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14 août 2006 1 14 /08 /août /2006 23:48

      

      

Israël et le Liban dans l'attente



À la suite de l’adoption de la résolution 1701, Kofi Annan a reçu l’assurance d’un cessez-le-feu par les parties à partir de ce matin. Mais l’accord semble fragile et surtout soumis à interprétations

 

L’annonce est venue en fin de soirée, samedi 12 août, du secrétaire général de l’ONU. Dans un communiqué, Kofi Annan, après s’être entretenu avec les premiers ministres israélien et libanais, affirmait qu’il était « très heureux d’annoncer que les deux dirigeants ont accepté de cesser les hostilités et de mettre fin au combat le 14 août à 5 heures GMT (NDLR : 7 heures du matin heure française) ». Un communiqué optimiste clôturant des heures d’interrogation. Car à la suite de l’adoption tant attendue, vendredi soir, par les quinze membres du Conseil de sécurité de la résolution 1701 appelant à une entière cessation des hostilités au Liban, la balle était en effet dans le camp des belligérants.

 

Pourtant, alors que le gouvernement libanais se réunissait samedi après-midi pour décider d’accepter la résolution, c’est le Hezbollah qui affirmait le premier respecter la résolution. «Nous nous sommes engagés à la cessation de tout acte d’hostilité (…) une fois qu’un accord (…) aura été négocié par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan en coordination avec le Liban et Israël», déclarait Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, sur l’antenne de la télévision du mouvement, Al- Manar. «La guerre n’est pas encore terminée», a cependant averti le chef de la milice chiite qui juge la résolution «injuste et inéquitable». «Nous poursuivrons la résistance tant que l’ennemi poursuivra son agression.»

 

Du côté d’Israël, les forces militaires ont lancé, dès samedi à l’aube, une vaste opération sur tout le sud du Liban. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement israélien de faire savoir dimanche qu’il acceptait dans son entier la résolution sur la cessation des hostilités. Dernier signe d’espoir : l’Égypte comme l’Iran ont également appelé au respect du cessez-le-feu prévu aujourd’hui.


"On aurait cru qu’ils parlaient de deux textes différents"

 

Adoptée vendredi la résolution de l’ONU visant à mettre fin au conflit au sud du Liban n’en est pas moins encore sujette à des interprétations. « Quand les États-Unis et la France ont présenté ce qu’on appelle à l’ONU les explications du vote, c’est-à-dire les grandes lignes de la résolution avant son adoption, on aurait cru qu’ils parlaient de deux textes différents », confie un diplomate onusien présent lors du vote. « Mais l’essentiel, c’est que l’on parvienne à un arrêt des combats et des pertes civiles », poursuit celui-ci.

 

Tout au long de la semaine dernière, les États-Unis ont négocié au nom d’Israël tandis que la France soutenait les demandes libanaises. Mais le Qatar et la Russie ont aussi joué en coulisses pour aboutir à un accord. Le Qatar, seul représentant arabe au Conseil de sécurité, a réuni trois fois l’ensemble des pays membres de l’organe international pour exposer les arguments des pays arabes. Dans une manœuvre tactique pour hâter le vote, la Russie avait déposé jeudi soir son propre projet de résolution, demandant un cessez-le-feu de 72 heures pour raisons humanitaires.

 

Pour parvenir à un compromis, les diplomates ont dû laisser de côté plusieurs exigences libanaises et israéliennes. Ainsi, Israël peut poursuivre ses opérations « défensives », le sort du secteur des fermes de Chebaa, un territoire revendiqué par le Liban et occupé par Israël à la frontière israélo- libano-syrienne, reste en suspens, la libération des prisonniers libanais en Israël n’est pas demandée, ni le retrait israélien immédiat du Liban.


Mise en place de 15 000 militaires libanais

 

 

L’État hébreu n’a pas obtenu la mise en place d’une force multinationale distincte de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) et la libération inconditionnelle des deux soldats israéliens est demandée mais pas incluse dans les étapes nécessaires à un cessez-le-feu durable.

 

La résolution 1701 prévoit la mise en place dans tout le sud du pays de 15 000 militaires libanais avec le soutien d’autant de soldats de la Finul, parallèlement au retrait israélien du secteur situé entre le fleuve Litani et la frontière libano- israélienne. Mais cette résolution ne précise pas de délai pour ce déploiement. Une décision sur la structure et les moyens exacts de la Finul est d’ailleurs remise à une résolution ultérieure. La question qui va se poser est celle des capacités d’usage de la force de la Finul, acceptées par Israël mais refusées par le Liban. De nombreux pays sont prêts à renforcer la Finul, y compris la France.

 

Il reste donc beaucoup à faire, y compris sur le plan humanitaire, simplement mentionné dans la résolution. Mais du moins « le Conseil de sécurité a décidé d’arrêter la guerre », s’est félicité le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy. Kofi Annan s’est pour sa part déclaré déçu que le Conseil n’ait pas atteint ce point beaucoup plus tôt, estimant que ces atermoiements avaient «fortement ébranlé la foi du monde dans l’autorité et l’intégrité de l’ONU».

 

Stéphanie FONTENOY, à New York

*** la croix

 

 

 


Les principaux points de la résolution 1701

 

 

 

La résolution qui a été votée vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU contient une longue introduction rappelant notamment l’importance de « la libération inconditionnelle des soldats israéliens ». Elle compte ensuite 19 points, dont voici les principaux :

 

Point 1 : la résolution appelle à « une cessation totale des hostilités », le Hezbollah devant stopper ses attaques et Israël, ses hostilités, de manière «immédiate».

 

Point 2 : le texte demande au « gouvernement libanais et à la Finul […] de déployer leurs forces dans tout le Sud », et en parallèle au gouvernement israélien de se retirer de cette zone.

 

Point 6 : la communauté internationale doit apporter son aide financière et humanitaire au peuple libanais.

 

Point 8 : le Conseil « lance un appel à Israël et au Liban pour qu’ils appuient un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme » fondés notamment sur «le strict respect de la Ligne bleue» (la frontière déterminée par l’ONU entre le Liban et Israël), l’«établissement, entre la Ligne bleue et le fleuve Litani, d’une zone d’exclusion de tous personnels armés» hormis l’armée libanaise et la Finul, le «désarmement de tous les groupes armés au Liban» et l’interdiction de vente d’armes.

 

Point 11 : les effectifs de la Finul passeront de 2 000 hommes aujourd’hui à 15.000.

 

Point 12 : la résolution autorise la Finul à « prendre toutes les mesures nécessaires dans les secteurs où ses forces sont déployées ».

 

Point 18 : le texte rappelle l’importance « d’une paix globale, juste et durable » au Proche-Orient.


 



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