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  • : La Chaine d'Union
  • : Lettre d'actualité, avec un apport de symbolisme, et de spiritualité, accés le plus souvent sur un axe Moyen- Orient, Europe, et Amérique du Nord.
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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 09:08

 Bigard, j’aime pas. Cette forme d’humour qui consiste à dire très fort toutes les saletés que la plupart des gens ne peut même pas imaginer sans piquer un fard, c’est du rire de fond de chiottes. A la limite, du décoincement de groupe pour bobonnes complexées : on a deux heures de spectacle pour pouffer sur toutes les cochonneries scato-pornos, pour le prononcé desquelles on met deux mandales aux gosses à la maison.
 
Si ensuite ça peut faire passer aux parents une bonne nuit bien grasse, à confondre l’érotisme et la gymnastique, comme chantait le grand Jacques… Un billet pour Bigard coûte moins cher qu’une psychanalyse et le même prix qu’une pute. Et vu que rapport au second cas, ça dure plus longtemps, chacun prend son plaisir avec les moyens qui sont les siens, pas !
 
Evidemment, les jeux de mots d’Ilan n’appartiennent pas au même univers ; moi je les fais sourire sans même qu’elle ne voient mes yeux, et les quelques chanceuses qui les ont vus de près au petit matin, n’iront jamais assister aux coliques de Bigard. Qu’y feraient-elles ?
 
Mais là n’est pas le problème, encore qu’en se rappelant que Pète-pète-rot-rot a rempli le Parc des Princes et qu’il est le bouffon préféré des Français, je n’en sois plus très sûr.
 
Si j’ai accepté de tremper ma plume sans ce bidet, ce n’est pas pour répéter les plateries qu’ânonnent en chœur tous les media hexagonaux du lundi à propos des derniers égarements de l’"humoriste". C’est vrai que la presse bleu-blanc-rouge manque terriblement de solistes, ces dernières années, et ne s’exprime guère plus qu’à l’unisson.
 
Noooon, mes belles amies et leurs Hector velus, c’est justement pour dire ce que les confrères gaulois n’ont pas écrit que je m’impose le présent exercice. Et c’est, bien entendu, l’essence de ce qu’il fallait retenir du "dérapage" de Gros dégueulasse, vendredi, chez Ruquier, sur Europe 1.
 
Certains se souviennent comment Laurent Ruquier s’était payé le professeur Robert Redeker dans son émission télévisée "On n’est pas couché", le 17 mai dernier. Avec ses hommes de main, le présentateur avait réussi à dévictimiser le philosophe, menacé de meurtre par des islamistes, pour le faire passer aux yeux des téléspectateurs pour un criminel de la pensée, islamophobe aux fantasmes délirants.
 
Que les âmes sensibles se rassurent pour l’intégrité de Bigard, vendredi passé, à  "On va se gêner", Bigard est sorti grandi et encouragé du studio. C’est à peine si l’animateur a osé un timide "vous pensez vraiment ça ?" après que Grosse bouffe eut expliqué aux auditeurs, à propos des attentats du 11 Septembre, qu’ "on en est absolument sûr et certain maintenant que les deux avions qui se sont écrasés sur la forêt et le Pentagone, n'existent pas. Il n'y a jamais eu d'avion Ces deux avions volent encore. C'est un mensonge absolument énorme".


 

 Bien moins cher qu’une psychanalyse,
au prix d’une put



 


Même que "tous les spécialistes de la terre sont d'accord là-dessus", a asséné l’énergumène, "c'est un missile américain qui frappe le Pentagone ! Ils ont tué eux-mêmes des Américains !".
 
Je vous les donne dans le désordre, ça n’a aucune importance : "Les Tours Jumelles, c’est une démolition contrôlée".
 
Bin alors !
 
