En Israël, 157 personnes sont mortes, dont 118 soldats et 39 civils. Au Liban, selon les sources, le nombre de morts varie de 815 à 1 000. Les Forces israéliennes de défense (IDF) indiquent avoir éliminé environ 550 des 2 000 soldats du Hezbollah, soit un quart des effectifs. Resteraient donc entre 265 et 450 ‘’civils’’ libanais morts.
Israël a détruit un quart des roquettes Katioucha détenues par le Hezbollah et mis hors d’état de nuire des leaders de cette armée de mercenaires islamistes.
L’économie du nord d’Israël a été paralysée. Un million d’Israéliens ont eu leur vie bouleversée en vivant dans des abris ou en allant se réfugier dans le centre du pays. Un million de Libanais ont fui le sud de leur pays.
Avec l’aide, volontaire ou involontaire de nombreux médias, Hezbollywood a gravement terni l’image d’Israël.
Habilement manipulée, la haine des Juifs s’est avérée un puissant fédérateur et moteur, au-delà du monde arabe, jusqu’en Asie du sud-est.
La défaite ou la victoire d’Israël est donc relative et temporaire.
Cette guerre a décillé les yeux des Israéliens les moins à droite. La thèse « la paix contre des territoires » a montré qu’elle reposait sur des fondements illusoires. Par amour de la paix, des Israéliens ont projeté sur leurs ennemis leurs aspirations, en oubliant l’adage latin « Si vis pacem para bellum » (Si tu veux la paix, prépare la guerre).
Amoureux de la vie, aspirant à la détente, respectueux de l’environnement, les Israéliens ont créé des havres verdoyants de paix en Galilée, tandis que de l’autre côté de la frontière, à quelques kilomètres d’eux, les Hezbollanis creusaient leurs tunnels, édifiaient leurs fortins, stockaient leur arsenal, construisaient leurs bunkers et remerciaient leurs généreux donateurs et formateurs, l’Iran et la Syrie.
Et au sud d’Israël, la bande de Gaza tombait sous la coupe du Hamas et hébergeait des terroristes d’Al Qaïda.
Les Israéliens ont oublié une donnée fondamentale : le rapport de forces doit toujours leur être favorable et leur territoire sanctuarisé.
Formés souvent à l’étranger, dans des institutions prestigieuses de démocraties occidentales, les Israéliens aujourd’hui aux commandes du pays ou proches conseillers des décisionnaires ont minoré ou oublié un trait fondamental de leur psychologie : l'esprit combattant et patriote. Israël vient de participer au premier acte d’un engagement direct lors de ce qu'il faut oser appeler la Troisième Guerre mondiale (ou Quatrième Guerre mondiale si l'on compte la Guerre froide contre le communisme).
Avec une logistique déplorable.
Avec des contre-ordres chronophages et des tergiversations préjudiciables.
Avec un commandement politique et militaire souvent incompétent.
Mais avec une détermination farouche, une lucidité constante, la volonté d’analyser les défaillances et de les résoudre vite, et une combativité des soldats proche parfois de l’héroïsme et supérieure et de loin à celle des Hezbollanis.
Les Etats arabes ou/et musulmans auraient tort de se gausser de Tsahal et de fanfaronner. L’élimination du Hezbollah ne pouvait pas être achevée totalement en un mois. Son désarmement demeure déjà problématique. Il est à craindre que ni l’armée libanaise ni la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) ne désarmeront ce parti-armée dangereux.
A la fin de cette semaine, Kofi Annan, Secrétaire général des Nations unies, rendra son rapport sur l’application de cette résolution. Quelques jours plus tard, ce sera à l’Iran de répondre aux questions posées par la communauté internationale et les Nations unies sur son programme nucléaire militaire. L’Iran a déjà montré sa capacité à créer des contre-feux. Le Président iranien Ahmadinejad va-t-il rallumer les braises encore chaudes de ce conflit afin de se faire oublier? Si telle est son intention, qu'il sache qu'il sera attendu par un Etat d'Israël et ses citoyens réveillés de la torpeur dans laquelle les avait plongé le processus d'Oslo en 1993. |