible de toucher l’une des fibres les plus sensibles de l’être humain : le sens de la justice. La victoire inespérée du pot de terre sur le pot de fer, en quelque sorte. Un beau pied de nez à ceux qui auront injustement combattu Karsenty. La perspective de se reconnaître dans le scénario où ils joueraient les mauvais rôles de cette production hollywoodienne, devrait peut être ramener à la raison certains de ses adversaires ! 
Shavoua tov à nos coreligionnaires et bonne semaine aux autres.

Menahem Macina

 

14/12/07

 

Texte original anglais : "J’accuse". Sur le site Jewish Journal.com

Traduction française : Menahem Macina 
 

Karsenty ne se souvient pas exactement quand il est sorti de ses gonds. Il se souvient qu’un beau matin, à Paris, un des employés de son entreprise de logiciels, entra dans son bureau et, au lieu de parler affaires, mit sur le tapis une chose plutôt inattendue : « Qu'avez-vous fait hier à Gaza ? Quand, vous autres, Juifs, arrêterez-vous d’assassiner des enfants arabes ? », avait jeté l'employé. 
 

C’était le lendemain de la fusillade dont le bruit avait résonné dans le monde entier – l’une des nombreuses fusillades qui avaient retenti, le 30 septembre 2000, au début de la seconde Intifada, le jour où ces « brutes d’occupants israéliens », sont censés avoir tué un jeune garçon palestinien du nom de al-Dura, blotti contre son père paniqué, pour se protéger des balles.

En quelques heures, toutes les chaînes de télévision du monde diffusaient et rediffusaient la vidéo, aujourd’hui célèbre, de cette scène tragique. Je me souviens avoir moi-même été interpellé par l’un de mes plus proches amis, un Juif assimilé, qui savait que j’étais un partisan d’Israël, et qui était complètement bouleversé par ce qu’il venait de voir au journal du soir. Je ne pouvais pas en dire grand-chose, car, moi aussi, j’étais très ébranlé après avoir vu ces images.

C’était une très mauvaise passe pour Israël et pour ses supporters.

Durant les mois et les années qui suivirent, l’image de l’enfant recroquevillé et mourant déclencha dans le monde une vague d’indignation contre Israël et devint l’emblème par excellence de l’incitation subséquente à la violence à l’encontre des Juifs et de l’Etat juif. Jusqu’à aujourd’hui, l’image de al-Dura continue à proliférer dans le monde musulman, sur tous les supports, depuis des timbres-poste jusqu’à des films et des émissions de télévision, en passant par les panneaux d’affichage, les T-shirts et les monuments.

Pour les Palestiniens, l’événement avait été une aubaine sur le plan de l’opinion publique. Une image fascinante qui dit tout en une seconde : celle de la victime d’un violent oppresseur.

Le seul problème, c’est qu’il y a des preuves convaincantes que tout cela n’est qu’une supercherie.

Au-delà de la masse de choses que j’ai lues sur le sujet, au fil des ans (tout particulièrement, l’exposé de James Fallow, dans l’Atlantic Monthly [1]), j’ai pu voir une preuve, de mes propres yeux. J’ai visionné, par exemple, une séquence qui n’apparaît pas dans le clip original diffusé ; elle montre l’enfant "mort" levant sa main de devant son visage, à peu près comme s’il disait : « Est-ce que je peux me relever maintenant, ou : est-ce que vous êtes encore en train de filmer ? »

J’ai également vu des rushes, filmés durant ces honteuses 45 minutes durant lesquelles, nous dit-on, des soldats israéliens ont tiré ; elles démontrent le caractère invraisemblable de l’angle de tir formé par l’endroit où se trouvait la position israélienne et celui où étaient l’enfant et son père. Dans le même laps de temps, j’ai vu un "régisseur" palestinien qui mettait en scène l’acheminement de deux Palestiniens "blessés" jusqu’à des ambulances, tandis que l’un des participants applaudissait, à la fin de la scène.

J’ai vu des gros plans montrant l’absence de blessures du père et du fils – au moment même où ils paraissaient morts et immobiles – avec seulement quelque chose de rouge sur un morceau d’étoffe qui semblait être un accessoire. J’ai vu un trépied de caméra placé à propos à quelques mètres de l’enfant recroquevillé. Bref, j’ai vu des preuves écrasantes de ce que tout cela était mis en scène ; mais la chose la plus terrible, peut-être, c’était ce bulletin d’information qui avait rafistolé toutes ces mises en scène pour créer l’impression que les Israéliens avaient tué un enfant sans défense.

Tout cela m’a été montré par un Français, du nom de Philippe Karsenty.

Plus de cent ans après qu’un autre Français, du nom d’Emile Zola, ait écrit le fameux « J’accuse » pour dénoncer l’antisémitisme de hauts fonctionnaires français dans l’affaire Dreyfus, Karsenty mène, depuis cinq ans, un combat épuisant pour faire connaître urbi et orbi ce qu’il appelle une « diffamation à l’encontre du peuple juif ».