Vous pensez que quelqu’un s’est levé en vitesse pour amener une boîte familiale de Valium à Bigard pendant qu’on allait chercher la camisole de force ?  Non. Pas du tout. Au contraire. L’un des porte-serviette de Ruquier, dont le nom n’est pas audible sur l’enregistrement, le veinard, renchérit  (rien à voir avec ce que vous hurlez à votre mari, - rends, chéri ! - qui vous a piqué vos boucles d’oreilles pour les jouer au casino).  Celui-là, tout en annonçant ne pas être d’accord sur tout avec Bigard, sans qu’on ne pût (c’est parce qu’on se lave !) jamais savoir sur quoi, dans un français à lui, offrait une conclusion "stratégique" à l’humoriste de naissance (et deux ans par la suite).
 
La voix œuf : "Ils s’appuient de ça pour faire leur guerre en Irak, reprendre toute la situation américaine en main – Ilan, le sot, ignorait qu’ils l’avaient perdue – et faire réussir la politique de M. Bush, ça c’est certain, j’en suis sûr".
 
C’est cocasse, mais personne chez mes grands timides de confrères ne relate cette analyse exceptionnelle de la part du comparse de Ruquier. Ce qu’ils sont distraits, ma mie, ce qu’ils sont distraits ! [Pour écouter l’extrait incriminé de l’émission, pressez ici].
 
Depuis, chez les collègues, de bâbord à tribord, on hurle en canon "haro sur le baudet !". Ils négligent que l’autre Jean-Marie, le sosie du capitaine Fracasse, et que Marion Cotillard, venant de recevoir l’Oscar de l’actrice la plus intelligente, avaient également soutenu en public la thèse de Thierry Meyssan.
 
Le gouvernement américain qui tue lui-même 2 600 Américains, détruit le centre de New York et une partie du QG de son armée afin de faire la guerre aux Arabes, pour qu’ils ne tuent pas d’Américains ; faut être tombé dans un baril de Beaujolais étant petit et y être resté longtemps sous l’eau, pour sortir de semblables incongruités.
 
Il faut être tombé dans un fût de Beaujolpif ou… être maladivement antiaméricain. Un mal si français que Thierry Ardisson avait déjà, lors de l’une de ses émissions TV, fait la part belle à l’un de ces spécialistes qui, amené sur le plateau par deux mecs en blouses blanches, avait expliqué, sans plus d’opposition que vendredi, que c’étaient la CIA et le Mossad qui avaient perpétré les attaques du 11 Septembre.
 
Pour la plus grande déveine de ses contempteurs et d’Ardisson, le jeune Ilan ne partage pas avec l’éléphant que la longueur de sa trompe, mais aussi sa phénoménale mémoire.
 
Ce qui nous amène à cesser de nous étendre sur Bigard et sur Ruquier – ça lui fait bien trop plaisir – pour vous dire le fond de notre pensée. L’Obs, après avoir publié un bref entrefilet de beaufs sur l’incident, a été noyé sous des centaines de commentaires de lecteurs.
 
S’il y a parmi vous de grand naïfs persuadés qu’il s’est produit un tsunami de la raison pour demander l’internement psychiatrique d’urgence de Pète-pète-rot-rot et l’écartement immédiat de Ruquier (encore plus !), il faut qu’ils cessent de lire la Ména, qui ne leur fait aucun bien.
 
Car ce sont des tonnes de messages de soutien à Bigard qui ont afflué devant la porte de l’Observateur borgne, le forçant à nouveau, après la pétition Enderlin, à censurer les commentaires de ses clients, puis à n’en laisser qu’une poignée triée sur le volet.
 
J’ai tout de même pu m’emparer au vol de quelques uns de ces chefs-d’œuvre, qui en disent long sur la perspicacité du lectorat de ce magazine. Je ne résiste pas longtemps à la tentation de vous en faire partager deux, parfaits exemples de la réalité symbolique de la majorité des réactions.
 
