Figurant cette année sur la liste, établie par Time Magazine, des 100 personnes qui ont le plus d’influence dans le monde, W. Sultan s’est entretenue avec WorldNetDaily (WND), après une allocution prononcée au cours d’un symposium sur l’islam radical et le terrorisme, organisé par l’America's Truth Forum, à Las Vegas. Elle comprend la position de Bush en tant que président et croit qu’il essaie seulement d’être diplomate, mais elle insiste, néanmoins, sur le fait que ses paroles « confèrent un statut » à des dirigeants musulmans dont le but ultime est que la loi islamique gouverne le monde.

« Je crois qu’il ruine notre crédibilité en disant cela », affirme Sultan. « Nous venons de l’islam, et nous savons quel genre de religion est l’islam ».

Dans son passage sur la chaîne Al-Jezira, en février dernier– lequel lui a valu des menaces de mort -, elle a déclaré que le monde était témoin d’un « combat entre modernité et barbarie, que l’islam perdra ».

Selon le New York Times, on estime que la vidéo a été visionnée au moins un million de fois.

Sultan, qui se considère comme une ex-musulmane laïque, a dit à WND qu’elle recommandait à Bush de regarder de plus près la culture islamique et son adoption générale de la violence comme moyen de s’imposer et de s’étendre.« Les faits sont très têtus. Les faits sont des faits », dit-elle. « Si vous n’êtes pas familier de la culture islamique, comment pouvez-vous affirmer que l’islam est une religion pacifique ? »

La Maison Blanche n’a pas donné suite à la demande de WND, de réagir aux commentaires de Wafa Sultan.

Depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001, le président a essayé de tendre la main aux dirigeants musulmans de l’intérieur et de l’étranger, pour les assurer que les Etats-Unis ne sont pas en guerre avec l’islam.

Six jours après le 11 septembre, au cours de remarques émises au Centre Islamique de Washington, D.C., Bush a dit aux musulmans : « Le visage de la terreur ne correspond pas à la véritable foi de l’islam. Cela n’a rien à voir avec l’islam. L’Islam, c’est la paix. Ces terroristes ne représentent pas la paix. Ils représentent le mal et la guerre. »

Lors d’un discours, à Washington, en octobre 2002, le président a déclaré : « L’islam est une foi vigoureuse. Des millions de nos concitoyens sont musulmans. Nous respectons leur foi. Nous honorons leurs traditions. Ce n’est pas le cas de notre ennemi. Notre ennemi n’obéit pas aux grandes traditions de l’islam. Ils ont pris en otage une grande religion. »

Mais Robert Spencer, érudit en sciences de l’islam, qui s’est aussi exprimé à la conférence de Las Vegas, argue que le Président Bush et d’autres dirigeants occidentaux ne doivent pas émettre d’opinions à propos de la nature de l’islam.

« Ils seraient plus avisés de se limiter à déclarer que leurs ennemis veulent imposer le pouvoir de la charia (loi) islamique dans leurs pays et dans le monde, et qu’ils vont prendre la tête de la résistance à cette intention », écrit Spencer dans son livre à succès, controversé : The Truth About Muhammad (La vérité sur Mahomet).

« Voici ton Coran »

W. Sultan, qui est psychiatre, affirme qu’avec les menaces de mort, elle a également reçu un déluge de correspondance de musulmans et de musulmanes du monde entier, qui, sous des noms d’emprunt, « m’encouragent à persévérer dans mon action ».

« Je crois que quand ils se sauront protégés, ils se démarqueront et élèveront la voix », affirme-t-elle.

J’ai reçu un e-mail d’un Marocain qui disait avoir vécu dans une famille de mollahs.

« Il a imprimé tous mes articles et en a fait une petite brochure », dit Sultan. Il l’a donnée à son fils de 17 ans et lui a dit : 'Mon fils, voici ton Coran'. »

Lors du symposium de l’America's Truth Forum, le 11 novembre, Sultan a affirmé que sa vie prit un tour décisif, en 1979, alors qu’elle était étudiante en médecine à l’Université d’Alep, en Syrie. Elle fut alors témoin du meurtre d’un enseignant par des membres des Frères Musulmans, l’organisation terroriste fondée en Egypte en 1928, qui a donné naissance à des groupes tels que Al-Qaïda, le Hamas et le Jihad Islamique.

Ils criblèrent son corps de balles en hurlant : "Allah est grand !", dit-elle. Je fus traumatisée et je commençai à me demander à quelle sorte de Dieu nous rendions un culte.

Sultan arriva aux Etats-Unis en 1989, avec son mari, David, et, plus tard, ils prirent la nationalité américaine.

« Je décidai de combattre cette idéologie de haine », dit-elle, « et je me mis en quête d’un nouveau lieu pour mener mon action librement. »

« Et voilà, je fais ce que je fais », dit-elle, sous les applaudissements.

