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15 août 2006 2 15 /08 /août /2006 00:02

BEYROUTH (AFP)

Trêve fragile au Liban, les réfugiés rentrent en masse


Les armes se sont tues lundi au Liban, permettant le retour massif des réfugiés, mais la trêve semblait fragile en raison du refus d'un désarmement immédiat par le Hezbollah chiite et de la volonté affichée par Israël de ne pas baisser la garde.

Le président américain George W. Bush a affirmé lundi que le respect du cessez-le-feu dépendait du Hezbollah et que la formation radicale chiite avait subi une défaite au Liban.

George W. Bush a accusé lundi le Hezbollah, et ses principaux soutiens étrangers, l'Iran et la Syrie, d'être responsables de la guerre au Liban et des "souffrances" du peuple libanais.

Le repli du Hezbollah au nord du fleuve Litani et son désarmement sont indispensables au déploiement de l'armée libanaise et d'une force internationale renforcée au Liban sud, a rappelé lundi soir le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy dans une déclaration à l'AFP.

Après un mois de guerre dévastatrice, les combats ont pris fin à 08H00 (05H00 GMT), en vertu de l'accord négocié par l'Onu avec Israël et le Liban après le vote le 11 août de la résolution 1701 au Conseil de sécurité sur une cessation des hostilités.

Israël a cependant prévenu qu'il conservait son droit à l'autodéfense. Le Premier ministre Ehud Olmert a averti que son pays "n'acceptera pas la moindre atteinte à sa souveraineté", et poursuivra le Hezbollah "en tout lieu et en tout temps".

"Il n'y a plus d'Etat dans l'Etat. Un Etat ne peut plus servir d'abri à une organisation terroriste", a déclaré M. Olmert, en référence à la milice chiite qui contrôlait le sud du Liban depuis le retrait israélien de mai 2000.

De son côté, le Hezbollah a revendiqué une "victoire stratégique et historique pour tout le Liban et la résistance" et exprimé son refus de désarmer rapidement.

"La question du désarmement ne peut être réglée de façon hâtive et sous la pression, elle doit être réglée par le dialogue entre Libanais", a affirmé le chef du mouvement, Hassan Nasrallah.

La résolution 1701, qui a permis la cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah, prévoit le désarmement de la milice chiite après le déploiement de l'armée libanaise jusqu'à la frontière.

Par milliers, les familles libanaises qui avaient fui sous les bombes ont commencé à rentrer chez elles. Aux abords de la ville de Saïda, porte d'entrée au Liban sud, de gigantesques bouchons se sont formés dès le matin, paralysant la route du sud.

A Tyr, la ville portuaire 40 kilomètres plus au sud, ravagée, coupée du reste du pays depuis une semaine, bombardée encore aux dernières heures du conflit, les réfugiés sortaient de leurs abris, sales, épuisés, pour rentrer chez eux.

 

Dans l'est du pays aussi, des colonnes de voitures venues de Syrie franchissaient la frontière avec le Liban, s'engageant sur la route trouée de cratères.

Le ministre israélien de la Défense Amir Peretz a confirmé dans la journée que l'accord sur l'arrêt des combats était "respecté". Les habitants de la zone frontalière du nord d'Israël avaient toutefois pour consigne de rester dans leurs abris.

L'arrêt des combats est la première étape de l'application de la résolution 1701, qui prévoit aussi un retrait de l'armée israélienne du Liban sud, concomitant au déploiement de 15.000 soldats libanais, appuyés par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), avec des effectifs portés de 2.000 à 15.000 hommes et un mandat renforcé.

Les gouvernements israélien et libanais ont approuvé la résolution de l'Onu. Le Hezbollah, à la fois parti politique et organisation armée, qui n'était pas partie prenante dans la négociation, s'était engagé "à ne pas faire obstacle aux décisions du gouvernement" libanais, sans cependant s'engager à désarmer.

 

Aux derniers jours du conflit, Israël avait engagé samedi 30.000 soldats dans une vaste offensive dans le sud du Liban, pour tenter de gagner in extremis du terrain sur les combattants du Hezbollah, cible des opérations militaires déclenchées le 12 juillet après la capture de deux soldats israéliens à la frontière israélo-libanaise.

Les troupes israéliennes se sont heurtées à la résistance du Hezbollah, maîtres de ce terrain montagneux depuis six ans, dans leurs efforts pour progresser jusqu'au fleuve Litani, dont le cours longe le frontière à une distance variant entre 5 à 30 kilomètres et qui traçait l'objectif de l'offensive.

Lundi, des forces israéliennes, en nombre limité, ont commencé à se retirer du sud du Liban.

Mais le général Gaï Tzur, commandant des forces déployées dans ce secteur, a expliqué que ses troupes contrôlaient les villages de Froun et Ghandouriyé, deux hauteurs stratégiques en surplomb du fleuve, ainsi que "tous les ponts sur le Litani proches de ce secteur".

Il a affirmé que le positionnement actuel des forces israéliennes leur permettrait de conquérir "si besoin est, tout le Liban sud, au sud du Litani, en quelques jours".

 

Israël a en outre annoncé le maintien du blocus aérien et maritime du Liban, jusqu'à la mise en place d'un mécanisme de contrôle de la contrebande d'armes.

Le Hezbollah a de son côté distribué des posters dans la banlieue chiite de Beyrouth, intitulés "Divine victoire", sous un portrait de leur chef Hassan Nasrallah, et par haut-parleurs dans plusieurs localités.

Dans le village frontalier en ruines d'Aïta Al-Chaab, une quinzaine de combattants du Hezbollah en treillis, armes automatiques en bandoulière, erraient dans les ruines faisant le V de la victoire.

Seuls incidents signalés lundi, la mort de quatre combattants du Hezbollah tués au Liban sud par des soldats israéliens.

La résolution 1701 devra maintenant être mise en oeuvre sous les auspices de l'Onu et dès lundi, le commandant des Casques bleus au Liban a rencontré des officiers libanais et israéliens pour préparer le retrait israélien du sud du Liban et le déploiement de l'armée libanaise.

Israël insiste pour que le déploiement libanais soit "immédiat", afin de s'assurer que le Hezbollah ne puisse pas reprendre position au Liban sud.

La guerre a fait environ 1.200 morts et 3.700 blessés au Liban, déplacé plus de 900.000 personnes, le quart de sa population, et infligé d'énormes destructions, évaluées à 6 milliards de dollars.

 

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