La première, rédigée par Tom, de Paris (eh non, elles ne sont pas toutes de Savoie !), un ingénieur en bâtiment, probablement : 
 
"Je ne sais pas s'il a raison mais, une chose est sûre, deux tours de 450 m ne s'effondrent pas comme ça sur leurs fondations. Et puis c'est quoi toutes ces petites flammes que l'on aperçoit sur les vidéos et qui apparaissent au niveau de l'étage qui va céder (les bougies d’un gâteau d’anniversaire, connard ! Note d’Ilan), et ce tout au long de la chute ? Et puis c'est quoi ces fumées distinguées le matin de l'attentat et qui émanent des sous sols du WTC ? Ben Laden a peut être participé mais deux avions ne font pas tomber deux tours".
 
Et cette autre, d’Olive, de Paris aussi, preuve qu’elles poussent mieux en Provence :
 
"Bravo Jean marie! Je suis tout a fait d'accord avec lui d'ailleurs preuves simples vous journalistes : essayer de joindre une personne de la famille de n'importe quelle victime des avions. Y'en a pas!!! tous des orphelins... ou irréels.? JE pense plutôt irréel car, ce qui est le plus dramatique, aucuns des avions qui a percuté une tour ne possédait d'hublots! pas d'hublots dans un avion = pas de passagers! Quel beau foutage de gueule encore une fois et Bigard a raison mais ca passera une fois de plus aux zoubliettes!".
 
Tiens, elle a le même français que moi, mais elle ne fait pas exprès.
 
On pourrait déduire de cet avatar qu’avec des lecteurs de ce niveau et de cette humeur, l’Obs vole bas et il ne va pas tarder non plus à se faire une tour. C’est probable. Ce qui ne l’est pas, probable, c’est que Jean-Marie Bigard soit l’épicentre du tremblement de terre qui remue tant de cervelles françaises, comme nos confrères parigots s’efforcent de nous en convaincre.
 
Les lecteurs, c’est comme les téléspectateurs, ils sont ce que vous en avez fait au fil des années. L’image qu’ils renvoient, c’est celle que vous leur aviez d’abord envoyée, déformée et additionnée de l’inventivité populaire. Vous avez semé sans compter la haine de l’Amérique et d’Israël, maintenant contemplez votre arbre ! Vous avez volontiers colporté des rumeurs démentielles sur l’origine des attentats, amusez-vous maintenant à faire taire la rumeur…
 
A force de compromis, de compromissions, de diffusion de vérités symboliques en place de la réalité, vous, camarades journaleux, avez fini, à force de les inciter, par réussir à faire renaître des sentiments xénophobes, racistes et antisémites puissants dans une partie non négligeable de la société française. Vous l’avez rendu tarée.
 
Pourquoi donc pensez-vous que la Ména se bat avec autant de détermination pour détruire vos menteries, pour contraindre l’AFP à respecter les rudiments ontologiques de la profession et la sémantique base de la langue que nous partageons tant bien que mal.
 
Nous vous avions prévenus avant que cela n’arrive, et pendant que vous les intoxiquiez : vous avez fabriqué une catastrophe. Des gens sans repères, sans in-for-ma-tions, décultivés, mais emplis d’une haine terrible. Une haine qui ne pourra s’exprimer que dans la violence. Regardez du côté du XIXème, les brutes que vous avez conditionnées à la mamelle sont lâchées, elles se sentent l’âme des justiciers – des vengeurs du génocide de la Palestine - que vous avez inventé de toutes pièces.
 
Nous avions écrit que vous seriez responsables, que vous étiez irresponsables. Nous le confirmons aujourd’hui, à la lecture de ces réactions dérégulées, innombrables et impubliables : vous êtes responsables de vos robots. Aujourd’hui votre désinformation fait des blessés, demain elle tuera. C’est un troupeau de bêtes folles qui est lâché dans la nature et ça ne fait que commencer. Il en est à prendre conscience de sa force.
 
Rideau.

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