Mais W. Sultan reconnaît qu’il reste des blessures.

« L’islam est un chapitre très douloureux dans ma vie, et bien que je fasse tout mon possible pour le clore et continuer mon existence, je ne parviendrai jamais à guérir la vilaine cicatrice que l’islam a laissée dans mon cœur, a-t-elle dit aux participants à la conférence de Las Vegas.

Sultan affirme que, contrairement à l’opinion largement répandue, l’islam a été un problème pour le monde, dès ses débuts, il y a près de 1 400 ans.

« Nous devons trouver un moyen efficace de nous occuper de l’islam, mais il doit être basé sur la vérité et l’honnêteté », dit-elle.

Le dialogue antécédent a échoué, parce qu’il n’était pas fondé sur la vérité, dit-elle, et il a fini par « conférer un statut aux fanatiques ».

« Il est temps de faire face au monde islamique et de discuter avec lui, sans crainte, des problèmes inhérents à la foi islamique », dit Sultan.

Alors que nombre de dirigeants musulmans et d’apologistes non-musulmans affirment avec insistance que des terroristes ont pris l’islam en otage, Sultan estime que des gens comme ceux qui ont kidnappé et décapité Daniel Pearl, en 2002, sont de « vrais musulmans ».

Ousama Bin Laden et d’autres dirigeants islamiques suivent simplement l’exemple de Mahomet, qui « a perpétré des actes d’une extrême violence à l’encontre de ceux qui s’opposaient à lui », dit-elle.

Par contre, parlant de sa rencontre avec Ruth, la mère de Pearl, elle dit :

« Le pardon et l’amour qui habitent son cœur sont bouleversants. Elle croit qu’en faisant preuve d’amour et de pardon envers les musulmans, ils prendront conscience de leurs fautes et s’amenderont. »

Mais Sultan met en garde : alors que beaucoup de musulmans ont un penchant pour ce « mode civilisé de conduite envers les êtres humains », cette « manière de penser ne correspond pas à celui de gens à qui l’on a enseigné la vraie foi musulmane ».

Parlant, en particulier, des musulmans des nations occidentales, Sultan dit que, quelle que soit l’importance de l’aide et des avantages qu’ils ont reçus de leur pays, ils « seront toujours loyaux d’abord envers l’islam ».

En islam, comme il est enseigné dans le Coran, dit-elle, aucun acte perpétré contre des non-musulmans, n’est coupable. Il est impossible de faire la paix avec d’authentiques musulmans, affirme-t-elle.

« Vous devez comprendre que pour qu’il puisse y avoir la paix entre Israéliens et Palestiniens, les Israéliens doivent faire la paix avec tous les pays musulmans dans le monde. Le président iranien dit qu’Israël doit être effacé de la carte. Qu’a fait Israël à l’Iran ? »

Les musulmans, dit W. Sultan, viennent aux Etats-Unis et utilisent la liberté religieuse garantie par la constitution du pays pour promouvoir un système étranger qui aspire à la domination politique.

Il est temps de « définir ce qui constitue une religion », insiste Sultan.

« De grâce, ne laissez pas votre conduite civilisée devenir votre pire ennemi, ni se transformer en un point faible de la protection de votre pays et du reste du monde », conclut-elle.

« Islamophobe »

Certains critiques de W. Sultan protestent, arguant qu’elle n’a pas autorité pour critiquer l’islam puisqu’elle n’est plus musulmane. Teresa Watanabe, journaliste du Los Angeles Times, a prétendu que Sultan n’a « jamais eu de contacts avec des groupes islamiques progressistes et ne connaît pas les écrits des représentants les plus respectés de l’islam, en matière de réforme. »

Dans un entretien avec CNN, Hussam Ayloush, directeur, à Los Angeles, du bureau du Council on American-Islamic Relations (Comité pour les Relations Américano-Islamiques), ou CAIR, a traité Sultan d’"islamophobe", en soulignant : « la réforme est bien vivante au sein de l’islam, mais elle n’adviendra que grâce à ceux qui sont dans l’islam et non ceux qui le haïssent ».

Mais le CAIR, qui avait ses entrées à la Maison Blanche, est un sous-produit de l’Association Islamique pour la Palestine, définie par deux anciens chefs du contre-terrorisme au FBI comme un groupe-écran de l’organisation terroriste Hamas. Quelques dirigeants du CAIR ont été reconnus coupables d’activités liées au terrorisme, http://www.worldnetdaily.com/news/article.asp?ARTICLE_ID=43805 et le président du Conseil d’administration du groupe, Omar Ahmas, a été cité, en 1998, par un journal californien, comme ayant déclaré que les musulmans sont ici, aux Etats-Unis pour assurer la domination de l’Islam, par le Coran, la plus haute autorité d’Amérique.

...

WorldNetDaily

Original anglais : "Bush empowering terrorists, charges vocal Muslim critic".

Traduction française : Menahem Macina