Alors qu’il dégustait des frites, l’autre jour, chez Shilo [2], durant un court séjour en Amérique, Karsenty n’a pas pu réfréner sa passion pour cette affaire. Sans attendre d’avoir fini sa portion de frites, il a sorti son ordinateur portable pour me montrer les preuves. Ce sont celles qui viennent d’être présentées dans son procès en appel, encore en cours en France, contre la chaîne de télévision française qui lui a intenté un procès en diffamation, il y a deux ans, et qui l’a gagné.

Mais après qu’ils aient inversé les rôles à ses dépens, il est en train de faire de même aux dépens de ses accusateurs.

A l’occasion de cette procédure d’appel, qui a débuté le mois dernier, la preuve qu’il s’agit d’une mise en scène a éclaté, et le nombre de ses partisans grandit, même au sein de l’intelligentsia anti-israélienne. Cela permet de constater que ceux qui le poursuivent en justice s’y prennent mal, en ne produisant, par exemple, que 18 minutes des rushes originaux, au lieu des 27 que le caméraman a juré avoir filmées.

Karsenty, Juif séfarade et chef d’une entreprise dans le domaine de l’Internet, estime qu'il a perdu le premier procès parce que Jacques Chirac, président de la France à l'époque, avait écrit une lettre personnelle à l'appui de son adversaire [3]. Mais maintenant, à l’approche de la prochaine audience, à Paris, le 27 février 2008, et avec l’apparition de preuves supplémentaires, la dynamique joue en faveur de Karsenty. (Un signe certain de cette dynamique est qu'il a déjà suscité l'intérêt d’Hollywood pour faire, de sa croisade, un film dans le genre "Erin Brockovich".) [4].

Il est clair que Karsenty est un homme ambitieux, et son ambition est alimentée par l’indignation.

  • Indignation face au parti pris antijuif en Europe et dans sa patrie, la France, où, dit-il, il a été calomnié comme étant un fauteur de "théorie du complot", et où Israël est régulièrement considéré comme « coupable jusqu’à preuve du contraire ».
  • Indignation face à l’antisémitisme qu’a réveillé la campagne mondiale de sensibilisation de l’opinion publique au cas de al-Dura.
  • Indignation face à l’incompétence et à la timidité générales des membres du corps diplomatique israélien, qui font rarement front aux mensonges proférés contre leur pays.
  • Et finalement, indignation contre les organisations juives, qui sautent sur toutes les occasions de passer au crible et de critiquer Israël pour le moindre barrage routier, ou le moindre avant-poste, mais qui sont restées singulièrement silencieuses sur cette tromperie palestinienne qui a donné lieu à tant de violence contre des Juifs.

Paradoxalement, Karsenty n’est pas particulièrement indigné contre les mystificateurs palestiniens. A preuve, son constat tranquille :

« Ils mentent. C’est ce qu’on leur a appris à faire. C’est leur mode de combat. »

Karsenty, lui, préfère combattre avec les armes de la vérité.

Il espère que les mots écrits par Zola, il y a un siècle, s’appliqueront encore de nos jours :

 

La vérité est en marche et rien ne pourra l’arrêter.

 

David Suissa

 

© Jewish Journal.com

 

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Notes du traducteur

 

[1] "Who Shot Mohammed al-Dura ?".

[2] Un restaurant casher de Los Angeles.

[3] Pour être précis, il s’agit d’une lettre, adressée, le 25 février 2004, par le président Chirac, à Charles Enderlin pour le remercier de l’envoi de son « nouveau livre, "Paix ou guerres", sur les négociations israélo-arabes de 1917 à 1995 ». Bien que ce document ne constitue pas, comme on l’a parfois écrit de manière irresponsable, « une tentative de pression sur l’indépendance de la justice », il est incontestable que le fait d’avoir versé cette lettre au dossier d’instruction a pu influencer l’opinion des juges. On y lit, en effet, ce dithyrambe : « [Ce livre] est le fruit de votre expérience inégalée de la région et d’un travail de recherche qui vous honore, car il démontre une fois de plus votre souci de l’exactitude des faits. ». J’ai mis en rouge les termes décisifs. Comment, après un tel brevet de compétence et de fiabilité, issu de la plus haute autorité du pays, un tribunal eût-il pu prendre en compte l’idée même que la bonne foi de cet accusateur au-dessus de tout soupçon puisse être mise en doute ?

[4] L’allusion est au film Erin Brockovich seule contre tous, de Steven Soderbergh (2000). Il retrace le combat épique d’Erin Brockovich, une mère de famille célibataire en détresse financière, qui, sans connaissances juridiques, parvient à se faire embaucher comme archiviste dans le cabinet de son avocat, et se met en tête d’enquêter sur une mystérieuse affaire d'empoisonnement par l’amiante, impliquant l’énorme société américaine, Pacific Gas & Electric Company. Elle prouvera que cette compagnie a contaminé toute une région par le dépôt illégal, sur un terrain proche d’une zone d’habitat, de déchets extrêmement toxiques (Hexavalent Chromium), ce qui eut pour conséquence d’empoisonner des riverains. La cause, qui paraissait perdue d’avance, face à un adversaire aussi redoutable que cette puissante multinationale américaine, fut finalement gagnée, et la compagnie dut verser aux plaignants des dommages et intérêts pour un montant de 333 millions de dollars.

 

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Mis en ligne le 14 décembre 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org  
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